Il est difficile de parler d'un album exceptionnel, car lorsque tous les morceaux sont des perles, il n'y a pas de point d'accroche, nulle anfractuosité par laquelle pénétrer. Car En Passant est le chef-d'oeuvre de GOLDMAN, l'album le plus abouti de sa discographie. Une saveur folk, une belle intimité, un soupçon de mélancolie (qui a dit de tristesse ?) et surtout une émotion délicate, toute en retenue, qui font de cet opus un bonheur à l'écoute.

"Bonne idée" est l'évidence, l'accroche (finalement, on en trouve une) qui résume la teneur de l'album. Pour ses saveurs plus profondes, il faut chercher du côté du folk sombre du "Coureur", du piano de "Natacha" et de la longue mélopée solitaire de "En passant".

Plus que la voix de GOLDMAN, ce sont les mélodies, splendides, et leur mise en oeuvre discrète (les arrangements savent se faire oublier) qui constituent la saveur essentielle de l'ensemble. Le blues simple de "Tout était dit", la ballade amoureuse "Quand tu danses", le clavecin fort à propos de "Les murailles", GOLDMAN a tout bon du début à la fin, chose qui ne lui était jamais arrivée sur ses réalisations précédentes.

Chef-d'oeuvre.