...Sur la plaaaaaze toto taline ! Sur la plaze totoooooooo ! Non, ne vous pincez pas, votre Bakouze préférée n’a pas eu le cerveau retourné par le dernier single de Julien “Boucle d’Or” Doré. Ma gamine de 4 ans, en revanche... De là à dire que le garçon s’est laissé tenter par la basse putasserie des mélodies z’enfantines, il n’y aurait qu’un pas, que je ne franchirai point car derrière sa nonchalance bébête, "Coco Caline" reste complètement dans l’univers que Doré a boulonné au diamètre 26 sur l’album "Love" : parcimonie de notes, sons globalement courts ou percutants, groove indolent, mais derrière, une impression légère de fin du monde. Chez Doré, tout est calme, tout va toujours bien, mais il règne partout une sorte de nostalgie indescriptible. D’ailleurs je ne vais pas essayer de la décrire, fieu ! Juju Dodo, c’est un artiste qui se vit beaucoup plus qu’il se raconte, et c’est d’ailleurs le cas avec la plupart des “minimalistes”. Et minimaliste, "&" l’est peut-être encore plus que "Love". Il est également encore meilleur.

"Porto Vecchio", single imparable qui un an après la sortie est en train de truster les ondes, frappe par son organisme, par son parfum du meilleur d’Etienne DAHO, par ses touches électro très minces. La mélodie est vraiment très simple, mais elle s'accommode parfaitement aux arrangements diaphanes. "Coco" donc vient faire bouger les fesses de tous les auditeurs de 7 à 7,7 ans (dérogation exceptionnelle pour les 8 ans), et le très beau "Sublime & Silence" vient parachever une face A qui, mine de rien, est tubesque à souhait sans renier le style. Ce petit solo de Prophet à la fin, mhhhh, ça passe tout seul. La différence principale avec l’album précédent, à mon sens, est que la haute qualité des singles n’éclipse pas d’autres titres eux aussi réussis : "Corail" qui relance le disque grâce à son duo mixte et sa basse soul coquine, ou "Magnolia" qui le voit sortir de sa zone de confort harmonique, et se termine lui aussi sur un solo de Prophet V (notez que je dis ça mais je n’en sais rien, puisque le vinyl, outre d’avoir du pleurage immonde, ne propose AUCUNE liner note).

Sur toute la durée, le disque est donc plus solide, plus charmeur, même si parfois il joue avec le feu (les 4 accords Maéesques de "Beyrouth", "Caresse" où pour être franc, je n’arrive pas à comprendre comment il arrive à s’en sortir !). La production est nickel et sublime les passages les plus dream pop, rendant sa voix envoûtante alors qu’il en fait des maxi-caisses dans le style jeune dandy éthéré. Les adulateurs du style (et donc des DAHO les plus mystérieux) vont se pâmer, les autres risquent d’avoir une jolie surprise, d’autant que pour rester fidèle à sa tradition, Julien finit sur un long "De Mes Ombres" très post-rock, un peu PINK FLOYDesque sur les bords. Si c’est là une indication de sa suite de carrière, vivement le prochain ! Mais attention hein, le voyage proposé par Doré, c’est un peu comme les excursions organisées : plus vous y mettez de la mauvaise volonté au départ, plus le calvaire vous paraîtra interminable. Alors on se relaxe et on boit frais. Sur la plaze, totooooo...