Un single, c'est toujours mieux que rien. Quand le changement pointe le bout de son nez et qu'on veut bien l'accepter, il n'est pas besoin de fixer de gros objectifs pour l'affirmer. En tout cas, deux chansons viennent nous faire patienter en attendant un potentiel album véritable...

Les années passant, COVEN, après la reprise de son activité en 2013, décide de faire peau neuve, tout en gardant la tête du serpent. D'abord, Jinx Dawson, la sorcière désormais âgée s'accepte comme telle et ne court plus après sa voix de sauvageonne qu'elle était.

Ensuite, les anciens, Oz Osborne, Steve Ross etc ont tous arrêté l'aventure et Jinx s'en remet à des musiciens plus jeunes, issus du milieu du metal américain. On retrouve en particulier Kirk Christner, batteur du groupe FIFTYWATT FREIGHT TRAIN (Caroline du Nord), Nikk Dibs, guitariste du groupe DOPE (Chicago), ainsi que le guitariste Ricktor Ravensbrück (WOLFPACK 44, ELECTRIC HELLFIRE CLUB).

Plutôt qu'un groupe réel, ces musiciens interviennent à tour de rôle et s'occupent de restaurer la superbe musicale de la blonde interprète aux cheveux toujours très longs. En deux morceaux, COVEN nous prouve qu'il est toujours bien vivant, sous une autre forme certes...

Le son doom-metal débarque sans attendre en fondu crescendo dominé par les vocalises de Jinx sur le titre "Light the Fire", celui qui comporte le plus de "surprises", avec plusieurs phases mélodiques différentes. Les paroles sont pleines de "wicked" (méchants), "witches" (sorcières), "demons" (démons, au cas où)...

Les guitares créent un mur du son bien gras comme il faut dans la réverbération, tandis que des synthés orchestraux hantent l'arrière-plan. On alterne entre des couplets doom et des parties instrumentales brûlantes de guitares en shred, mais jamais de façon indigeste. Sur le deuxième titre, "The Crematory", le son est moins huileux et massif, les guitares en son clair ressortent et se déroulent en arpèges avec une macabre légèreté, même si le refrain est incisif.

On apprécie ce virage plus dur d'un groupe qui a souvent travaillé le son et les ambiances mieux que les compositions (sauf quand il sonnait pop !). Celles-ci restent bonnes comme il nous le prouve ici, et la chanteuse peut déployer son univers infernal chéri en s'appuyant sur des forces nouvelles. Ne serait son âge, Jinx apparaîtrait presque comme une jeune première... Qu'aurait-elle pu faire, à une certaine époque et avec sa voix aigüe, en disposant de tels moyens ?

À voir par la suite, si l'expérience est continuée, et si la dynamique des titres varie encore, puisqu'ici le rythme est globalement lent et le ton homogène. En tout cas, c'est prometteur !