Le troisième opus de SHAKA PONK sera celui de la consécration. Voila un groupe qui a trouvé la formule magique. On a le droit de détester cette propension à se glisser dans les interstices marketing les plus racoleurs. Il n’empêche que la musique est de qualité, on ne peut le nier. C’est ainsi qu’il ne se passe pas une heure sans que votre dévoué serviteur ne fredonne la terriblement addictive « I’m picky ». Je sais, je n’ai pas d’excuse. J’ai bien un peu honte, mais tant pis ! Le Rock français ne s’est en tout cas jamais porté aussi bien. Avec leurs petits collègues de SKIP THE USE, nous voila nantis de deux groupes capables de foutre un joyeux boxon dans toute l’Europe.

Tout d’abord, qu’on ne me prenne pas pour un con. Ces gars là, c’est-y pas des joyeux graisseux, connus moins prosaïquement sous le sobriquet de Metalleux, vous avez regardé Steve 3 secondes ? Si ces mecs sont issus d’un quelconque courant musical et ont subi quelques influences, allez chercher du coté du Heavy Metal pour avoir vos réponses.

C’est « I’m picky » qui est le porte étendard de l’album. Il est vrai que cette mélodie est infernale, une fois rentrée dans votre caboche, impossible de l’en faire sortir. Le talent de Frah apparaît ici dans toute sa capacité à faire naître des émotions, le bougre, les chœurs de Sam et Steve sont superbes, un des titres de l’année ! « Let’s bang » outre sa superbe vidéo qui permet de dévoiler les charmes de notre jolie black co-chanteuse, est un hit plein de verve et d’allant, très efficace, toujours servi par l’enthousiasme de Frah.

Les rythmiques rappellent celles de SKIP THE USE – voir sur la rapide « Reset after all » -, on sait que les deux groupes s’apprécient et surfent sur le même genre de vagues. Le son pèche parfois par manque de profondeur. « I’m a lady » ou « Dancing dead » sont un peu « justes », tout comme la voix de Sam dessus. Elle assure mieux sur « Brunette localicious » au ton plus rock ou sur l’intro de « Sex ball », qui marque bien les esprits au fer rouge une fois descendue.

« Shiza radio » est tantôt punky tantôt metal. En Metal très lourd, nous avons le « Old school rocka » qui fusionne cependant avec des éléments dance. C’est assez réussi et rafraîchissant. « My name is stain » propose un petit rythme Reggae-isant. C’est sympa mais s’approche beaucoup plus des gimmicks mainstream en vogue. Il ne faut pas se voiler la face, malgré leur bonne humeur et les rythmes trépidants de leurs chansons, ce groupe est une véritable usine à Hits, pour se faire, il fait des concessions et crée pour l’occase une musique fusionnelle avec de l’électro, du funk, du rap, du Métal, tout ceci baignant dans une sauce alternative de pacotille, comme l’image du singe Goz le prouve aisément. Depuis quand un groupe a besoin d’une mascotte pour réussir ?

Un mot un seul sur la présence de Bertrand Cantat, âme de NOIR DESIR, qui me force à un certain silence… J’aurais souhaité une discrétion ad vitam aeternam, même si je ne force personne à penser comme moi… Faites-vous votre idée.

Bon, certes c’est sympa, mais je ne suis pas sur que le procédé m’agrée tant que cela en fin de compte. Il y a du lourd mais aussi du calibrage en règle un peu partout. Le disque vaut un 3.5 que j’arrondis au chiffre en dessous pour des raisons d’éthique.
Un groupe zen bouddhiste avec un esprit métal… ? C'te blague !