Il semble que ce soit à moi de traîter le petit dernier des SIMPLE MINDS. On a compris en lisant les textes sur leur incroyable début de carrière que je suis assez sceptique au sujet de leur production ultérieure. Ainsi, mes prédécesseurs au rayon nouveautés ont peut-être raison, rien n'est objectif, mais je n'ai par exemple pas du tout goûté leur soi-disant retour en force de 2005, Black and White 050505. Pour faire simple - ça s'impose avec eux - tous les albums sortis depuis Real Life relèvent du même style pop-rock, intermédiaire entre Sparkle in the Rain et Street Fighting Years, avec une voix proche de celle de Bono dans les aigus, une musique héroïque mais quand même assez démagogique, un terrain très balisé. Il est assez difficile de les distinguer, tout autant que d'en retenir grand-chose.

Dans ce contexte, voici venir le dénommé Big Music à la pochette à base de haut-parleurs. Rien à voir avec Music for the Masses de DEPECHE MODE, pas plus qu'avec les impayables Scooter, ceci reste du SIMPLE MINDS pur jus, il est vrai avec un bon petit son ronflant. On retrouve également plus de synthés que sur les disques précédents, et même un peu de romantisme new-wave rappelant New Gold Dream et Once upon a Time. Ajoutons-y quelques percussions presque dance et on obtient un disque un peu kitsch mais entraînant, qui plus est aux mélodies accrocheuses.

Rien de bien spécial sur les musiciens. Il y a belle lurette que Jim Kerr et Charles Burchill sont les principaux responsables du groupe, tandis que le batteur Mel Gaynor est présent sur la plupart des albums depuis Sparkle in the Rain. Le claviériste Andy Gillepsie travaille avec eux en tournée depuis une bonne dizaine d'années, tandis que le nouveau bassiste Ged Grimes a succédé en 2010 à Eddie Duffy. Rien qui puisse faire oublier Derek Forbes et Mick MacNeil, mais il faut reconnaître que le son de Big Music est bien fichu, il y a une belle énergie et une production pertinente.

Que dire de plus ? Big Music n'a rien à envier aux cinq ou six précédents. Les mélodies me semblent plus fortes, les ambiances plus variées. On ne trouve rien de vraiment original : la musique semble par moments un peu artificielle, par exemple les douteuses "Human" et "Blood Diamonds", un ventre mou un peu marqué par des tendances actuelles en matière de sonorités électroniques, tandis que le final "Spirited Away" est assez pauvre. Par contre, la succession de "Let the Day Begin", "Concrete and Cherry Blossom" et "Imagination" est vraiment convaincante. Les quatre premières chansons sont très honnêtes également, surtout la romantique "Honest Town". Enfin, "Kill or Cure" et "Broken Glass Park" sont moyennes, ce qui donne l'effet d'un album qui s'essouffle vers la fin.

En tenant compte du pour et du contre : peu d'originalité mais des mélodies accrocheuses ; joli son mais ensemble peu construit. On peut raisonnablement affirmer que ce disque est réussi. Du moins est-il parfaitement au niveau de cette seconde moitié de la carrière des SIMPLE MINDS et devrait donc plaire à la plupart de ses auditeurs habituels, ainsi qu'à la plupart des amateurs de pop-rock peu compromettant.

Note : 2,75/5