- Préambule:
Je suis plutôt un habitué de Nightfall, mais je me rends compte que c'est vraiment à tort, car bon nombre de chroniques de Forces Parallèles suscitent mon intérêt (en fait je n'ai découvert que très récemment à quel point cet autre site était riche, j'avais juste d'autres habitudes...).
- Daniel Balavoine:
Tout "metalleux" que j'ai été et que je suis encore (bien que ce ne soit au final aujourd'hui qu'une des composantes de la musique que j'aime écouter), cet album de Balavoine fut le tout premier que j'ai sciemment voulu écouter (c'est en tout cas la musique qui m'avait de loin le plus marquée de ce que mes parents pouvaient alors écouter). Il m'est aujourd'hui difficile de dire avec précision à combien tout cela remonte...je devais avoir 5-6 ans.
Évidemment, à cet âge-là, je n'avais pas l'approche musicale d'aujourd'hui faite d'une certaine maturité héritée de toutes ces années d'écoutes passionnées... Je peux cependant affirmer que les mélodies belles, envoûtantes et délicates développées par Daniel m'avaient touché. J'ai toujours eu une affection particulière aussi pour les petits soli de sax qui parsèment comme ça la variété (comme sur 'Ne Parle Pas De Malheur') ou la pop-rock (de vieux souvenir aussi 'The Logical Song' de Supertramp). Mais, surtout, surtout, c'est LA voix de Daniel qui m'avait de suite envoûté.
- Sauvez L'Amour:
Ce fut donc ma toute première vraie K7 (à l'époque le format CD n'était qu'à ses tous débuts). Et je l'ai écoutée jusqu'à la moelle ! C'est simple, je l'ai tellement écoutée que je la connaissais par cœur du début à la fin, chaque note, chaque parole...
Ces coups de cœur de notre enfance sont au final assez souvent solidement ancrés dans leur contexte et dans leur époque. On aime (ou pas d'ailleurs) les ressortir par nostalgie, comme si notre cerveau en avait acquis une habitude d'écoute, après autant de passages dans le poste, après tant de temps, l'appréciation ne prévaut plus, mais le souvenir persiste.
Et bien, pourtant, aujourd'hui encore, une bonne 20aines d'années plus tard, ce n'est pas seulement par habitude que j'aime réécouter ce disque.
Cette chronique retrace dans les grandes lignes l'appréciation que j'en ai aujourd'hui, avec le recul. Je rajouterai que le bluesy et lancinant 'Le Blues Est Blanc' avec des paroles bien senties (mais ça c'est une constante avec Daniel) et le dynamique 'Petite Angèle' avec des textes intelligemment engagés et toujours d'actualité, méritent leur place parmi les réussites de l'album.
Et puis, il m’est impossible de ne pas évoquer les 2 bijoux de cet album. ‘Tous Les Cris Les S.O.S.’ est une merveille. Oui. De ses effets sonores tellement bien appropriés à ce chant si doux, cette voix si pure et cristalline sur des couplets dont les lignes de chant rendent vraiment hommage au mot « émotion ». Cette progression d’une intensité rare sur le refrain dont les paroles sont d’une poésie toute aussi rare, et cette fin si belle qui plane dans les airs avant de redescendre délicatement dans cette atmosphère très « marine » d’un fade out faisant s’embraser ciel et mer comme le flou de l’horizon nous le laisse entr’apercevoir. Quant à ‘Un Enfant Assis Attend La Pluie’, je ne pourrai mieux l’évoquer que Sophie n’a déjà fait. C’est juste une des plus belles et émouvantes chansons que je connaisse, tout style musical confondu.
- Noctambule :
J’ai été prolixe, mais je tenais à développer ma petite histoire personnelle avec ce disque. Comme pour mieux y replacer mon avis dans son contexte si particulier. L’enfant que j’étais s’est mué en jeune adulte, mais ce disque-là n’a pas vieilli à mes oreilles. Il a toujours gardé cette magie que possèdent ces disques qui vous suivent toute votre vie, tels des fils rouges musicaux.
Je me suis rendu compte avec le recul, l’importance que ce « Sauvez L’Amour » a eu (et a toujours) dans mes découvertes musicales. Ce fut la toute première pierre à l’édifice musical que je construis chaque jour. Et malgré le poids des années et de toutes ces autres pierres qui sont venues s’y rajouter, elle n’a pas perdu son éclat.
- Ma Note : 4/5 (malgré le côté « sentimental » que je porte à ce disque, j’y trouve les mêmes défauts que la chronique évoque, défauts qui ne lui valent pas la note maximale)
- Morceaux préférés : ‘Tous Les Cris Les S.O.S.’, ‘Un Enfant Assis Attend La Pluie’, ‘Petit Homme Mort Au Combat’
- Morceau culte : ‘L’Aziza’.
