Tout en finesse ; l’élégance est passée par-là et la Grâce a jeté définitivement son dévolu sur cet artiste qui a dû tout donner en très peu de temps… la faute à une vie écourtée ! Quel préjudice pour le patrimoine mondial de la musique et pourtant, Jeff Buckley va s’en sortir tel un géant – déjà de son vivant, je vous prie – et va apporter un souffle nouveau au rock redondant de cette époque.

Notre bonhomme sait jouer de la gratte comme personne mais en plus, il a une voix qui vaut tour l’or du monde ! Véritable prodige et compositeur hors pair pour un parcours infiniment court. L’artiste a su démontrer les plus fortes émotions en peu de titres. En fait, chacun d’entre eux respire le bonheur, la joie de vivre et l’engouement pour la découverte. Bienvenue dans ce monde empreint de singularité et d’un bien être des plus chaleureux qui soient. Ce n’est pas un sentiment de tristesse qui prévaut sur cet album mais bien celui de la compassion. En y repensant, ça donne le vertige, non ?

Les morceaux vont alterner, du moins pour la grande majorité d’entre eux, intimité et débordement d’énergie. Le feeling oscille entre les extrêmes mais son expression musicale tonitruante révèle un feeling positif et nous entraîne vers l’apaisement d’une vie journalière pressante et irritante. Véritable sérum de quiétude que ce « Grâce » !

Bien sûr, « Hallelujah » est là, en sixième place. LE morceau qui restera dans les annales musicales. Le titre qui nous inspire le plus grand respect pour le travail d’un orfèvre hors norme. Souvenez vous de ce (dernier) souffle juste avant d’entamer les notes, j’en ai encore la chair de poule ! Cette chanson est si puissante que lors de mon engagement marital, j’ai fait ma demande sur ce symbole de vie éternelle où le pardon d’un excès se verra reconduit dans l’absolu.

Cependant, il y a d’autres bijoux, méconnus du grand public et je vous demande de prêter une attention toute particulière à « Lilac Wine », une autre perle rare qui se démarque par son pouvoir de séduction. Et que dire de « Corpus Christi Carol », si ce n’est que c’est magique et qu’il a bien fait d’enregistrer ces morceaux.

Pour l’anecdote, c’est terrible de savoir que pour son unique album studio, il a écrit à jamais des titres qui s’intitulent « Grâce », « Last Goodbye », « So Real », « You Should’ve Come Over » et surtout « Eternal Life »…