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MUSE - Drones (2015)
Par MOONDREAMER le 20 Août 2015          Consultée 4706 fois

Avec Drones, MUSE réaffirme une nouvelle fois son statut de groupe ultra-polarisant et hyper médiatisé. Les ingrédients sont les mêmes que d’habitude : campagne marketing colossale, morceaux matraqués à la radio et une pléthore d’interviews annonçant l’album du retour aux sources. Ajoutons à ça un teasing savamment dosé avec la sortie au compte-goutte des morceaux de l’album avant sa sortie, technique d’ailleurs de plus en plus courante chez les artistes tous genres confondus, ce qui fait que la première moitié de Drones avait déjà été révélée avant même sa sortie début juin.

Avec ce nouvel album, on retrouve notre trio britannique de rock opératique qui a décidé, comme promis (et répété ad nauseam), de s’éloigner des expérimentations électro présentes depuis Black Holes & Revelations et qui étaient à leur apogée sur le précédent album, The Second Law. Pour cela, ils se sont adjoints les services de Robert John "Mutt" Lange à la production, célèbre particulièrement pour son travail sur Highway to Hell et Back in Black d’AC/DC, ce qui a indubitablement appuyé le côté rock des morceaux et assuré un son massif et direct, bien qu’un peu lisse. Et il faut avouer que cette tonalité leur sied à merveille, rappelant clairement les grandes heures d’Absolution et Origin of Symmetry. Vous vouliez des grosses guitares, du grandiloquent et de l’opératique ? Vous en aurez ! Le ton est donné dès “Psycho” avec son énorme riff et son introduction qui rappelle Full Metal Jacket dans le propos.

L'hommage à Kubrick nous rappelle d'ailleurs que Drones est également un album-concept à portée politique. Celui-ci raconte l’histoire d’un homme brisé de l’intérieur par une femme (“Dead Inside”), et qui se fait enrôler et endoctriner par l’armée américaine (“Psycho”) pour participer aux programmes de surveillance et d’élimination des ennemis des USA par le biais des fameux drones, les faucheurs de vie (“Reapers"). La déshumanisation des meurtres par ces machines conduisent à son aliénation et lorsqu’il se rend compte du lavage de cerveau qu’il a subi, il implore la pitié (“Mercy”) de son geôlier (“The Handler”). Il parvient enfin à s’enfuir, devenant un transfuge (“Defector”) qui va mener la révolte (“The Revolt”). Le personnage retrouve enfin l’amour (“Aftermath”) et contemple la fin de l’espèce humaine provoquée par un tyran (“The Globalist”), sans qu'on sache vraiment s'il s'agit de lui-même ou s’il est simple spectateur, et dans le morceau final (“Drones”), le personnage se lamente de la perte de tous ses proches.

Bref, Drones est un album qui se veut politique et dénonciateur, particulièrement vis-à-vis de l’armée américaine et MUSE ne prend pas de pincettes pour délivrer son message, quitte à simplifier et exagérer les éléments que les membres du groupe dénoncent. Cela étant, en dépit du manque de nuance, on appréciera particulièrement certains éléments qui résonnent particulièrement juste, notamment l’interlude [JFK], dans lequel la reprise d'un discours de Kennedy, à propos des méthodes politiques sournoises et pernicieuses de l’Union Soviétique, laisse entendre que chacune de ses remarques peut désormais s’appliquer à la politique américaine contemporaine.

Cela dit, et on touche à un des grands défauts de MUSE mis en évidence sur Drones, les thématiques de l’album rappellent énormément leurs précédents opus et ont plus ou moins déjà été évoquées sur Resistance et sur Absolution notamment. Et autant on peut pardonner une certaine forme de redite s’il s’agit simplement de thèmes en comprenant que le groupe se sente particulièrement concerné par ceux-ci, autant on pardonne moins la redite quand elle touche aux morceaux mêmes. Et en effet, “Dead Inside” semble être une version améliorée de “Undisclosed Desire”, “Psycho” rappelle “Uprising”, “Mercy” ressemble à “Starlight” et “The Globalist” avait les ambitions d’être un nouveau “Knights of Cydonia”. Au-delà même de la vague redite, MUSE sombre même par endroits dans l’auto-plagiat, ce qui est encore plus dur à accepter. L’excellent riff hard-rock de “Psycho” est par exemple déjà joué par le groupe dans les versions lives de “Stockholm Syndrom” (écoutez simplement la version HAARP de la chanson, qui date déjà de 2008), et certains passages de “The Globalist” (vers 3:30) ressemblent énormément à “Unnatural Selection”. Des petits détails que seuls les aficionados zélés remarqueront, mais qui déçoivent quelque peu, bien que les morceaux demeurent d’assez bonne facture pour qu’on leur pardonne.

Fort heureusement, MUSE ne s’inspire pas que d’eux-mêmes et le groupe incorpore, comme il sait si bien le faire, sa patte aux styles d’autres groupes et artistes. L’influence de QUEEN reste très présente, notamment dans les chœurs de “Free” et de “Reapers”, mais on peut également citer U2 sur “Revolt” ou le solo de guitare de “ Aftermath”, PINK FLOYD sur “The Globalist” voire même un côté métal indus à la Marilyn MANSON sur “Reapers”. Alors on pourra toujours débattre de la nuance entre inspiration et copie, mais Drones montre tout de même la capacité des Britanniques à synthétiser des influences éclectiques dans leur forme si spéciale de rock combinant des influences très heavy, une forme de grandiloquence opératique surtout dans la voix, et des mélodies imparables comme sur “Mercy”.

Mais alors me direz-vous, pourquoi un 3/5 et pas plus ? Eh bien parce qu’au-delà de la question des thèmes répétitifs et de l’auto-plagiat, Drones est plombé par une fin affreusement molle et qui ne parvient pas à se rapprocher du niveau du début de l’album, qui enchaîne les tubes et les bombes radiophoniques. Après les excellents “Defector” et “Revolt”, “Aftermath” est une ballade qui n’arrive pas à décoller malgré une conclusion instrumentale sympathique. “The Globalist” est ensuite ma plus grosse déception, un morceau de prog-rock à tiroirs qui se voulait aussi épique et grandiose que “Knights of Cydonia” mais qui manque d’ampleur et de souffle, se réveillant en plein milieu pendant à peine une minute puis laissant l’auditeur sur sa faim… Et enfin le morceau éponyme, qui conclut l'album est à saluer pour son effort de diversification et sa prise de risque, mais ce chant religieux sans relief et aux paroles incompréhensibles ne marquera pas les esprits.

Drones est donc un album très emblématique du potentiel de MUSE, autant en négatif qu'en positif. Et je me retrouve face au paradoxe que même si je préfère individuellement nombre des morceaux de ce 7ème album par rapport à ceux du précédent (je pense notamment à “Mercy”, “Defector” ou même “Reapers”), je persiste à penser que The 2nd Law est plus cohérent et bon dans sa globalité que Drones, qui souffre vraiment de la perte de rythme drastique en fin d’album. Ce qui explique donc cette note de 3/5 qui ne rend malheureusement pas justice à l’excellent enchaînement initial, mais qui reflète la déception de cette conclusion en demi-teinte.

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- Matthew Bellamy (chant, guitare, claviers)
- Chris Wolstenholme (chant, basse, choeurs)
- Dominic Howard (batterie, percussions)


1. Dead Inside
2. [drill Sergeant]
3. Psycho
4. Mercy
5. Reapers
6. The Handler
7. [jfk]
8. Defector
9. Revolt
10. Aftermath
11. The Globalist
12. Drones



             



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