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2000 Freedom Creek
2002 Living In A New World

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2004 Jukin' At Bettie'S

Willie KING - Living In A New World (2002)
Par LE KINGBEE le 13 Mars 2016          Consultée 1414 fois

Second opus pour Willie KING et ses Libérateurs après le formidable Freedom Creek édité en 2000. Living In A New World paraît donc en 2002 toujours sous la houlette du producteur Jim O’Neal. Cette fois on a expédié le groupe à Memphis pour graver ces onze brûlots écrits par Willie KING. Le patron du label Rooster est également un producteur avisé qui a du nez. Il a choisi de placer le bluesman vétéran dans les mains de Doug Easley, un ingénieur du son indépendant. Basé à Memphis, Easley n’est pas un inconnu, il a enregistré Mose Vinson à la fin des années 70. The Box Tops, Tav Falco, Rufus Thomas, Townes Van Zandt ou Cat Power sont eux aussi passés dans son studio. Un an avant Jack White a expédié la chanteuse country Loretta Lynn à l’Easley McCain Recording. Doug Easley a la réputation de faire ressortir le meilleur des musiciens qui passent dans ses filets.

Enregistré en deux jours, Living In A New World surprend encore une fois la critique spécialisée. Qu’est ce donc que ce Nouveau Monde dont il est question ici ? La pochette détonne avec l’idée qu’on pourrait avoir du New World. Le visuel présente Willie KING et ses musiciens en arrière plan dans un juke-joint ou un studio qui ne prête pas de mine. En premier plan, un couple de danseur semble "se la donner". On ignore qui du bonhomme à casquette ou de la "Mama" donne le plus de sa personne, toujours est-il que ces deux énergumènes prennent du bon temps.

Le premier titre "Living In A New World", qui donne son nom à l’album, comprend un nouvel élément dans le répertoire du bluesman : un saxophone alto qui adoucit la sauce. Le ton est plus coulé, plus délicat mais n’empêche nullement le chanteur de nous livrer ses impressions sur la vie quotidienne en Alabama. Chassez le naturel, il revient au galop, "Crawlin’ Blues" s’inscrit dans un down-home blues lancinant, le genre de celui qui vous prend aux tripes. A la manière de certains chants religieux, Willie Lee Halbert reprend sous forme de monologue les paroles de son leader, une façon d’affirmer et de donner du poids aux paroles. Adepte d’une sonorité abrupte, KING délivre une merveille de country boogie, bien dans la lignée de John Lee HOOKER, avec "The Stomper". Le saxophone subtil ne vient jamais édulcorer le morceau. Il n’y a à priori rien d’extraordinaire ici : une rythmique squelettique et un jeu de guitare frustre placé le plus souvent sur un ou deux accords, mais il est là justement le don de Willie KING. Alors que de nombreux guitaristes ne se complaisent que dans des cascades de notes aussi futiles que superficielles ou dans des essais de technicité sans âme, KING va à l’essentiel, n’hésitant pas à reprendre les chorus pour mieux nous les ancrer dans la tête.

Le groupe excelle dans le cumul des genres, "America", un country blues bourré de rythmes funky et reggae, en est le parfait exemple. Un petit détour par la case shuffle avec "Is It My Imagination". Autre petite merveille : le down home blues lancinant et sans fioriture qu'est "Terrorized" dans lequel le chanteur nous fait par de sa peur : "… You talk about terror … I’ve been terrorized all my days…". On ressent clairement dans quelle disposition se trouvait la population noire dans cette partie du territoire. Un grand moment avec "You So Evil", un boogie hypnotique dans le style d’Howlin’ WOLF, HOOKER ou Junior KIMBROUGH. Même impression avec son follow up "You Got To Have Love" un mélange de d’Hill Country et de Boogie, le sax venant en renfort des accords de gratte. "Ain’t Gonna Work" se situe dans une trame plus menaçante, Halbert, en second chanteur, vient encore une fois accentuer le vocal de Willie, bien dans l’esprit du Memphis Blues. Le dernier titre "The Blues Life" est un blues parlé proche de l’interview, dans lequel King évoque le quotidien de sa communauté et délivre sa définition du Blues.

Superbement épaulé par une équipe de vétérans rompus au Groove et à la scène locale, Willie KING délivre ici une œuvre simple, puissante et sans esbrouffe. Le digne successeur de RL Burnside, Kimbrough et consorts. Un album essentiel, bien éloigné du Blues superficiel ou bourrin que les maisons de production en vogue essaient de nous refourguer à grands coups de slogans et de pages publicitaires.

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   LE KINGBEE

 
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- Willie King (chant, guitare)
- Willie Lee Halbert (chant)
- Aaron 'hardhead' Hodge (guitare)
- Robert Corbett (basse)
- Willie James Williams (batterie)
- Kevin Hayes (saxophone, tambourin)
- Henry Smith (piano)


1. Living In A New World.
2. Crawlin' Blues.
3. The Stomper.
4. America.
5. You So Evil.
6. All Tied Up.
7. You Got To Have Love.
8. Ain't Gonna Work.
9. Is It My Imagination.
10. Terrorized.
11. The Blues Life (monologue).



             



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