Après une quinzaine d’années passées au sein de THE GATHERING, un des premiers groupe néerlandais de heavy métal « à chanteuse », la belle ANNEKE VAN GIERSBERGEN décide de voler de ses propres ailes et s’en va fonder AGUA DE ANNIQUE, qui officie dans une veine orientée pop rock de belle facture. Un moment de quiétude à l’étude de la pochette. Qui n’a jamais fantasmé sur une hôtesse de l’air de cette classe, avec une coupe à la Louise BROOKS ?

C’est « Beautiful one » qui ouvre l’opus, une basse vrombissante et des guitares claires en sont les principaux éléments remarquables, dans une ambiance similaire à celle des albums de THE GATHERING. On retrouve le style si particulier d’Anneke sur « Witnesses » au ton mordant et à l’environnement malsain. Un titre que je rapprocherai pour ma part de certains titres de cold wave du début des années 80. Cette guitare frustre sonne par moment Cure, puis se transforme soudainement en ouragan métallisé. Un très joli morceau. La guitare agressive de « you are nice » tranche avec la douceur de la voix d’Anneke, et donne au morceau une atmosphère des plus oppressantes. Sans doute mon titre préféré de l’album. On poursuit dans cette veine avec la belle « Ice water ».

Sur "Yalin", on retrouve certaines influences inattendues au niveau du chant… Ne serait-ce pas un rien Bjorkien ? L’écart est ardu mais tentant. En tout cas ce titre lancinant ne se laisse pas facilement apprivoiser. On retrouve cette batterie monolithique « à l’islandaise » orientée trip hop sur « trail of grief », c’est étonnant. Dans un climat très tempéré, « Take care of me » joue plus sur la corde d’une sensibilité féminine exacerbée, tout comme l’intimiste « Day after yesterday ». On pourra cependant déplorer un manque de relief dans ces titres, très pop, même si la vidéo en dessins animés de la dernière vous fera sourire. La voix angélique retentit à nouveau sur « Come wander with me », troublante telle une aurore sur l’azur meditérannéen. Tenter l’expérience ! Une simplissime guitare folk la suit sur le titre final « Asleep », de fort belle facture.

Relativisons malgré tout, il manque à cet album un titre mythique, Certes « Witnesses » ou « You are nice » attaquent bien et le niveau général des compositions est bon, mais le son à tout de même été amputé d’une portion de sa puissance afin d’intégrer un nouveau créneau musical - plus propice au passage en radio… ? -. La voix magique d’Anneke abat cependant un boulot conséquent, mais le manque d’hymne me pousse à une certaine sévérité. 3,5/5 que j’arrondis à l’inférieure.