Et le massacre continue, quelques mois après Just For Love, voici What About Me. La pochette est toujours superbe, colorée avec des tons bleus et or, au moins ceux qui possèdent le LP peuvent l’accrocher au mur !
Car au niveau musique, on continue de plonger dans des abimes de médiocrité sous la baguette maléfique de Dino Valenti, le fossoyeur du groupe, l’âme damné de Duncan. Ici, il embauche des cuivres, pourquoi pas c’est lui le boss, et les mélange avec ses congas, sacrée bonne idée non ? A ce niveau c’est tellement affligeant que cela en devient pathétique, tombe dans le Blood Sweet & Tears bas de gamme. Et c’est bien de la sueur, du sang et surtout des larmes que versent les amoureux de QMS à l’écoute de cette bouillie.

Ce disque réalise l’exploit d’être encore plus banal, plus inutile que son prédécesseur. Les fantômes de Cippolina, d’Hopkins hantent la musique, visiblement ils ont abandonné le groupe au triste sire à la voix de fausset nasillarde et préparent leur évasion vers de nouveaux horizons et un avenir fatalement meilleur.
Il existe un mystère Valenti. Comment expliquer que ce gars complètement dénué du moindre talent musical ait pu imposer sa musique, ses compositions à un groupe phare du rock psychédélique ? Comme beaucoup je suis persuadé que QUICKSILVER était le meilleur groupe de la West Coast, plus blues que l’AIRPLANE, plus acide que le GRATEFUL DEAD, il possédait deux immenses guitaristes, Gary Duncan et bien sûr et surtout John Cippolina. On sait que Hopkins était atteint d’une maladie génétique grave, (la maladie de Crohn) et que Cippolina adorait par-dessus tout jouer sans contrainte dans les clubs de la baie avec ses copains (Il déclinera la proposition des STONES qui le sollicitent pour le remplacement de Mick Taylor). L’un comme l’autre ne cherchaient pas à être des leaders.

Ces explications ne sont que des pistes, elles ne peuvent, à elles seules, justifier la prise de pouvoir de Valenti et l’ascendant qu’il parvient à exercer sur les autres musiciens. Incontestablement, ce disque est une tache indélébile dans la discographie du groupe, terrible aveu d’impuissance, d’échec devant la médiocrité de Valenti, il est préférable de l’oublier. Alors, pour les besoins de cette chronique, j’ai essayé sans succès de comprendre, le seul morceau "écoutable" si on fait abstraction de la voix insupportable du marchant de pizzas, est "Subway" et aussi la belle et longue introduction au piano de "Spindrifter" qui tourne un peu en rond sur la distance. Et toujours quelques brefs éclairs de Cippolina, trop brefs.

Mon conseil, ceux qui possèdent le 33, gardez la pochette, les autres ceux qui ne connaissent pas le disque, restez-en là !