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AVENGED SEVENFOLD - Life Is But A Dream (2023)
Par ELK le 9 Juin 2023          Consultée 2502 fois

Aïe, cette fois, c’est grave, docteur. Après avoir passé une bonne partie de sa carrière à prendre tout le monde à contrepied, à commencer par ses propres fans, AVENGED SEVENFOLD franchit avec Life Is But A Dream une nouvelle frontière qui l'emmène cette fois bien au-delà des débats un peu stériles sur les sous-genres du Metal (Metalcore ou Heavy Metal pour faire simple). Nous tenons entre nos mains un O.M.N.I. (Objet Musical Non Identifié) œuvre d’un groupe qui s’affranchit désormais de toute étiquette, pour ne plus s’attacher qu’à faire la musique qui lui plait, point barre. The Stage, paru il y a déjà sept ans, avec ses relents progressifs mais également ses touches Jazzy voire franchement pop, nous avait averti quant à l’état d’esprit de nos vengeurs bibliques. Mais c’est bien peu de dire qu’une nouvelle étape est cette fois franchie : les Américains nous ont concocté un album totalement expérimental gorgé de chausses trappes et de surprises, mâtinant leur métal (qui reste parfois à peine l’ingrédient de base) de multiples influences souvent improbables dans un tel équipage : citons en vrac MR BUNGLE (et en gros tous les délires de Mike PATTON), SYSTEM OF A DOWN, mais aussi, tenez vous bien, DAFT PUNK ou encore le style Crooner cher à Franck SINATRA ou autres références du genre. Pour l’inspiration générale, le groupe cite encore l’influence d’Albert CAMUS et de "L’Etranger", ainsi que l’usage de drogues psychédéliques !

Bon, et la musique dans tout cela ? Eh bien, je dois avouer qu’après de premières écoutes un peu rudes (ce à quoi nous avaient déjà préparés les deux premiers extraits), l’ensemble s’installe progressivement dans votre cerveau, et la cohérence du propos m’apparaît plus clairement à chaque écoute.
Le début du disque, particulièrement soigné, s’avère finalement le moins déconcertant : "Game Over" déboule avec son chant scandé où M. Shadows évoque totalement, après un superbe arpège introductif, le style de Serj Tankian de SYSTEM OF A DOWN. Gates livre un premier solo incandescent et le titre dérive alors vers des rives mélodiques proches des QUEENS OF THE STONE AGE ; l’ensemble est superbe, on y entend même du mellotron.
Dans la même veine, "Mattel" est un titre magnifique, porté par le chant de Shadows qui le drive et l’entraîne dans des directions multiples et improbables, parfaitement suivi dans ses délires par une production au top et des complices totalement consentants (mention particulière à la batterie de Brooks Wakermann, parfait tout au long du disque). Les solos de guitare et de synthés alternent, et tout se termine avec du piano et des boîtes à rythme.
J’apprécie également totalement désormais "Nobody", le premier single, étrange avec son riff d’intro atonal et son refrain gorgé de cuivres, mais illuminé par de superbes parties de guitare harmonisées et un magnifique solo de Gates accompagné d’un orchestre de cordes en fin de morceau.
"We Love You" est une nouvelle tuerie, avec une alternance insensée entre des gros riffs à la METALLICA et des passages metalcore, avec des moments limite indus et des ambiances plus calmes et mélodieuses. Le titre finit joliment sur une partie de guitare slide et une ambiance bluesy renforcée par des chœurs d’inspiration gospel.

Difficile de ne pas continuer à dérouler le disque dans l’ordre des titres, tant tout est conçu à cet effet. "Cosmic", morceau de 7’30 apporte une première respiration, le départ évoquant une ballade, avec une superbe montée harmonique qui nous laisse profiter de la belle voix de Shadows. La suite ? Une magnifique et longue envolée guitaristique de Synyster Gates dans un des plus beaux passages du disque. Le calme revient ensuite, et le morceau se pare d’ornements orchestraux et d’effets sonores multiples et parfois surprenants, la fin devenant épique alors que les premières voix robotiques font leur apparition.
"Beautiful Morning" est un petit cran au-dessous, mais tout de même fort réussi, dans une ambiance bien pesante et un refrain qui s’étire paresseusement. Les surprises apparaissent comme souvent en seconde partie du titre avec un passage lent gorgé de mellotron, de cuivres orchestraux, de guitare acoustique et de chœurs angéliques. Gates réveille tout le monde avec un solo dantesque, et la fin est lente où apparait un piano classique en sus des claviers. Ouf !
"Easier" annonce la dernière partie de l’album : les voix robotiques refont leur apparition sur l’intro et le refrain planants, puis un gros riff torturé, du chant avec effets et une fin à la guitare mélodieuse en style Hendrixien.

Mais le tryptique qui suit, constitué de "G", "(O)rdinary" et "(D)eath" (vous aurez compris qu’on tient là le mot "GOD") décoiffe complètement. On commence dans une ambiance Jazz-Rock 70’s (à la RETURN TO FOREVER) avant que des voix féminines nous entraînent vers un refrain bien Jazz-Pop. Et le pire est que ça fonctionne bien, les mélodies sont réussies et le groupe semble vraiment s’éclater, Shadows en tête.
On enchaîne avec un morceau clone de "Get Lucky", ambiance DAFT PUNK à fond, y compris le petit riff funky à la guitare, la basse ronflante et le solo de synthé; très surprenant mais pas désagréable du tout. Et sans transition, on plonge dans une ambiance "La Croisière S’amuse" où Shadows se met en mode crooner pour nous offrir une belle mélodie sur fond d’orchestration Big Band. Quelques notes de guitare électrique sur fond orchestral viennent apporter des éléments dramatiques laissant penser que tout cela ne va pas forcément bien finir. Il nous reste le morceau titre, une composition classique de Synyster Gates, intégralement interprétée au piano. Il concède avoir dû travailler très dur pour y parvenir. Je trouve cela intéressant, mais un tantinet vain; personnellement je préfère écouter Glenn Gould si je veux du classique, et Synyster avec sa guitare pour un solo bien Heavy, mais s’il s’est fait plaisir, tant mieux pour lui.

Que penser finalement d’une telle œuvre : faut-il crier au génie ou à l’imposture ? Avons-nous affaire à un coup de bluff ou à une œuvre fondatrice de musiciens précurseurs ? L’avenir tranchera mais il est clair que AVENGED SEVENFOLD a pris de gros risques, notamment vis-à-vis de ses fans originels, alors que l’aspect disparate et éclectique de l’opus aura du mal à lui en procurer de nouveaux.
Pour ma part, j’apprécie la démarche, mais il me semble que l’album, malgré ses qualités et parfois son brio, manque quand même plutôt sa cible. Quand on produit une œuvre aussi disruptive, le choix n’existe pas ; ou bien c’est génial, ou bien c’est un coup d’épée dans l’eau. Et on trouve dans Life Is But A Dream de l’inspiration, de l’audace et du savoir-faire, mais pas plus ; c’est dommage car il me semble qu’ils auraient été capables de faire encore mieux, surtout le troisième tiers de l’album qui aurait pu aller nettement plus loin.
Du coup, je suis bien ennuyé avec mon 3,5 que je transforme finalement en 4 pour saluer l’effort et le talent.

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- M. Shadows (chant)
- Zacky Vengeance (guitares, choeurs)
- Synyster Gates (guitares, piano, claviers, orgue, mellotron, flûte)
- Johnny Christ (basse, choeurs)
- Brooks Wackerman (batterie)


1. Game Over
2. Mattel
3. Nobody
4. We Love You
5. Cosmic
6. Beautiful Morning
7. Easier
8. G
9. (o)rdinary
10. (d)eath
11. Life Is But A Dream



             



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