Quand on entreprend la chronique de tous les albums d’un groupe, il faut aussi se faire les mauvais !
Le problème est qu’à compter de Just for Love, on ne trouve plus vraiment un album « écoutable » pour un fan de Quicksilver. Il semble bien loin le temps des envolées acides, des duels de guitares Duncan/Cippolina, de cette section rythmique qui tient le tempo des heures et des heures sous les light-shows.

1970, Gary Duncan revient dans le groupe, ce qui peut passer pour une bonne nouvelle, mais il apporte dans ses bagages son grand ami Dino Valenti tout juste sorti de prison.
Et l’italo-américain vampirise le groupe. Il compose huit des neuf morceaux de l’album soit sous son nom, soit sous le pseudo de Jesse Oris Farrow (Il a peut-être honte finalement de signer ou bien il préfère prendre un nom « cow-boy », sûr que Valenti fait plus vendeur de pizzas que pistolero).

Je mets au défi quiconque de reconnaître la moindre parcelle du son du QMS des deux premiers albums sur cette galette. Valenti chante comme une casserole, joue des congas comme un zonard qui fait la manche dans la rue et de la flûte comme à l’école primaire.

Cipollina signe un seul titre dans ce naufrage, « Cobra » avec des guitares sèches, et quelques vagues, très vagues notes de sa guitare magique.
Sinon on ne peut rien sauver de ce massacre. Allez, je fais un effort, quelques éclairs de guitare dans « Freeway Flyer » et en cherchant bien, la mise en place des vocaux de « Fresh Air » et ici encore quelques fulgurances de Cipo. Autrement c’est de la pop mal jouée, mal composée, et interprétée sans conviction.
Sous l’ère des Shadoks, la sanction est de lancer ce genre de truc dans le goulp le plus profond. On n’a jamais retrouvé Just for Love !

C’est en réalité un album solo de Valenti, mais alors que font Nicky Hopkins et John Cippolina ? Comment des musiciens d’un tel niveau peuvent-ils accepter de se laisser diriger par un tel incompétent ? Comment consentent-ils à laisser figurer leurs noms sur une telle daube ?
Valenti fournit gratuitement la dope ? les filles ? Il donne de l’argent pour chanter ? Il possède des talents cachés ?

Inutile de chercher de la bonne musique ici, même le cri du loup est loupé.

A fuir, dommage car la pochette est réellement superbe .