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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Membre : Alec R. Costandinos

DALIDA - Ma Mere Me Disait (1969)
Par EMMA le 23 Mai 2025          Consultée 471 fois

DALIDA n’est plus simplement l’icône de ses débuts. Ce seizième album studio, Ma Mère Me Disait est le dernier publié chez les disques Barclay, une page se tourne et c’est en famille que ça se passe maintenant puisqu’elle travaille avec son frère, Orlando, qui est son producteur. DALIDA, la femme, est en pleine quête identitaire, elle lit beaucoup, s’initie à la spiritualité orientale lors de voyages en Inde, mais DALIDA, l’artiste, n’oublie pas ses amours : le public et la chanson. Cet album s’inscrit donc dans la continuité des deux précédents mais encore très attaché à une forme de variété traditionnelle, parfois convenue.

La première partie de ce disque nous plonge dans une veine mélancolique au possible, introspectif. DALIDA paraît presque chanter pour elle-même. "Ma Mère Me Disait" est une ballade en accords mineurs, délicate et mélancolique. La musique, simple et classique dans sa forme, épouse une ligne mélodique descendante et fluide. DALIDA y pose sa voix avec une douceur inhabituelle. La diction est limpide, le timbre tendre. C’est un moment de confidence plus que de performance. Ce ton intimiste se prolonge dans "Deux Colombes", morceau suspendu entre berceuse et prière musicale. Les arrangements de cordes et de harpe installent un climat aérien, presque sacré, tandis que la voix, étonnamment retenue, se fait plus lyrique. Elle explore une expressivité intériorisée, loin des grands éclats qui ont fait sa renommée. La mélodie ample se déploie sans effet. Elle suggère plus qu’elle n’impose. Avec "Les Violons De Mon Pays", le registre reste orchestré et nostalgique. La voix monte dans les aigus, se charge d’effets dramatiques. L’accompagnement riche en corde et en nuances dynamique amplifie le lyrisme. Les notes tenues, les montées en puissance et l’emphase finale donnent à ce titre une intensité presque théâtral.

"L’anniversaire" s’aventure sur un terrain plus populaire, presque festif, porté par un rythme ternaire rappelant les bals d’autrefois. Sous des airs de ballade sentimentale, la chanson installe une ambiance de fête douce-amère, où la danse devient un prétexte l’évocation du souvenir. Légère en apparence, elle n’en suggère pas moins une certaine mélancolie. DALIDA reprend à nouveau Edith PIAF avec "La Vie En Rose". Elle s’approprie le classique dans une version plus rythmée, presque cabaret. Moins incarnée, plus aérienne et stylisée. "Le Vent N'a Pas De Mémoire" replonge dans la ballade sentimentale chère à la variété française du moment. L’orchestration classique avec ses cordes et son accordéon discret s’allège. DALIDA aussi, c’est joli et ça fait du bien de souffler un peu.

Régulièrement dans les albums de DALIDA, l’on retrouve des chansons comptine. Ce disque ne fait pas exception à la règle. "Naké-di Naké-dou" mise sur une ton ludique et humoristique avec un arrangement musical simple, up tempo. Cela énergie tranche franchement avec la première partie du disque. "Les Couleurs De L’amour" équilibre un peu les choses, il s’en dégage une mélancolie lumineuse. La mélancolie qui ne rend pas forcément triste est un art dans lequel DALIDA excelle et cela contraste avec "L’an 2005", une chanson de Richard Evans. Tentative de chanson à message au souffle orchestral lourd et au motif rythmique répétitif. Les paroles sont elles aussi répétitive et le tout devient assez rapidement très lassant.

Après un passage un peu plus léger, "La Ballade À Temps Perdu" revient aux orchestration classiques et à la voix douce, mais elle rejoue les mêmes codes que l’ouverture de l’album sans la même justesse émotionnelle. Le morceau sonne plus grandiloquent, moins nécessaire. À l’inverse, "Le Sable De L’amour" intrigue par son aspect innovant. Entre intime et poésie, plus parlé que chanté, DALIDA explore une palette d’interprétation plus narrative. Il y a quelques longueurs, mais DALIDA reste convaincante. Enfin, la dernière partie s’ouvre à la désinvolture. "Pars", enfantin et guilleret, avec ses "yayaya" en fond sonore évoque un répertoire plus ‘commercial’ et "Zoum Zoum Zoum", nouvelle chanson aux sonorités enfantines, assume pleinement sa fonction festive : trompettes, percussions, mélodie répétitive en font un titre convivial, qui, contre toute attente et loin de grandes ambitions, rencontrera un certain succès lors de sa sortie.

DALIDA sait y faire dans un répertoire plus grave, nous l’avons vu lors des deux derniers albums, mais ici, c’est un peu trop et ça finit par moins convaincre. L’on note tout de même des interprétations touchantes notamment avec "Ma Mère Me Disait" et "Les Violons De Mon Pays". Somme toute, ce n’est pas un mauvais album, rien n’y est véritablement raté et l’ensemble se tient avec une certaine élégance mais les titres ne marquent pas véritablement l’écoute. Inégal, un peu long, mais DALIDA y a charme certain.

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1. Ma Mère Me Disait
2. Deux Colombes
3. Les Violons De Mon Pays
4. L’anniversaire
5. La Vie En Rose
6. Le Vent N’a Pas De Mémoire
7. Naké-di Naké-dou
8. Les Couleurs De L’amour
9. L’an 2005
10. La Ballade À Temps Perdu
11. Le Sable De L’amour
12. Pars
13. Zoum Zoum Zoum



             



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