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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Membre : Alec R. Costandinos

DALIDA - Ils Ont Change Ma Chanson (1970)
Par EMMA le 27 Mai 2025          Consultée 458 fois

Nouvelle décennie. Nous voilà en 1970, et DALIDA, malgré quelques doutes, son étiquette de diva populaire figée, est toujours là. Auréolée de presque quinze ans de succès populaire, d’innombrables 45-tours à succès entrés dans les mémoires et d’une notoriété qui dépasse les frontières, elle traverse les années avec une capacité d’adaptation remarquée, se montre même en avance. On se souvient de la vague yéyé qu’elle avait anticipée avant qu’elle n’explose réellement. La décennie qui s’ouvre promet d’être dense et contrastée et commence avec le disque Ils Ont Changé Ma Chanson.

Les premières notes de cet opus sont une porte entrouverte vers la pop-folk avec "Ils Ont Changé Ma Chanson, Ma" une adaptation française de "What Have They Done To My Song" de l’américaine Mélanie. Un registre encore inédit chez DALIDA qu’elle investit avec une aisance troublante, loin des orchestrations lyriques, ici, plus à l’épure. La guitare acoustique conduit la mélodie, entourée de cordes guillerettes, d’un piano qui tressaute légèrement et de percussions, le tout dans une atmosphère chaleureuse qui confère à la chanson un relief léger, presque dansant. Cette ballade narrative au cœur nu et à la douceur mélancolique évoque avec une lucidité désenchantée la déformation artistique, le décalage entre l’intention d’un artiste et l’effet produit. DALIDA touche juste, ce registre lui va bien et elle le reprend plus loin dans l’album avec "Lady D’Arbanville". À l’esthétique folk anglo-saxonne, cette reprise de Cat STEVENS sortie quelques mois plus tôt, s’aventure sur un territoire plus feutré. La guitare y tient le rôle principal, soutenue par un rythme régulier et discret. Les harmonies vocales aériennes qui enveloppent la voix principale accentuent la sensation d’éloignement, de rêve mélancolique.

Après cette entame folk dépouillée, l’album semble s’organiser par nappes sensibles, comme une succession de climats. "Si C’était À Refaire" poursuit dans la veine intimiste. La guitare revient, sobre, berçante et la chanson ressemble à un monologue intérieur livré avec une gravité tranquille, presque claire.
Enrichi d’influences méditerranéennes, arrive "Mon Frère Le Soleil". La guitare mène encore la danse, mais des touches orchestrales planantes viennent colorer l’ensemble. C’est doux, contemplatif, réconfortant même, comme une caresse musicale venue du sud. DALIDA y chante d’une voix posée comme si elle rendait hommage à une lumière intérieure. Ce sillon méditerranéen se creuse avec "Les Jardins De Marmara", sans doute l’un des morceaux les plus envoûtants de ce disque. Ici, la rêverie orientale s’impose pleinement : cordes suaves, flûtes éthérées, percussions légères, tout concourt à créer une atmosphère hypnotique et voluptueuse, où chaque mot chanté semble pesé et étiré. DALIDA peint une émotion comme un paysage.

Une touche plus légère arrive dans "Diable De Temps" qui s’ouvre sur une flûte perchée, puis la guitare reprend le flambeau dans une ballade limpide avant d'adopter un tournant presque festif avec le disque d’Or "Darla Dirladada". Cette mélodie est tirée du folklore grec, une adaptation d’un chant que les pêcheurs grecs chantaient pendant leur travail en mer. DALIDA la rend célèbre et la chanson sera largement reprise de manière plus ou moins crédible au fil du temps. Ici, on retrouve son élan méditerranéen, dans le partage du chant collectif. La voix est expansive mais l’exotisme originel est conservé.

On renoue avec une veine plus classique. "Pour Qui Pour Quoi" ne prend pas de risque : une orchestration soignée, un chant limpide et habité, tout y est maîtrisé, c’est la DALIDA fidèle à son art. une maîtrise qui s’exprime aussi avec "Entre Les Lignes Entre Les Mots", une ballade à phrasé lent, caressée par des cordes et des flûtes rêveuses. La chanson prend son temps, regarde ailleurs, respire, portée par une voix à la mélancolie douce et laisse place à une forme d’épure totale dans la mélodie suivante, "Une Jeunesse" presque méditatif, et tout en mélancolie. Le feu d’artifice final est "Ram Dam Dam", temps rapide, rythmique syncopée, influences orientales et folkloriques, cette chanson est une ritournelle pop au goût populaire, simple et accrocheuse.

DALIDA amorce les années 70 en douceur à travers un disque traversé de nuances où l’on sent une volonté réelle d’ouverture et de renouvellement. Entre folk intimiste, rêveries méditerranéennes et chansons populaires, si tout ne frappe pas avec la même force, l’album est soigné, offre de beaux moments et s’inscrit avec finesse dans une culture musicale plus internationale, ce qui lui vaut un joli 3,5. Voilà qu’un peu plus de la moitié de la discographie de DALIDA est passée. Après quelques chansons réécoutées ou redécouvertes et des dizaines de titres découverts, une chose douce et tenace s’impose, je dois l’admettre : DALIDA possède ce magnétisme, ce fil invisible qui la rend indéniablement captivante.

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1. Ils Ont Changé Ma Chanson, Ma
2. Si C’était À Refaire
3. Mon Frère Le Soleil
4. Les Jardins De Marmara
5. Diable De Temps
6. Darla Dirladada
7. Lady D’arbanville
8. Pour Qui Pour Quoi
9. Entre Les Lignes Entre Les Mots
10. Une Jeunesse
11. Ram Dam Dam



             



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