C'est ce qui s'appelle avoir le vent en poupe. Drivé par ses singles, le précédent album "The geeks and the jerkin sock" a fait un vrai flambard dans les charts et a valu au groupe de nombreuses récompenses ainsi qu'une reconnaissance évidente de la presse rock frenchy. Le live sorti depuis peu pose la première pierre de l'étape suivante. Avec SKIP THE USE, les deux groupes se préparent à truster le sommet de la hiérarchie du rock français. Tout comme Matt chez les Lillois, Frah porte le groupe au singe avec une maestria dingue. L'énergie déboule par toutes les bosses du microsillon, une recette qui marche !

Le single "Wanna get free" sort en avant première de l'album. Il provoque toujours autant de remue ménage et annonce un album dans la droite ligne du précédent. De la fusion s'accommodant d'une multitudes d'éléments différents couvrant toute l'étendue du spectre musical, ainsi qu'une volonté délibéré de passer pour les débiles du coin. Et toujours cette damnée mascotte...

Évacuons de suite le problème... Metal ? Ouais, évidemment qu'est ce que vous croyez ? Éventuellement enseveli sous des tonnes d'effets pseudos électro, mais bien là comme en témoigne la rythmique digne de PANTERA de "Black listed", on croirait Dimebag Darrell en train de tronçonner. Ah bien sur si vous écoutez "Scarify" sans savoir de quoi il retourne, la petite voix de la coquine Sam et ce gros beat de synthé pourraient vous convaincre du contraire... Mais allons soyons sérieux !...Ouais ok ... Je vous l'accorde, cette bande de champions du monde de la branlette est incapable d'être sérieux plus de deux minutes... y'a qu'à voir la jolie pochette pour s'en convaincre ! Non ? D'ailleurs, avec "Wotz goin on"... On se croirait d'un coup en Georgie dans un village de bouseux américains... Mélange improbable de banjo et de metal, avec Sam qui nous la pète cintrée du ciboulot. Un titre de dingos pour sur ! La rythmique thrashy ne trompera personne, c'est moi qui vous le dit. Très très joli ! Sinon, c'est souvent bien rock'n'roll comme sur la bandante "Heal me kill me" ou sur le titre d'ouverture "Lucky Girl" qui portera ensuite les espoirs du groupe dans les charts, pas aussi fort que "I'm picky" mais chouette tout de même..

Puis la fusion prend une allure mi fanfare mi rap avec l'improbable "Story of my life" qui dépote bien sa race, vraiment réussi. "Gimme guitara" propose ensuite un rythme mi ska mi metal, et on ne sait si on doit headbbanguer ou faire le train comme les MADNESS, tout ça mi espagnol mi anglais... De quoi s'exploser la tête sur les murs ! Comme de bien entendu le titre suivant "Last alone" baisse à nouveau de rythme et l'ambiance devient soudainement Reggae, la voix de Sam s'y prête pas mal, même si le refrain tonitruant nous replonge dans les délices d'un Rock plombé de belle facture. Le riff de synthé de "An eloquent" est à nouveau bien pêchu, et comparable à celui d'"Ex love", la musique y perd quelque peu en puissance ce qu'elle gagne en groove, bref, chacun y trouvera son compte.

Au final, même si le manque d'un hymne dans cette galette se fait ressentir, la qualité est bien là, plus harmonieuse que dans le précédent opus. De quoi foutre la nique a de nombreux groupes anglo-saxons... Dans l'hexagone, on craint déguin avec des groupes de cette trempe. Croisons les doigts pour que tout continue de rouler ainsi ! Un fort joli 4 sur l'échelle de notation.