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2015 Red & Black Light
Kalthoum
2019 S3ns
 

- Membre : Hudson

Ibrahim MAALOUF - Red & Black Light (2015)
Par MARCO STIVELL le 1er Décembre 2015          Consultée 2530 fois

L'infatigable Ibrahim MAALOUF brille en cette rentrée de septembre par un projet ambitieux d'album double (en deux parties, électrique et acoustique), alors même qu'il vient de collaborer avec le Sénégalais Cheikh LÔ et qu'il compose un album entier pour Natacha ATLAS (Myriad Road). Dans un domaine extra-musical, cette année 2015 l'a marqué de façon indélébile, comme beaucoup de Français...

Il est un des ambassadeurs des cuivres parmi les plus remarquables avec Médéric COLLIGNON, et devenu une figure populaire de la musique en France dans un domaine qui s'extirpe largement du carcan variété. Son apparition aux Victoires de la Musique l'an dernier offre une meilleure vue sur ses nouvelles publications (via le label Mi'ster Productions, inchangé depuis le début de sa discographie solo en 2007). D'abord Au Pays d'Alice avec le rappeur Oxmo PUCCINO, et à présent ce nouveau concept en diptyque.

À travers Red & Black Light et Kalthoum, l'artiste Libanais rend hommage aux femmes. Femmes d'aujourd'hui, femmes d'hier et de demain, femmes du monde, femmes dans le monde, femmes qu'a connu MAALOUF et qui ont influencé son univers de musicien... La Femme dans son ensemble, plus grande merveille du monde, et ce n'est pas du bon sentimentalisme innocent ou gratuit (comme dit le proverbe : "le plus dur n'est pas d'avoir des bons sentiments, mais de les garder").

En hommage à la plus grande merveille du monde donc, quoi de mieux qu'une merveille musicale ? Autant le dire tout de suite, la tonalité de cet opus, instrumentale bien entendu, s'éloigne du son "raw" (rêche, rugueux) de Illusions, l'album de 2013. Non pas que Red & Black Light manque de dynamisme, loin s'en faut, mais il est nettement plus mélodique, plus limpide aussi.

En interview, à propos des femmes, MAALOUF dit que "malgré des vies en labyrinthes, complexes et souvent dramatiques, elles portent en elles une force et une stabilité similaires à une forme de transe inébranlable". C'est tout à fait ça ! On retrouve bien sûr l'identité jazz-rock fusion du trompettiste et les couleurs orientales jusque dans le son de l'instrument et le jeu du musicien, mais d'une manière plus canalisée. Plus appliquée aussi, et on comprend pourquoi...

D'un côté, le bien nommé "Essentielles" permet au grand bonhomme de superposer les pistes de trompette en fanfare sur des mesures rythmiques asymétriques, délicieusement folles, comme il affectionne de le faire. De l'autre, on note une profusion de mélodies et d'ambiances superbes, contemplatives et toujours riches en évolutions. Le caractère prétendument intellectuel que l'on peut aisément reprocher à cette musique s'efface ainsi face à ce besoin de conjuguer un certain raffinement mélodique et une spontanéité évidente.

Hors lui-même, Ibrahim MAALOUF a réduit sa formation à un trio éclatant, composé de belges : le guitariste François Delporte (présent à ses côtés depuis 2011), le batteur Stéphane Galland (AKA MOON, SONGS OF FREEDOM avec Nguyên LÊ) et le claviériste Eric Legnini. Même si chaque musicien participe généreusement à la qualité formidable de ce Red & Black Light, c'est à Legnini que l'on doit sa couleur particulière, dès les premières mesures de la géniale "Free Spirit".

Nourri à la musique d'Herbie Hancock, le claviériste donne un souffle "cosmique" à la musique de MAALOUF, avec ses synthés vintage employés à bon escient. Un peu comme l'a fait Brad MELDHAU sur certaines de ses productions récentes (Mehliana: Taming the Dragon, 2013). Tantôt solistes et libérant un groove funk, les claviers font aussi ressortir des moments superbes et purs comme la seconde partie d'"Improbable" et le final de "Goodnight Kiss", dignes des formations fusion et progressives du début des années 70.

La cohésion du groupe s'affirme sur le joyeux "Escape", plutôt déluré avec des moments ska. Le titre "Red & Black Light" est d'une grande délicatesse, une déclaration d'amour au beau sexe. Tout comme la reprise inespérée mais tellement réussie de BEYONCE et de son "Run the World (Girls)", version jazz romantique mais sans cliché douteux. Si on ajoute une durée fort raisonnable (40 minutes), il y a largement ici de quoi rendre une telle musique accessible sans renier l'audace, et dans une unité d'orfèvre. La marque d'un grand...

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   MARCO STIVELL

 
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- Ibrahim Maalouf (trompette)
- Eric Legnini (claviers)
- François Delporte (guitare)
- Stéphane Galland (batterie)


1. Free Spirit
2. Essentielles
3. Goodnight Kiss
4. Elephant's Tooth
5. Red & Black Light
6. Escape
7. Improbable
8. Run The World (girls)



             



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