The Last Ship, qui va faire l'objet d'une adaptation en comédie musicale, possède une intensité dramatique et une théâtralité que l'on ne connaissait jusqu'à présent que peu ou pas dans la musique de STING. Le bonhomme a toujours su insuffler un aspect intense, presque opératique, à certaines de ses compositions passées, mais ce nouvel album transpire le théatre jusque dans la construction-propre des morceaux.

Il y a des envolées lyriques et musicales, portées par les influences celtiques omniprésentes, les ambiances folk et même cabaret ("The night the pugillist learned how to dance", "Show some respect") qui font de l'album une intéressante surprise. La voix grave de STING, qui s'est bonifiée avec le temps, donne au chanteur des airs de crooner, qui se prêtent bien à cette épopée introspective.

Reste que les codes inhérents à la comédie musicale, ici omniprésents et écrasant de leur lourdeur des ambiances qui peinent à se faire variées et délicates (on reste pourtant pantois à l'écoute de "Ballad of the great eastern" ou "Sky hooks and tartan paint", chanté en duo avec Brian Johnson d'AC/DC), rendent l'ensemble bien peu naturel, un peu trop calculé et insensible.

On ressort donc de l'écoute mitigé. Séduit par une profonde remise en question de STING, qui livre là un de ses albums les plus surprenants et personnels, mais légèrement déçu par une absence de sincérité et une exécution trop pompeuse pour rendre l'album appréciable sur sa (longue) durée. Les amateurs se feront leur propre avis.