Le monde du rock présente bien des mystères. Prenez Neal SCHON par exemple. Enfant virtuose de la guitare découvert par SANTANA, il fonde JOURNEY qu'il mène de main de fer depuis quarante années, puis BAD ENGLISH, il a bossé avec tout ce que le show biz compte de stars et de musiciens, s'est marié cinq fois, est reconnu comme un des plus grands musiciens vivants, fortune faite. Mais qu'est-ce qui pousse ce désormais sexagénaire à empiler les albums solos ? D'autant que voyez donc : il prend plaisir à annoncer la collaboration avec Marco Mendoza et Deen Castronovo à la section rythmique sur cet album.. Certes, cela donne une bonne tête à l'ensemble, avant même de découvrir en quoi ça consiste..

Un single est mis en avant pour lancer la carrière de cet opus, il s'agit du mid tempo "Love will find a way" chanté avec beaucoup d'énergie par le batteur Castronovo, il empile avec évidence les trademarks de JOURNEY : beaucoup d'efficacité, mise en place sobre mais un solo d'outre espace de Neal. On regrettera toutefois la vidéo plus naze tu meurs ou les deux quinquas et le sexagénaire rivalisent de ridicule dans leur look de rock star quelque peu avarié. Bah, c'est le business, m'est avis que Neal n'aime pas vieillir, il a toujours ses cheveux couleurs aile de corbeau...

Sinon globalement l'album nous sert du Big rock de chez big rock, ultra américanisé, superbement produit. Cela sonne parfois VAN HALEN comme sur "Serenity big" ou "Shelter", parfois NIGHTRANGER comme sur "What you want"... Irréprochables musicalement, avec des interventions de folie par le maître de la six cordes. C'est avec "So U", le titre éponyme qu'il faut chercher les émotions, le titre est quasi planant et partage une certaine ressemblance avec l'opus "Ghost" de Devin TOWNSEND, long et émouvant, il s'agit du meilleur du lot.

"Take a ride" se veut plus Hard rock classique, et bien que peu original, propose un petit orgue d'obédience soul et un refrain sympa entraînant. Très sympa. On notera les deux titres instrumentaux : "Exotica" au ton jazz fusion détonnant dans cette ambiance plutôt mainstream, ceci nous permet de nous souvenir des débuts de Neal au sein du SANTANA band et de ses premiers amours jazz progressifs. Enfin, "Big Ocean" achève cette ballade dans un paysage ambient new age world ou les couches de synthés tiennent une place prépondérante. C'est mignon sans être révolutionnaire.

Au final, un album agréable qui s'adresse aux fans de Soft rock légèrement big, avec de belles guitares grasses. La principale qualité de cette livraison réside dans le travail et les interventions en solo de Neal à la guitare. C'est très carré et bien foutu, mais c'est du déjà vu...