Avec ce 6ème album, les FLOGGING MOLLY continuent de nous proposer leur punk celtique enjoué et entraînant. Un habile mélange de rythmes et d’énergie punk avec des sonorités folk, principalement axées autour de la musique traditionnelle irlandaise.
Présentés ainsi, on pourrait s’attendre à ce qu'ils ressemblent aux POGUES. Mais les FLOGGING MOLLY sont bien plus proches de l’état d’esprit que de la musique de la bande à Shane McGowan. Et ce, même si l’entame de ce Life Is Good a des fortes saveurs d'hommage aux POGUES. On peut cependant dire que si ces derniers représentaient la face folklorique du punk celtique, les FLOGGING MOLLY en sont plus la face punk ("Welcome to Adamstown" ayant même des petits relents de GREEN DAY).
Ce Life Is Good, reste assez fidèle au style du groupe de l’ancien chanteur de Fastway (eh oui, le Fastway de « Fast » Eddy Clark et Pete Way), à savoir un rock débridé et assez énergique porté par une orchestration qui mêle instruments traditionnels (violons, banjo, accordéon, tin whistle, bodhran…) et guitares électriques. Tout au long de ce Life Is Good, le curseur oscille entre des ambiances majoritairement celtiques, comme cela est le cas avec "Reptiles", et des univers plus rentre-dedans et agressifs, à l’image de "The Hand Of John L. Sullivan" ou de "Crushed".
Bien que le groupe ne déroge pas fortement à son style de prédilection, on peut toutefois constater qu'il se fait un peu moins direct et frontal qu'à ses débuts, ne conservant bien souvent pas grand-chose de ses racines punk. Cela se traduit par certaines chansons portés par des tempi plus paisibles. Il en va ainsi de "The Last Serenade (Sailors And Fishermen)". Alors que d'autres titres lorgnent vers des folklores moins connotés irlandais et moins festifs, à l’image de "The Day’s We’ve Yet To Meet". Mais si on sent parfois poindre cette évolution vers un rock folk, le groupe demeure globalement fidèle à lui-même.
En termes d’inspiration, ce Life Is Good est indéniablement un bon cru dans lequel on retrouve les qualités qui ont fait le succès du groupe, avec notamment ces chœurs et ce chant qui siéent à merveille aux compositions. En ce sens, il constitue une bonne nouvelle pour les fans. Il est toutefois permis de se montrer un peu déçu au regard des six années qui ont été nécessaires à la réalisation de ce disque. Cette longue attente pouvait nous laisser espérer la présence de titres plus saillants, plus imparables. Car, pour convaincant qu’il soit, cet album ne comprend pas beaucoup de « futurs classiques ». Tout au plus peut on espérer que "Reptile", "The Guns Of Jericho" ou bien l'énorme "Crushed" acquièrent ce statut.
Et de ce fait, si FLOGGING MOLLY nous propose là un très bon album, il ne parvient pas à se transcender pour accoucher d’une nouvelle pierre angulaire de sa discographie.