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Michael LAND - Tales Of Monkey Island (2009)
Par MARCO STIVELL le 12 Octobre 2017          Consultée 982 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Celui qu'on n'attendait pas ! Dans Escape from Monkey Island, le chapitre numéro 4 des aventures de Guybrush Threepwood, LucasArts avait glissé une habile publicité pour un cinquième jeu prévu, mais celui-ci, à l'heure où nous sommes, n'a jamais vu la lumière du jour. Il aurait fallu un nouveau jeu épique nécessitant de longues heures trépidantes pour le public. Alors les concepteurs optent pour une formule hommage à la série culte en reprenant les éléments classiques pour une suite de cinq chapitres publiés séparément, entre juillet et décembre 2009. Cela équivaut à un jeu en somme.

Un jeu en 3D, pour de vrai cette fois, qui met Guybrush et Elaine en danger face aux projets machiavéliques de LeChuck, qu'on croit devenu gentil pendant un certain temps... L'énigme vaudou à résoudre ici est celle de la Esponja Grande (la grande éponge, du Monkey Island pur jus), quitte à affronter l'abominable marquis DeSinge à l'accent franchouillard très prononcé, à se faire avaler par un lamantin géant et à rencontrer une véritable rivale à Elaine Marley en terme de beauté et de classe piratesque, le capitaine Morgan. Avec bien sûr les personnages habituels : Lady Vaudou, Stan, le crâne Murray...

...Et les compositeurs habituels ! Le compositeur en fait, Maestro LAND, que serait la saga Monkey Island sans lui, sans ses génériques-type qui viennent nous chatouiller les oreilles dès le départ ? Le thème et variations sont joués par l'orchestre et même si on reste en terrain connu, c'est très beau. On retrouve un peu la musique de Dave Doubleborgne, une des énigmes les plus casse-tête du volet précédent, Escape From Monkey Island et que l'on a, du coup, bien gardée en tête.

Comme d'habitude, il y a des ambiances similaires et des thèmes mieux marqués, à commencer par celui de l'affreux marquis DeSinge, chirurgien de pacotille et marque d'humour cynique supplémentaire des Américains par rapport aux frenchies, comme ils les aiment. Un baroque décadent avec du clavecin, de la harpe et un accordéon pour la mélodie, tout est permis. Si les bassons, clarinettes et cie sont une fois de plus présents pour le bonheur de nos esgourdes, c'est au tour d'une flûte de pan, un peu comme celle du premier volet (il y a presque 20 ans !) qui illustre bizarrement l'idée de la Esponja Grande. Exotisme, quand tu nous tiens !

En même temps, un jeu Monkey Island nouveau est une chose rare, qui pourrait alors se plaindre du manque de renouvellement ? Les reggae doux et chants de pirates moitié folk, moitié orchestraux se succèdent, offrant à cette bande originale un caractère classique. Comme pour le jeu en lui-même malgré tout, maître LAND parvient à faire différent et cette fois, la harpe a la part belle, durant la romance des lamantins ("The Manatee Mating"), la partie Coronado DeCava... Les rastas peuvent bien avoir de l'urticaire et aller régurgiter leur beuh.

L'intérieur du ventre du lamantin, quand Guybrush se fait avaler, propose aussi de bonnes ambiances avec des percussions, des steel-drums désormais plus rares, et des saxophones bien dosés pendant le concours de grimaces. On savoure les musiques ornementales pendant que cet abruti de Murray se paie notre tête. Et à la fin de "Guybrush Summoned to Court", pendant le jugement de notre héros que ce gredin de Stan mène tambour battant, il y a le petit rappel de la chanson-phare de Monkey Island qui s'impose joliment. L'île aux Singes est de nouveau absente du coup, il y a peu de nouveauté, mais c'est du beau et du bon, pas que du lèche-fan !

Le point final de l'oeuvre ? Difficile à dire, une fois de plus LucasArts sont très ambigus à ce sujet – quelle fin alléchante -. Wait and see!

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- Michael Land (composition, tous les instruments)


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