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RAGE AGAINST THE MACHINE - Rage Against The Machine (1992)
Par STEF le 1er Octobre 2005          Consultée 14107 fois

La Californie aura été une terre fertile pour les groupes rock majeurs des années 90. D'Orange County à Bakersfield, ce sont trois formations incontournables qui sont issues des environs de Los Angeles : Korn, Offspring et Rage against the machine. Trois groupes, trois styles différents et trois mega-succès mondiaux.

Rage against the machine est sans doute le plus révolté et engagé des trois. Sous les influences communes punk et hardcore (Sex pistols, Bad brains…), quatre musiciens décident de se réunir en une entité contre le système et tous ses travers. Leur arme : la musique. Un rap virulent sur fond hybride : ni tout à fait metal, ni tout à fait hardcore, ni tout à fait funky mais tout ça à la fois. Le cocktail est détonnant.
Formé à la fin des années 80 sur les cendres de deux formations au succès plus que modeste Lock-up et Inside Out, le groupe se compose d’un rappeur vindicatif au flow limpide, Zach de la Rocha, d’un batteur à la frappe de molosse, Brad Wilk (qui avait accompagné Pearl Jam sur une de ses premières tournées) et de Tim C., un bassiste qui, à l’instar de Flea (Red hot chilli peppers), ne se contente pas de faire de la figuration discrète mais qui « groove » à fond.
Mais celui qui est l’objet de toutes les attentions, comme souvent, c’est le guitariste, Tom Morello. Un jeu innovant et reconnaissable immédiatement, des riffs dantesques et une capacité à sortir des soli aussi influencés par le jazz que par le metal. Pour cet ex-camarade de classe d’Adams Jones (Tool), l’apprentissage de la guitare s’est faite au début de l’adolescence, au son de « black dog » de Led Zeppelin ou de « nevermind the bollocks » des Sex Pistols, avant qu’il ne s’intéresse au jeu de Randy Roads(heavy metal) ou Al di Meola (Jazz-fusion), ce qui lui forge aujourd’hui une solide réputation de technicien de la guitare et qui lui vaudra un étiquette de « Hendrix des 90s » justifiée.

Signé sur Epic, produit par Garth Richardson (Red Hot chili peppers) et mixé par Andy Wallace (Nirvana), le premier album éponyme est lâché dans les bacs en 1992 avec une pochette qui plante le décor: un bonze s’immolant par le feu pour protester contre la guerre du Vietnam. Un brûlot incandescent et accrocheur, qui va marquer toute une génération. Il faut néanmoins attendre début 1994 en France pour que l’électrochoc ait lieu. Après qu’une première partie au Zénith de Paris, en soutien de Suicidal Tendencies, ne se transforme finalement en triomphe pour la bande à Zack , qui fit sérieusement de l’ombre à celle des deux Mike.

Rage against the machine est un groupe impressionnant rythmiquement. L’alchimie entre les musiciens est confondante. La guitare, la basse, la batterie et le phrasé rap sont sur la même longueur d'onde et envoient un groove comme peu de groupes l'ont fait lors de la décennie des 90’s.

Le « no samples, no keyboards or synthesizers used in the making of this recordings », présent dans le livret, annonce la couleur à deux niveaux : d’un coté c’est l’énergie brute du rock comme on le faisait dans les seventies (Mc5, the Stooges, the Clash…) qui servira à faire passer le message et d’un autre, c’est bien la guitare de Tom Morello qui est seule responsable de tout ce que l’on va entendre (notamment dans les solos, parfois plus proches de la platine d’un DJ que d’une six-cordes traditionnelle).

Que l’hymne "killing in the name" ne soit pas l'arbre qui cache la forêt, il y a d'autres bijoux sur ce disque, à commencer par "take the power back" (et son intro à la basse slappée) ou "know your enemy" (son intro au sélecteur de micro et ses multiples riffs groovy détonnants). Un seul titre faible à signaler, le très répétitif "fistful of steel". Le reste est impressionnant. "Wake Up", "Bullet in your Head" ou la dernière piste « Freedom », premier clip du groupe qui s’articule autour de la défense d’un indien accusé du meurtre d’un agent du FBI.
On remarque qu’une majorité de titres suit un schéma identique, à savoir des chansons en deux parties : la cassure intervenant en général vers la dernière minute du morceau où Zach de la Rocha se met à scander de manière répétitive des phrases chocs et calibrées pour marquer les esprits (« fuck you I won’t do what they told me », « no more lies », « All of Which are american dream » etc…). La guitare également propose des riffs différents. Une technique « 2 chansons en 1 » , utilisée souvent, mais qui curieusement ne lasse pas. Bref, autant de titres qui font monter la température et qui bouillonnent d’idées pour un groupe au meilleur de sa forme dès son premier effort discographique.

"Rage against the machine", l'album, connaîtra un succès mondial retentissant qui rendra vert de jalousie Mike Muir de Suicidal Tendencies (ce dernier ne manquant pas de rappeler l’opportunisme de circonstance de ces pseudos-révoltés qui n’ont pas connus les galères de la rue et les balles qui sifflent au dessus de la tête comme lui). Le groupe, qui peut revendiquer légitimement une paternité avec le mouvement neo-metal à venir, engendra quelques clones qui profitèrent de la brèche ouverte par les Californiens pour s’y engouffrer avidement. Mais qui aujourd'hui se rappelle encore de Downset et de son titre-phare « anger »?! Et les parisiens de Silmarils qui s’étaient attachés en début de carrière à produire une réponse française aux américains, avec leur tube « cours vite » (et son clip très XXX…), avant de changer d’orientation.
Intemporel et inimitable ! Le meilleur album du groupe et un grand classique du rock de la fin du dernier millénaire.

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- Zack De La Rocha (chant)
- Tom Morello (guitare)
- Brad Wilk (batterie)
- Tim Commerford (basse)


1. Bombtrack
2. Killing In The Name
3. Take The Power Back
4. Settle For Nothing
5. Bullet In The Head
6. Know Your Enemy
7. Wake Up
8. Fistful Of Steel
9. Township Rebellion
10. Freedom



             



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