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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Membre : Alec R. Costandinos

DALIDA - Le Temps Des Fleurs (1968)
Par EMMA le 20 Mai 2025          Consultée 659 fois

Ici se cache Le Temps Des Fleurs, un album tout doux mais puissant. Après avoir survécu à la vague yé-yé, DALIDA a entrepris d’amorcer une courbe plus profonde depuis un an ou deux déjà et, elle la suit avec grâce, et, dans cet album, loin des paillettes faciles, elle captive. Il s’inscrit entre ballades orchestrales, éclats pop et drames feutrés.

La chanson titre "Le Temps Des Fleurs" a connu bien des vies avant de croiser le chemin de DALIDA. Il s’agit d’une romance russe traditionnelle de la musique folklorique tzigane popularisée en anglais par Mary Hopkin sous le tire "Those Were The Days" avant de s’incarner chez DALIDA. Elle transforme l’ouverture de cette valse nostalgique en une boîte musique que l’on aurait oubliée, comme figée qui s’ouvre doucement, exhalant le parfum de souvenirs. L’orchestration en ‘legato’ – cordes douces, chœur léger, balancement tendre – installe un climat mélancolique sans tomber dans la tristesse. L’accordéon dessine des arabesques d’émotion tandis que la voix ample et nuancée semble contenir toutes les saisons d’une vie. La tension circulaire de l’interprétation oscille entre lenteurs et envolées. Une adaptation qui sied à merveille à DALIDA.

Dans cet album chaque chanson semble taillée dans une émotion différente et toutes se rejoignent dans la douceur. "Quelques Larmes De Pluie" est un bijou discret. Une ouverture orchestrale élégante, presque classique, installe l’ambiance. Les bois, dans de légers mouvements, ponctuent les passages non chantés avec tendresse. DALIDA y est comme en retrait, et c’est dans cet effacement qu’éclot la chanson. Discrètes, les paroles se fondent dans l’harmonie et DALIDA fait danser la tristesse sur un fil léger.

"Manuelle" ouvre le bal d’un folklore ibérique qui se mêle à de la chanson française. DALIDA chante dans une ambiance chaude ce drame romantique alors que "Bambola", adaptation d’une chanson italienne, injecte une énergie pop éclatante. Elle claque comme un refus, celui d’être une femme objet. Sous ses atours dansants se devinent les prémices d’une pop féministe. Même verve dans "Tire L’aiguille" où un accordéon malicieux et des cordes vibrantes accompagnent cette adaptation venue d’un folklore israélien. C’est teintée d’humour, la musique est sautillante et rappelle des airs populaires, mais la condition de la femme y est belle et bien chantée. Toujours sur un ton ironique, pas mauvais mais pas essentiel "Le Petit Perroquet" avec sa musique exotique est chanté tel une comptine.

DALIDA se livre, ensuite, dans une esthétique méditative. "Les Anges Noirs" est teinté d’une ambiance presque sépulcrale. DALIDA s’y fait porte-parole et évoque le racisme et la différence sous fond d’une musique méditative avec sa flûte éthérée et assez solennelle. La douceur culmine dans "Le Septième Jour" comme un joli poème. "Dans La Ville Endormie" est composée par le jeune William SHELLER. Une atmosphère classique et rock vaporeuse sert de toile de fond à une marche lente et obsédante. À ces pièces répondent des ballades comme "Je M’endors Dans Tes Bras" où l’interprétation monte crescendo dans un cocon orchestral presque hypnotique jusqu’à exploser douce et puissante. "Je Me Repose" à côté paraît bien pâle, trop chargé et la lassitude domine. C’est "Tzigane" qui ferme le rideau sur une note théâtrale, une pièce flamboyante, dans laquelle DALIDA incarne, joue, tourbillonne. Percussions et accordéons s’unissent dans un ballet sonore. Entre drame et folklore, dans une esthétique qui sied à DALIDA.

Ecrin de ballades soyeuses, ce disque éclaire une facette différente d’un parcours artistique. DALIDA accorde une attention nouvelle aux textes et aux messages. L’on glisse de l’amour au rêve, à la révolte, en passant par une certaine lucidité. Sa voix, plus intériorisée embrasse la nuance et fait vibrer les contrastes avec grâce. Cela en fait un album touchant. La voix de DALIDA flotte comme un parfum ancien dans l’air du temps.

Note réelle : 3,5

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1. Le Temps Des Fleurs
2. Quelques Larmes De Pluie
3. Manuella
4. Dans La Ville Endormie
5. Le Septième Jour
6. La Bambola
7. Les Anges Noirs
8. Je M’endors Dans Tes Bras
9. Tire L’aiguille
10. Le Petit Perroquet
11. Je Me Repose
12. Tzigane



             



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