Difficile d'adhérer directement à ce premier opus sans Michael Sadler. Et comme pour s’ajouter un handicap, l’album débute avec le titre le plus inutilement prog et pompeux de l’album. "The Human Condition", dont les 6’50 semblent durer une éternité, reprend tous les canons du genre, en y ajoutant une ligne de chant inlassablement répétée, comme pour marquer son territoire et indiquer à toute personne non familière avec la musique du groupe de passer son chemin.

Passé ce premier écueil, le reste de l’album est somme toute agréable. Le groupe nous propose le meilleur morceau de l’opus avec la piste "Step Inside", à la fois directe, sombre et mélodique, et sur laquelle la voix du nouveau vocaliste, Rob Moratti, puissante et très maîtrisée, fonctionne à merveille.

Se faisant tantôt mélancolique, tantôt énergique, Saga parvient à produire des compos alambiquées et complexes mais somme toute agréables, même si ces dernières ne feront certainement pas date. Les fans du groupe trouveront sans doute l’album à leur goût, les autres n’y trouveront ici aucune révélation. Un album agréable mais visiblement volontairement destiné à un public restreint…