Quand on y pense, le « Showbiz » de MUSE c’est quand même de la balle. Quel premier album prometteur !

Cette fougue ! Ces riffs tranchants et saturés ! Et cette voix ! Bellamy chante avec ses tripes, et ça s’entend, mais le plus étonnant, c’est qu’il chante juste et qu’il parvient à atteindre des notes très difficiles. Bien sûr, sa voix est faite ainsi, mais on ne peut pas ignorer sa performance vocale magistrale. D’ailleurs, ce cher Matthew en a conscience et fait parfois des démonstrations vocales un peu gratuites, mais pas du tout dérangeantes dans cet opus.

Et les compos ? Elles sont spontanées, jeunes, de très bonne qualité, mais surtout intelligentes. Avec ce premier effort, MUSE est parvenu à imposer son style et à se faire une place dans le monde de la haute musique, avec bien sûr une identité déjà bien marquée : ce côté sombre et torturé, à la fois touchant et puissant… Et bien sûr avec en prime des titres plus excellents les uns que les autres (le tonitruant et marquant « Sunburn », le classique « Muscle Museum », les tubes « Filip » et « Sober », le schizophrène « Uno » et j’en passe). Mais attention, l’album n’est pas rempli que de coups de génie directs et encore juvéniles, MUSE compose déjà des titres plus matures et intéressants (l’envoûtant title-track, l’explosif « Cave », le superbe final…).

On reprochera à MUSE une pincée de titres plus faibles (« Falling Down » en tête) et une fin d’album qui globalement s’essouffle un peu, composée de titres inférieurs aux premiers (en moyenne, on excepte « Hate This And I'll Love You »), bien que de bonne facture, mais le groupe nous a présenté là une première offrande d’une rare qualité, qui nous a laissé présager le meilleur pour la carrière du groupe.