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Les WRIGGLES - Complètement Red (2019)
Par NESTOR le 24 Février 2019          Consultée 1045 fois

Les WRIGGLES est un groupe improbable. Pensez-donc, 5 trublions équipés de survêtements rouges à capuche et bien souvent qu‘une seule guitare acoustique.
Un quintet, puis un trio qui, de 1995 à 2009 a enchanté tous les spectateurs qui ont eu la chance les voir sur scène.
La qualité de leurs chansons et le brillant de leur mise étant un véritable délice irrésistible.
C’est pourquoi, lorsque fin 2017 ils annoncent leur reformation scénique, la surprise le partage au plaisir de les revoir nous dégommer les zygomatiques.
Ce d’autant plus que les 2 séparatistes qui avaient quitté le groupe en 2006, Antoine REJASSE et Franck ZERBIB, sont à nouveau de la partie. Cette bonne nouvelle le partage à la déception de voir 2 membres du canal historique ne plus se joindre à l’aventure. Ainsi Christophe GENDREAU et Frédéric VOLOVITCH, qui est tout de même crédité sur "Content d’être là", sont-ils remplacés par le comédien Fabien MARAIS et par Emmanuel URBANET des JOYEUX URBAIN (dont Christophe GENDREAU assurait la mise en scène).
Les prestations scéniques faisant l’unanimité, le groupe décide alors de poursuivre cette nouvelle vie, en sortant un cinquième album studio : Complètement Red.
Et là, la belle histoire se grippe un peu.
Car autant cette récente mouture des WRIGGLES se montre convainquant en live, autant ce dernier album en date peine à faire revivre l’engouement que suscitaient ses précédentes formules.
Si on trouve encore plusieurs de ces mélodies, simples mais efficaces, dont le groupe s’était fait le spécialiste, l’agencement avec le chant ne se fait plus avec le bonheur que par le passé.
Les paroles sont moins facilement audibles et surtout, elles manquent d’impact, sont moins opérantes, lorsqu’elles ne sont pas tout simplement sans intérêt.
L’écoute de ce Complétement Red donne le sentiment que celui-ci a été conçu dans l’urgence, et que bon nombre de titres n’a pas bénéficié d’une phase de maturation suffisante. Hypothèse qui semble être contredite par le fait que certains de ces compositions ont été interprétées sur scène par les WRIGGLES pendant presque un an avant leur enregistrement. Et que dans cette configuration « live », ils ne dépareillaient pas fortement avec le répertoire plus ancien du groupe.
On en vient alors à se demander si ce n’est pas le format de ces titres qui pose problème. Pensés pour les concerts au sein desquels ils sont présentés avec tout le savoir-faire scénique du groupe, ces titres ne parviendraient pas à dévoiler tout leur charme sur disque.
Que penser en effet, de "Du coup" ? Un titre qui, au mieux, peut passer pour une blague potache, mais qui en tout état de cause ne méritait pas un autre statut que celui de ghost track ou de bonus, tant il n’a pas sa place au sein d’un album équilibré et efficace.
Le summum est atteint avec "Grombi Greute", une sorte de délire brouillon fait d’onomatopées et de grognements qui pourraient à la rigueur évoquer un Mike PATTON en mal d’inspiration, mais qui ne présente aucun intérêt sur un disque.
A un degré moindre, le très légèrement coquin "Dans son bain" se contente de ronronner gentiment sans faire revivre la folie scénique et créatrice du groupe. Et ce n’est pas l’ambiance vaguement New Orleans et les bruitages aux sonorités de trompette qui permettent de relever le tout.
"Bourguignon" est construit sur une idée originale : après une entame assez classique, celui-ci bascule dans une succession de messages, souvent drôles, d’internaute. Mais ce morceau, typiquement construit pour la scène, se révèle vite poussif en version studio.
Et ce sentiment est présent quasiment tout au long de cet album qui s’écoute distraitement sans jamais réellement parvenir à accrocher l’attention.
Les moments ou la magie opèrent un peu sont très rares.
On peut citer "Le chantage", avec son ambiance trainante et ses belles harmonies vocales, qui possède un petit charme très agréable. Il en va de même de "Me lâche pas", dont les belles harmonies vocales et les changements de rythmes sont assez heureux. Ou bien encore "Bye-Bye" dont le texte engagé et bien construit est habilement porté par une mélodie aisément mémorisable. Ce n’est pas encore l’extase total, et sur un sujet similaire, on est encore loin de l’efficacité et de la finesse d’un "MEDEF" de VOLO, mais on retrouve tout de même les qualités des WRIGGLES.

Et si le retour sur scène des WRIGLLES est une réelle bénédiction, la concrétisation de cette reformation sur disque est, elle, une cruelle déception.

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   NESTOR

 
   (2 chroniques)



- Stéphane Gourdon (chant, guitare)
- Antoine Réjasse (chant, guitare)
- Franck Zerbib (chant)
- Emmanuel Urbanet (chant, guitare)
- Fabien Marais (chant)


1. Bye-bye
2. Bouboubou
3. Les Cyprès
4. Content D'être Là
5. Dans Son Bain
6. Bourguignon
7. C'est Le Rock
8. Le Tout Pour Le Tout
9. Le Chantage
10. Du Coup
11. Me Lâche Pas
12. Inktrerlugdre
13. Grombi Greute



             



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