Souviendez-vous ! Il y a neuf ans, sortait le fort inspiré Devil's Playground, mais n'ayant guère envahi les billboards, et que les fans n'avaient que peu plébiscité malgré une qualité évidente. Les années qui se sont écoulées ont considérablement changé la donne du business de la musique : les phénomènes de mode sont moins puissants et on constate le retour de nombre des mammouths des eighties. Billy en est un. Mais en posant le saphir sur le microsillon, je n’ai pas trop de doutes sur la qualité de cette nouvelle livraison. La seule question réside plutôt dans le comment ? C’est ce que nous nous apprêtons à découvrir ensemble. On constate tout d’abord l’aspect assez sophistiqué et calme de la pochette, encore du black and white, et dans la même veine que la précédente.

Non ! Billy n'a pas changé d‘un iota ! Notre William Broad mourra avec cet état d‘esprit, finalement le blondin sera resté punk jusqu'au bout ! C‘est donc "Bitter Pills" qui ouvre le skeud avec beaucoup d‘énergie et quelques intonations de son idole Jim MORISSON. Cette belle chevauchée porte un chouette titre qui plus est "La pilule est amère" ! Le single "Don’t Break Me Down" nous donne l'image d’un Billy toujours aussi juvénile et en pleine forme. Le titre bouge bien, mais rappelle toutefois les petits neveux de GREENDAY et OFFSPRING. Mais n’est-ce pas logique, finalement ? Après les avoir influencés, Billy surfe juste à son tour sur la vague qu’il a provoquée. Quoi d'étonnant ? D'ailleurs, ensuite, la basse galopante de "Whiskey and Pills" - des pilules partout ! - met en orbite un titre de belle extraction qui remet les points sur les I, et c’est une belle fessée qui attend ses même fils spirituels ricains du Nu punk.

Ah, les eighties ! "Postcards From the Past" porte bien son nom car on y retrouve les principaux ingrédients de son style, en plus soigné sans doute, mais la ressemblance est frappante. On constate toutefois que Billy a pris de l’âge et qu’une certaine nostalgie s’est installée dans le ton et dans les lyrics de l'album. Cette vie de rock star qui lui a pris autant qu’elle lui a donné. La production de Monsieur Trevor HORN est d’une qualité exemplaire, quoique parfois un poil trop lisse. En tout cas, 'L’homme qui inventa les eighties' a posé sa gigantesque papatte sur ce disque, et on ne s’en plaint pas. Les synthés qu'il a imaginés sur "Nothing to Fear" ont aussi la capacité de vous replonger au coeur de cette belle époque.

Nous retrouvons également pas mal de titres pop dans cet opus, cela dit sans le moindre ton péjoratif. A débuter par le slow "Ghosts in My Guitar", nanti d’une belle orchestration et d’une ambiance romantique torride drivée par le superbe refrain. Puis, l‘orgue à la Manzarek de "One Breath Away" donne à Billy l'occasion d‘imiter à nouveau Jimmy. "Kings and Queens of the Underground" vous ravira avec ses jolis arpèges et son solo acoustique. On nage dans les souvenirs d'anciens combattants et les paroles émeuvront tous les vieux fans ! Enfin, la très jolie "Eyes Wide Shut" ne manquera pas de rappeler aux vieux fans la construction de "The Power of Love" de FRANKIE GOES TO HOLLYWOOD, une fort belle chanson.

Steve s’amuse à singer Davis Evans sur "Love and Glory", les arpèges, le son, c’en est troublant tellement on croirait entendre une compo de U2, jusqu’à la basse ronde et monolithique. Seul le chant diffère, et on apprécie d’autant la distorsion fort méchante sur le refrain, ainsi que la production d‘enfer.

Vu le rythme que tient notre Billy, il est à craindre qu’on ne le revoie pas dans les bacs avant une dizaine d’années. Ce n’est pas un hasard si la bio de notre égérie du punk est sortie il y a à peine quelques jours. Billy a toujours su exploiter le filon de la communication avec talent. Il est juste dommage que nous manquions cruellement de sa présence. 7 albums ! Certes, cette disco est belle et sans faux pas mais tout de même !
Pas de points faibles sur cet opus ! A acquérir sans l'ombre d'une hésitation.