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1969 Witchcraft Destroys Minds & Re...
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COVEN - Coven (1972)
Par MARCO STIVELL le 9 Février 2016          Consultée 2431 fois

COVEN est un nom tout à fait à part dans le monde du rock. Précurseur "underground" foudroyé au moment où sa carrière devait s'envoler, il apparaît comme un rejeton de Lucifer, maudit par l'ange auquel il a proprement fait voeu d'allégeance. Son premier disque, Witchcraft Destroys Minds and Reaps Souls, n'est pas ce que l'on peut appeler une réussite artistique, mais il a bien marqué son coup... suffisamment pour créer un effet boomerang !

La mauvaise réputation a sérieusement raison du groupe occulte... qui renaît en une formation pop-rock, seulement trois ans après ces débuts mouvementés ! Laissez le satanisme et la noirceur, le COVEN des années 70 donne l'impression d'un nouveau groupe tant il est différent. Bien sûr, Jinx Dawson et ses gars n'oublient pas leur particularité et mettent un chat noir sur la pochette, tandis que juste derrière l'homme dissimule à peine un signe des cornes...

Le groupe, en dehors de la chanteuse, est le même que sur le premier album, avec cependant en renfort le musicien de session John Hobbs, désormais claviériste à plein temps, et le guitariste-chanteur Christopher Neilsen en lieu et place de Jim Donlinger. Si le premier opus s'adressait à une certaine partie du public bien spécifique et pas forcément initiée, l'album du groupe éponyme reste un mystère, si l'on constate le peu de remous qu'il cause dans l'industrie du disque en termes de ventes (et pareil pour le suivant).

COVEN en 1972, c'est une sorte de croisement idéal entre BLACK SABBATH et JEFFERSON AIRPLANE. D'un côté, le satanisme n'est présent qu'en filigrane, et le groupe adopte un son lourd sans être trop écrasant ni empreint de drogues de façon évidente. De l'autre, le côté pop et même folk, le son californien qui reste emblématique de l'Amérique musicale post-rêve hippie, cherchant à s'éloigner de l'engagement politique.

C'est d'autant plus honorable que COVEN, qui répète différemment les aspirations du premier disque (relégué à un autre monde, une autre époque), ne cherche pas à paraître trop sérieux. Il s'octroie même le luxe de reprendre "Jailhouse Rock" du King Elvis, dans une version survitaminée et bien rigolote. Torride aussi, grâce à une créature divine aux longs cheveux blonds...

Avec une façade médiatique aussi réduite, il est très facile de passer aux côtés d'une des plus grandes voix féminines du rock. Comment peut-on parler autant de Janis JOPLIN et aussi peu de Jinx Dawson ? On est d'accord, COVEN ne révolutionne rien. Néanmoins, quelle chanteuse, bon Dieu ! (si l'on peut dire !) Elle laisse son costume de sorcière et les excès presque kitsch du premier disque, mais nous ensorcèle définitivement. Ses interprétations sont d'une puissance à couper le souffle, dans les mélodies comme les hurlements suraigus, d'une fluidité incroyable...

Sa maîtrise vocale sur "Jailhouse Rock", "Shooting Star", "Natural Love" ou encore le génial "Nobody's Leavin' Here Tonight", conjuguée à des riffs inspirés et une non moins solide rythmique Ross-Osborne font tout l'attrait de ce deuxième disque, ainsi que du prochain. À côté de cela, on a des morceaux plein d'ambiances incroyables comme "What Can I Get Out of You", parcouru d'une mélodie onirique au clavecin électronique, et bien sûr le sublime "Nightingale" qui ouvre le disque.

Ce morceau (légèrement pitché), tout comme le dernier "One Tin Soldier", est "habité" par la présence d'un orchestre symphonique et reste un bel exemple d'apothéose, en particulier lorsque Jinx hurle sur ce final dont on voudrait qu'il ne s'arrête jamais. Quelle introduction majestueuse ! Plus naïve, la reprise de "One Tin Soldier" pour le film Billy Jack (de et avec Tom Laughlin) est caractéristique d'un groupe qui cherche à se faire conteur quand il n'est pas mystique. Avec cette filiation cinématographique, le single apporte un succès éphémère au groupe.

Du rock, du blues, de la pop, et même de la folk sudiste comme sur le très ensoleillé "I Guess It's a Beautiful Day Today", où Christopher Nielsen donne une jolie réplique vocale à Dawson. Ajoutons encore des éléments de déconne (la chasse d'eau en intro de "Washroom Wonder") et de pure jouissance anatomique (la voix super sexy de Jinx !)... On obtient un très bon album d'un groupe qui avant de chercher le succès, tient surtout à faire la musique qui lui plaît. Rien que pour ça, on écoute !

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   MARCO STIVELL

 
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- Jinx Dawson (chant)
- Steve Ross (batterie)
- Oz Osborne (basse)
- Christopher Nielsen (guitares)
- John Hobbs (piano, claviers)


1. Nightingale
2. Shooting Star
3. Natural Love
4. What Can I Get Out Of You
5. Dark Day In Chitown
6. Jailhouse Rock
7. Lonely Lover
8. I Guess It's A Beautiful Day Today
9. Washroom Wonder
10. Nobody's Leavin' Here Tonight
11. One Tin Soldier (the Legend Of Billy Jack)



             



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