Bible Of Dreams est une surprise, une très bonne surprise. Juno Reactor a enfin compris ses erreurs et il les évite de la plus belle façon qui soit sur cet album. Les effets goa répétés jusqu’à plus soif sont désormais mesurés, pesés et jetés sur l’auditeur de manière moins brutale qu’auparavant.
La monotonie qui caractérisait les deux premières moutures du groupe est désormais révolue ! Youpi ! Bravo ! Et tout ça grâce à quoi ? Grâce à cette idée de génie qui pouvait paraître bête, mais il fallait néanmoins y penser : l’introduction de percussions africaines et de congas sur la majorité des titres du disque.

Un apport très important qui en plus de forger une identité au groupe (mais peut-être pas autant que sur l’album suivant : Shango) lui apporte un surplus de mélodie qui manquait souvent à leurs premiers disques. Il faut aussi souligner la variété des morceaux qui empêche toute lassitude de venir titiller notre esprit, avec des ambiances orientales (l’arabisant « God Is God »), japonaises « (Jardin De Cecile ») et des sortes de délires tribaux (« Conga Fury » et « Kaguya Hime »). D’autres éléments nouveaux apparaissent, comme la guitare électrique sur « Swamp Thing », avec un sympathique solo.

Juno Reactor a fait un gigantesque bond en avant avec ce disque. Un précipice sépare désormais Bible Of Dreams des deux premières sorties du groupe. Les défauts de cet album sont minimes, mais ils existent tout de même, comme ce « Shark » manquant un chouia d’intensité et se révélant faiblard par rapport au reste de l’album. Et surtout il est dommage que ce ne soit que la version américaine qui possède le bien bon remix de « High Energy Protons ».
Malgré ces quelques détails, cela vaut bien un gros 4, surtout que l’amateur de musique électronique lambda pourra apprécier la galette même s’il a une dent contre la trance goa (qui reste malgré tout présente sur cet album, notamment sur le percutant « Komit »).

Plus vraiment trance goa et un peu plus tribal c’est vrai. Mais du très bon Juno Reactor.