La dernière livraison de Bob Seger (69 ans) remonte à 2006 avec l’album Face the Promise. Huit ans d’attente donc avec seulement la sortie de quelques albums live des années soixante-dix, plus ou moins officiels d’ailleurs, histoire d’entretenir la flamme et la légende du kid de Motorcity.
Le chanteur pour ce nouvel opus a réuni des musiciens de studio, mais où est donc passé son Silver Bullet ? Ces gens ont certes, tous un très bon CV, mais cela ne remplace pas la cohérence d’un vrai groupe.
L’album démarre à cent à l’heure avec une composition de John Hiatt « Detroit Made », la voix de Bob est punchy, les guitares claquent bref le titre déménage. On se lèche les babines de bonheur. Bob est de retour et il pète le feu !

Mais avec « Hey Gypsy », premier titre composé par Bob, le tempo se ralentit sérieusement et on esquisse un léger bâillement, heureusement le morceau est assez court.
Encore une reprise, de Steve Earle cette fois, avec « The Devil's Right Hand » pas vraiment réussie, qui n’apporte rien à la version de l’outlaw déglingué.
Cela se gâte vraiment avec le morceau éponyme composé par Seger, c’est quoi Bob cette bouse ? La batterie fait tchac a poum et tu chantes par-dessus ? Euh Bob t’es pas dans ta salle de bain là !
Et on continue avec « Adam And Eve » là c’est carrément country cette chanson composée par Kasey Chambers et Shane Nicholson, on fait péter le banjo et on fait un feu de camp sur les ruines de Motor City ? C’est gentil mais on ne pensait jamais entendre ce genre de mélopée sur un CD du gars qui foutait le feu à Detroit dans les seventies même si les voix féminines ont quelque chose d’Emmylou Harris.

La souffrance continue avec une nouvelle reprise, de Woody Guthrie « California Stars », et même question que pour Steve Earle : Quel intérêt de reprendre un morceau sans y apporter un autre angle d’interprétation, là çà dégouline de partout attention la moquette va être tâchée.
Les quatre derniers titres de l’édition sont écrits par Seger, mais « It's Your World » est à oublier, ainsi que « All Of The Roads » qui semblent avoir pour vocation de remplir l’album qui n’est pourtant pas bien long.
« You Take Me In » morceau lent à la guitare acoustique est réussi, enfin surtout si on le compare au reste de l’album.
« Gates Of Eden » est dans la même veine que le précédent, là encore Seger est bon dans ces morceaux cool loin, très loin de la furieuse incandescence des grandes années.

L’édition de luxe comprend trois morceaux supplémentaires et bizarrement ce sont (avec « Detroit Made ») les meilleurs. Encore une belle balade avec « Listen » un morceau plus enlevé « The Fireman's Talkin' » ou Seger semble être enfin concerné par son sujet et « Let The Rivers Run » où sa voix est magnifique dommage que cette fois le CD soit fini.

Alors, un petit conseil, Bob, tu sors juste un EP avec « Detroit Made » et les trois de l’édition de luxe, le reste tu balances, cela évitera au CD de finir dans les bacs à solde !

Ah oui au fait la pochette est jolie !