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PLACEBO - Placebo (1996)
Par STEF le 24 Octobre 2005          Consultée 10487 fois

Même s’il est assimilé à la scène londonienne, Placebo (du latin – je plairai) est avant tout un groupe international : un bassiste suédois, un batteur suisse et un chanteur-guitariste américain.
L’épine dorsale du groupe est articulée autour de deux hommes : Stefan Olsdal et Brian Molko. Deux personnages que tout oppose : étudiants dans le même lycée américain de Luxembourg, Stefan est grand , sportif et a du succès auprès de la gente féminine. Brian est tout son contraire, petit, complexé et solitaire, préférant le théâtre au terrain de foot. Après des études pendant lesquelles ils se seront très peu cotoyés, leurs chemins se séparent.
Pourtant, en 1994, ils vont se croiser par hasard dans le métro londonien, Londres où tous les deux sont partis terminer leur cursus. Brian, qui a déjà un petit pied dans le milieu des concerts underground, proposera à Stefan de le rejoindre sur scène. Le duo commence également à travailler sur des démos et Stefan se charge de présenter un ami batteur, Robert Schultzberg, qui devient alors le troisième membre de Placebo dans sa version initiale.

Pris sous son aile par David Bowie, qui a l’occasion d’écouter le travail du groupe via sa maison de disque, le destin de Placebo s’annonce sous les meilleurs auspices avec des titres qui commencent à être commercialisés comme « Bruise Pristine » ou « come home ».
Le premier album éponyme est mis en boîte au printemps 1996 et sort en juin.
C’est un succès en Angleterre et en France, aidé en cela par le single « nancy boy » et de nombreux concerts et festivals.

L’énergie est très brute, le son très cru. Influencés par Bowie, les Pixies, T.rex et les Dead Kennedys, c’est surtout dans la direction du punk de ces derniers (le discours politique en moins) que Brian Molko a souhaité diriger ce premier album. Les structures simples des morceaux, l’absence de solo, le trio guitare-basse-batterie sans enrobage supplémentaire (claviers notamment), l’omniprésence de la saturation rappellent le punk des 70s, le tout avec une touche de froideur typique du mouvement cold-wave des années 80 (Joy division en tête).

L’un des points forts de Placebo, qui contribue à rendre son style unique et immédiatement reconnaissable, c’est la voix de Brian Molko : très expressive (héritage des années de théatre), plutôt aigu sans être criarde, sonnant toujours juste. Le moins qu’on puisse dire sur lui, c'est qu’ « il ne chante pas comme untel ou untel.. ». Bref, un beau timbre assez spécial, qui ne laisse pas indifférent.

L’album compte cinq singles : des titres directs et efficaces comme le véloce et agressif « Come home » (avec une batterie très sèche et mise en avant), « teenage angst » très noir, « bruise pristine » avec une ligne de basse qui porte le morceau, « 36 degrees » avec son riff très mélodique et enfin le très noisy « nancy boy ». L’inspiration est au rendez-vous pour ces cinq excellents morceaux rock.
Pour aérer le tout, nous avons également des titres plus atmosphériques :
- le magnifique « I know », un titre très intimiste où l’envolée pour le refrain prend aux tripes. A noter l’utilisation discrète d’un didgeridoo sur ce titre.
- La ballade « Hang on to your IQ » (même si ce terme sied mal à un groupe comme Placebo car en inadéquation avec les paroles) .
- « Lady of the flower » propose un mélange parlé/chanté lancinant , qui sera souvent utilisé par le groupe dans ses oeuvres futures (ex : my sweet prince).

Les textes sont essentiellement articulés autour du sexe (« bionic », « hang on to your IQ », « lady of the flower », « Nancy boy ») et des tourments de l'être humain, entre désespoir et mélancolie (« teenage angst »,« come home », « bruise pristine », « I know »). A niveau de l'écriture, on pourrait comparer la démarche de Molko à celle de Gainbourg, un des ses maîtres, dans l’art de vouloir tantôt toucher les personnes grâce des textes émouvants, poétiques, mais aussi vouloir les provoquer, les choquer avec des phrases crûes et directes. Un mélange sulfureux que l’on retrouve plus que jamais dans ce premier album.

Placebo fait une entrée remarquée dans le monde du rock sur les cendres du grunge et possible qu’une partie des orphelins de Kurt Cobain aient saisi l’occasion de se trouver un nouveau prophète en la personne de Brian Molko. En tout cas, un album qui ne laisse pas indifférent et pour certains fans, LA référence, le meilleur album de placebo à ce jour, animé d’une flamme et d’une atmosphère que le groupe ne retrouvera plus jamais.

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   (3 chroniques)



- Brian Molko (chant, guitare)
- Stefan Olsdal (basse)
- Robert Schultzberg (batterie)


1. Come Home
2. Teenage Angst
3. Bionic
4. 36 Degrees
5. Hang On To Your Iq
6. Nancy Boy
7. I Know
8. Bruise Pristine
9. Lady Of The Flowers
10. Swallow



             



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