Bible Of Dreams fut une sortie très importante pour Juno Reactor, sans doute grâce à son parfait équilibre entre tradition et modernité. Shango est pourtant encore plus surprenant.
Juno Reactor tourne le dos à ses origines pour se concentrer sur ses expérimentations tribales quitte à fâcher les fans de la première heure. Adieu les beats, bonjour le conga ; Ben Watkins a désormais un orchestre sous ses ordres. On peut donc entendre une variété d’instruments étonnante pour un groupe de trance.

Mais Shango n’est en fait qu’une continuité de Bible Of Dreams, et cette évolution était finalement prévisible. L’étonnement qui s’était emparé de nous lors de notre première écoute se mue en émerveillement face à l’ambiance exotique développée sur le disque.
Et si le groupe ne fait plus vraiment de trance (à part peut être sur l’excellent « Masters Of The Universe »), il ne renie pas pour autant ses racines. Diverses sonorités spécifiques au genre sont encore présentes comme sur « Badimo » et « Nitrogen Part 2 ».
La formation développe à nouveau son penchant pour l’ambient sur des titres particulièrement calmes comme « Solari »s et « Song For Ancestors », avec une voix féminine comme élément principal et des passages apaisants à la guitare acoustique.
Il sera difficile de ne pas être happé par cette atmosphère de dangereuse traversée en pleine jungle et ses visites de temples mystérieux.

Shango est donc l’album le plus personnel, le plus innovant et le plus captivant de Juno Reactor. Il ne saura livrer ses secrets qu’aux personnes appréciant les musiques électroniques teintées de tribalisme… Ou peut être aux fans d’Indiana Jones ?