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BRITPOP  |  STUDIO

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- Style : Blur, The Lemon Twigs , Jet
- Membre : Beady Eye, Ride, Noel Gallagher , Liam Gallagher

OASIS - Standing On The Shoulder Of Giants (2000)
Par SUPERNOVA le 11 Novembre 2008          Consultée 8514 fois

Malgré l'étiquette de « britpopeux de base »  que les critiques s’évertuent à vouloir apposer sur le dos d’Oasis, et ce depuis la montée-de-toutes-pièces guéguerre entre Blur et nos Mancuniens, il faut admettre que les Gallagher (car il ne reste alors plus qu’eux du line-up original) brouillent sacrément les pistes depuis leurs débuts. Car si Oasis n’a jamais été un pur produit « britpop », et il suffit d’écouter le brûlot rock « Definitely Maybe » pour s’en persuader, chaque album possède, au delà de ses forces et carences une identité terriblement distincte de son prédécesseur, particulièrement au niveau de l’enregistrement et du mixage. Tandis que ce même Definitely Maybe s’articule autour de morceaux diaboliquement basiques, portés par des guitares salement saturées, des reverbes peu discrètes et du larsen à tout va, son petit frère, le bienheureux « (What The Story ?) Morning Glory » même s'il n'oublie pas son lot de morceaux rocks qui sentent un peu plus le « sapin », fait la part belle à une approche plus acoustique et mélodique. « Be Here Now » quant à lui, le troisième opus, profite certes d’une formule très rock mais s’affiche dans une optique plus industrielle au niveau sonorités, bourré d’infra-basses et de guitares plus modernes, se parant même d’un longuissime morceau de fin d’album affichant une maturité toujours intacte (bien que sans cesse renouvelée) pour les arrangements.

Puis Oasis créa Standing On The Shoulder Of Giants, non sans s’être délesté de son attachant mais limité guitariste rythmique et de son tout aussi sympathique bassiste. Rien ne sera alors plus comme avant : adieu les naïfs (mouais...) petits footballeurs banlieusards portés en deux temps trois mouvements sur les routes du succès (aux allures de voies rapides) par une Angleterre qui a mal à son rock depuis le début des nineties. Mais au final, mélodrame mis à part, qu’en est-il donc de la nouvelle galette de l’autoproclamé plus grand songwritter du monde, qui annonce à chaque sortie d’album qu’il tient sa référence, son oeuvre marquante... de début siècle ce coup-ci (or, on sait désormais que pour trouver la fameuse oeuvre intemporelle d’Oasis, il est inutile de dépasser les deux premiers albums) ? Atypique disons...

... car cette fois Oasis a effectivement changé sa manière de penser sa musique, mettant ainsi fin à la sacro-sainte trilogie des années 90. Finis les fameux titres de rocks anglais bruts de chez décoffrage, et aux oubliettes les petites escapades acoustiques épurées dont l’alternance a donné naissance à la « griffe Oasis » : car à l’aube du millénaire, les guitares, devenues plus vintages pour l’occasion, s’effacent un peu au profit de nébuleuses nappes de clavier, beatlesiennes de conception, mais qu’Oasis a su se réapproprier sans alimenter les controverses quant à leur prestigieuse et revendiquée source d’inspiration. L’album, fidèle au fil conducteur que s’impose apparemment le groupe à chaque sortie d’album, est terriblement homogène et cohérent au niveau des sonorités car samples et séquences de mélotron (instrument absolument incontournable de cet album, qui, pour vous situer, est joué dans l'introduction de "Strawberry Field", entre autres...) sont présents, astucieusement dosés (ou non !) sur la totalité des titres de ce quatrième album studio. Il s’agit donc bel et bien d’un album psychédélique d’Oasis (qui l’eut cru !), hommage habilement subtil à la musique des 60’s et plus particulièrement aux Beatles période "vestes colorées", en terme de sonorités du moins. Bon, vous me direz, y a psychédélique et psychédélique... Entre Jefferson Airplane, Jimi Hendrix et les Fabs Four qui se disent tous plus ou moins psychés, y a quand même une sacrée nuance, non ? Alors rajoutez à cela que nous sommes désormais en 2000... Bref, nous avons ici du « tendance » psychédélique, les téléspectateurs appréciant la précision... Bon, et cette chronique alors, me direz vous ? On y vient, on y vient...

Avoisinant les 48 minutes, l’album ne comprend que 9 chansons (si l’on excepte l’immuable morceau instrumental placé cette fois-ci en tête de gondole), formé de titres assez longs en moyenne (4 minutes 15 au minimum) ce qui a tendance à alourdir un peu l’ensemble. Passé une intro très rock (bande originale de Snatch, qui ouvre d’ailleurs les concerts d’Oasis depuis maintenant 8 ans), où la batterie se fait passablement hargneuse et accompagnant quelques extraits vocaux, copiés/collés d’altercations verbales plus ou moins poétiques, le groupe fait ce qu’il sait faire de mieux : balancer un bon vieux gros tube d’entrée de jeu. L’essai est transformé avec le réussi « Go Let It Out » qui annonce avec brio la couleur avec les ingrédients habituels, notamment l’utilisation d’une guitare acoustique et électrique en simultanée (la première comme argument rythmique majeur pour éviter la bouillie sonore d’un trop-plein d’instrument, la seconde habillant densément le tout), auxquelles se rajoute cette fois le fameux mélotron qui fait une apparition courte mais délicieusement remarquée. Le morceaux suivant, « Who Feels Love ? » fait quasi-abstraction des guitares et met l’accent sur divers instruments aux touches noires et blanches agréablement couplés à une section d’accompagnement rythmiquement très orientale (autre caractéristique remarquable de la musique psyché). Ce morceau à tempo chaloupé sera néanmoins sujet à controverse chez certains fans qui reprocheront au groupe ce choix de single pour le moins original, mais surtout peu pertinent, aux dires de ses détracteurs en tout cas. Jusque là, Oasis ose, Oasis n’est plus aussi rock, mais Oasis n’a pas à rougir devant les standards du genre ... sauf qu’un album ne se limite pas à trois chansons...

En effet, les deux titres suivants font chuter considérablement le niveau observé en début d’album : le songwriting est bien moins éloquent, les séquences se répètent, les guitares noyées dans les claviers sonnent soudain « transistorisées » et les voix façon coeurs de Noël (aucun jeu de mot) sont d’une niaiserie sans borne, plus particulièrement sur l’affreuse première composition de Liam Gallagher où l’utilisation de l’adjectif « niais » est définitivement plus qu’appropriée. Plus loin, « Gas Panic! » reprend certes en apparence les ingrédients de base des deux derniers morceaux, mais cette fois le tout sonne juste : ce qui faisait fioriture lourdingue plus tôt apparaît comme terriblement approprié ici. Le morceau d’une noirceur remarquable n’est certes pas le tube radiophonique auquel on s’attend en évoquant Oasis, mais fait partie des morceaux un peu plus underground (ce genre de titre que l’on apprécie qu’avec le temps, après de longues heures d’écoutes au bout desquelles on laisse tomber les succès commerciaux pour des choses qui nous parlent peut-être plus profondément). Un morceaux majeur du genre à mon humble avis... Qui laisse place à un titre plus anecdotique, chanté par Noel qui ne parvient pas à sauver du naufrage un morceau moyen, servi par des arrangements que l’on entend déjà depuis cinq longs morceaux.
L’album fait mine de se retirer sur une petite perle acoustique, « Sunday Morning Call », elle aussi plutôt mal desservie par un arrangement qui aurait cette fois mérité de rester dépouillé. Parce qu’à ce moment là, les voix électroniques commencent légèrement à faire saturer le « britpopeux de base » justement. S’en suivent deux titres à l’image de l’album, c’est-à-dire un « I Can See A Liar » qui se veut rock mais qui ne fait pas grand chose pour l’être, pour terminer sur « Roll It Over », morceau à la magnifique ligne de chant portée par un côté éthéré fort intéressant mais fortement plombée par sa longueur et passablement mal négocié sur la fin.

Au final, loin de la galette immonde que l’on aime à présenter, il s’agit d’un album-concept reprenant dans sa manière de sonner des formules et des sonorité psychédéliques de la belle-époque (musicale... disons 60’s et 70’s mais de façon détournée) mais souffrant de ce qui peut également faire son intérêt, c’est à dire une certaine longueur et répétition dans les séquence, la prépondérance des claviers et le gommage de l’aspect rock saignant à souhait du groupe que l’on connait tous. Un dualisme entre les chansons est également présent, car celui-ci jongle entre très bon titres (« Go Let It Out », « Who Feels Love ? ») surprenant parfois (« Gas Panic !») même si très mal desservis par la production (« Sunday Morning Call ») et chansons tout simplement mauvaises et hors de propos (« Little James » , « Put Yer Money Where Yer Mouth Is », etc.).

Un album clairement en dessous des précédentes productions (euphémisme) si l’on se base sur la force de frappe qui rime habituellement avec « nouvel opus d’Oasis », mais doté d’une introspection et d’une originalité autosuffisante particulièrement appréciable sur certains aspects. Moins « immédiatement » évident (alors que la « bonne » musique devrait sonner comme une évidence pour beaucoup d’entre nous), mais qui reste plus qu’appréciable si l’on prend un peu de son temps. Une rédemption est donc possible.

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   SUPERNOVA

 
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- Liam Gallagher (chant)
- Noel Gallagher (chant, guitare, chœurs)
- Gem Archer (guitare rythmique)
- Andy Bell (basse)
- Alan White (batterie, percussion)


1. Fuckin' In The Bushes
2. Go Let It Out
3. Who Feels Love?
4. Put Yer Money Where Yer Mouth Is
5. Little James
6. Gas Panic!
7. Where Did It All Go Wrong?
8. Sunday Morning Call
9. I Can See A Liar
10. Roll It Over



             



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