Après un Once upon a time pop-rock bien rythmé, mais trop commercial donc trop daté, les Simple Minds ont heureusement un peu réfléchi avant de faire le suivant. Commerciaux, ils le sont restés, de par ce style charmeur combinant petits traits de guitares et nappes rassurantes de sons graves, mais quand même avec bien plus de goût que sur leur album de 86 qui souffre peut-être un peu aussi d'une production trop cliché.

Le remède s'appelait Trevor Horn, qui a ramené quelque chose de plus intemporel et soigné sur Street Fighting Years. C'est un album relativement marqué folk/world, mais finalement moins que dans mon souvenir. C'est simplement du pop-rock doux dans l'ensemble, malgré la présence de titres énergiques comme « Wall of love ». Il faut le reconnaître, le son est somptueux tout au long de cette heure de musique, ça en jette sans être vulgaire, c'est du commercial digne.

Impossible de crier au génie pour autant... pour moi, leur époque vraiment importante est bel et bien au début de la décennie et ceci n'est que de beaux restes. Certaines chansons sont trop longues, la plupart des mélodies sont passe-partout. Tout ici est beau, mais cela n'avance pas vite et j'ai tout oublié du contenu du disque une heure après l'avoir écouté, même les pourtant très belles « Street Fighting Years » et « Mandela Day »... Donc, oui, c'est un bon album, mais assez superficiel et peu indiqué aux amateurs de l'exubérance de la new wave dont on est maintenant bien loin.