AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Plus le temps passe, et plus JOHANN JOHANNSSON semble s’imposer comme un des compositeurs de musique de film les plus prisés de ces dernières années. Après la musique de deux documentaires (Copenhagen’s Dream et Free the Mind), l’Islandais qui ressemble désormais, avec sa barbe rousse fournie, à un imposant viking, s’est attelé à la Bande Originale de films beaucoup moins confidentiels. Après Prisonners, thriller avec rien de moins que Hugh Jackman et Kack Gillenhaal en tête d’affiche, JOHANNSSON s’attaque à McCanick, un polar américain. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit de films plutôt sombres.

McCanick (que je n’ai pas vu à l’heure où j’écris cette chronique), raconte l’histoire d’un vieux flic de Philadelphie qui a une journée pour résoudre la plus complexe enquête de sa carrière. De ce que j’ai pu voir dans la bande annonce, ce film est assez violent, et n’a pas reçu de critiques dithyrambiques. Notre J.J. islandais aurait pu concocter une bonne musique sévèrement burnée pour renforcer les scènes d’action du film. Mais c’est mal connaître le bonhomme qui préfère jouer sur les climats, le ressenti. Ainsi, McCanick, l’album, est fait d’une musique lente, sombre, atmosphérique, voire glauque. Si l’ambiance générale du film est de même (je ne peux en juger actuellement…) alors l’effet est concluant. Face à ce lancinant violoncelle ou ce piano dépressif qui n’en finissent pas d’étirer leurs notes désespérées, l’angoisse et la claustrophobie ne sont pas loin, comme pour des flics, flingue chargé en mains, avançant lentement dans un couloir, redoutant ce qu’ils pourraient trouver au prochain tournant. Un cadavre ? Un tueur prêt à faire feu ? Le titre « Staircase » en est un superbe exemple.

Cependant, il est difficile de démarquer un des treize titres des autres. McCanick s’écoute comme un tout, sans grande variation. Et c’est ce qui fait toute la force de ce disque. Il nous plonge pendant 42 minutes dans la noirceur du polar qu’il illustre. En cela, McCanick est réussi, la pochette inclue. Cependant, comme je l’ai déjà dit pour Copenhagen’s Dream, si on reconnaît le talent de JOHANN JOHANNSSON, on ne retrouve pas son génie. Il accède à une reconnaissance internationale grâce à ses B.O, et c’est formidable. Mais espérons que les néophytes se concentreront par la suite sur ses œuvres les plus belles et ambitieuses.