En 1977, est publié Salma Ya Salama tout dernier album chez Sonopresse. Il marque un retour aux sources assumé, nourri par un voyage en Egypte, là où DALIDA a grandi, pour le tournage du documentaire « Dalida Pour Toujours ». Ce pèlerinage intime pousse la chanteuse à renouer avec ses racines tout en mêlant variété française, pop orchestrale, sonorités orientales, et impulsions disco.

L’album propose l’adaptation d’un classique du folklore égyptien : "Salma Ya Salama". La version française ouvre l’album. Fusion pop orientale, elle s’appuie sur une rythmique marquée mais élégante, des arrangements riches et une ambiance chaleureuse. DALIDA fait vibrer son héritage méditerranéen avec modernité. Le single rencontre un immense succès, bien au-delà des ventes de l’album.

Certains titres s’inscrivent dans un sillon disco-pop raffiné, où l’émotion profonde se conjugue avec le mouvement. "Notre Façon De Vivre" est une ballade pop aux orchestrations chaleureuses où l’interprétation de DALIDA se fait chaleureuse et résolument moderne. Le morceau flotte avec le disco à travers une base rythmique dansante et quelques ornements orientaux subtils. Autre incursion dans la pop disco, "Tu M’as Déclaré L’amour". Le timbre doux et profond de DALIDA contraste joliment avec les cuivres dynamiques et la batterie soutenue. Un jeu entre gravitas et insouciance. Un doux piano, presque nostalgique, ouvre le titre "Quand S’arrêtent Les Violons", qui cède vite la place à un arrangement disco délicatement glam. DALIDA, dans son interprétation, oscille entre douceur légère lévitation, pour résultat disco tragique, bouleversant et dansant.

On retrouve le succès d’Umberto TOZZI. Fidèle à l’original mais dans une version française, "Ti Amo" s’insère naturellement dans le disque et son équilibre, sans en être le moment le plus marquant.

L’autre force de cet album, ce sont les ballades pop orchestrales à forte teneur mélodique, souvent porteuse d’un lyrisme retenu. Dans la ballade tout en finesse "Histoire D’aimer" la mélodie est reine. Rythme doux, cordes très légères, et quelques touches méditerranéennes dans l’interprétation. Une chanson sur l’amour universel, servie par une groove discret et élégant. "Mon Frère Le Soleil" déploie une voix caressante dans une ambiance presque mystique. Les cordes orientales enveloppent la voix, apportant chaleur et apaisement. La flûte et les percussions réduites au minimum créent un moment suspendu, aérien renforçant une sensation de méditation orientale où DALIDA parle d’elle-même, de ses origines. Un petit bijou de cet album. L’espoir affleure à travers une interprétation pleine de fois dans "À Chaque Fois Que J’y Crois", moins spectaculaire mais touchante. "Remember", un peu lourd, moins inspiré, peine à trouver sa place au cœur d’un disque pourtant très cohérant.

La version égyptienne de "Salma Ya Salama" agit en miroir et conclut le disque de manière authentique dans une atmosphère dansante et contemplative.

Cet album est une jolie œuvre, assez légère mais travaillée, unissant racines orientales à la modernité pop et disco, alliant mélancolie à la danse. Il incarne à merveille la dualité qui fonde toute son œuvre : un profond sens du tragique porté par des musiques solaires. Un classicisme renouvelé par l’aventure. DALIDA raconte et lie les histoires.