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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  LIVE

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GOLDMAN JEAN-JACQUES - Tournee 98 En Passant (1999)
Par MARCO STIVELL le 26 Janvier 2018          Consultée 3223 fois

Pour un album acoustique, il fallait une tournée acoustique : le contrepied de l'époque Rouge. GOLDMAN l'a bien compris, c'est une tournée particulière et plonger le public dans une ambiance folk intimiste, de recueillement parfois, n'est pas sans risque. Ce n'est pas le concert bon enfant du New Morning, là on parle d'En passant, avec des titres comme "Natacha", "Quand tu danses" et... "En passant". Une des seules à ne pas figurer dans la liste de chansons jouées, étrangement.

La démarche rappelle un peu celle de Bruce SPRINGSTEEN avec l'album The Ghost of Tom Joad, sauf que lui était seul en tournée. Le groupe de Jean-Jacques, de nouveau au complet ; comprendre avec saxophoniste, en ayant laissé au passage définitivement un des deux claviéristes, Philippe Grandvoinet. La période n'est plus aux années 80 et à la grosse machinerie instrumentale, mais Christophe Nègre joue un peu du synthé donc Jacky Mascarel ne doit pas se faire pousser plus de deux bras. On les entend tous entonner avec Michael Jones "On ira", un joli début de concert.

Juste après (non, elle n'est pas jouée celle-là non plus), le concert prélevé au Zénith de Paris sur plusieurs dates prend l'allure folk intimiste qui fait sa beauté principale. Même si c'est pour y inclure un morceau hors-sujet comme "La Vie par procuration", auquel le public peut participer aisément, c'est son point fort. Pardon chers spectateurs, si j'affirme une préférence nette pour les nouvelles chansons, dont ce "Bonne idée" délesté des effets électroniques et auquel Christophe Deschamps/Cricri d'amour, armé de ses percussions, apporte un piquant qui n'égale que sa classe. Beau gosse, va ! Il s'est d'ailleurs coupé les cheveux, comme tout le groupe, à un Claude Le Péron près. Jean-Jacques et Michael en rient tantôt.

La guitare acoustique est l'instrument roi du live, avec bien sûr la voix du chanteur-grand copain des Français. Jones ajoute quelques slides bien placées, tandis que Mascarel fait planer l'orgue Hammond, mais les arrangements bougent peu par rapport aux versions studio. Il y a quelques variations bienvenues, comme la coda instrumentale du blues "Tout était dit", avec soli de saxophone et d'harmonica. Visuellement, le spectacle reste sobre, l'un des rares effets étant le retour du groupe sur une scène secondaire en arrière-plan et qui rejoint la première, celle où se trouve GOLDMAN, pendant le décollage de "Ne lui dis pas", ralenti pour l'occasion. Magnifique !

On pourrait s'attarder longtemps sur "Nos mains", "Sache que je", "Quand tu danses" (ma favorite de l'artiste), la meilleure version jamais enregistrée de "À nos actes manqués" ou la reprise "Pour que tu m'aimes encore" en fin de concert, parfaite : GOLDMAN, le public, la guitare, la nappe de claviers et la mélodie idéalement transposée, respectée jusqu'au refrain final. Mais ce disque live est remarquable par son côté fourre-tout et ses nombreuses surprises.

Une mauvaise pour commencer : la partie électrique du second disque n'a pour avantage que son caractère de compilation, parce que sinon, et en dehors de "Je te donne", elle paraît fade au possible, surtout quand on la compare au Zénith 95. La meilleure idée de ce côté est d'avoir ressorti "Le rapt" de façon sympathique, 'une vieillerie' comme la qualifie affectueusement GOLDMAN, et là aussi dans une autre tonalité, on le remarque franchement ! Quant à "Là-bas", elle est très émouvante car le public chante les paroles de Sirima, mais l'impression demeure qu'une version parfaite de cette chanson n'existe pas (à cause du saxo ?).

Ce n'est rien de grave, car en parlant de version(s), celle de "Pas toi" à tout pour se démarquer, positivement ou non. Il y a d'abord la version F.G.J mais sans Carole, à plusieurs voix, toujours belle, et ensuite, le délire inattendu : proposer des versions bien différentes de la chanson, reggae, thrash metal, rap, tango et rock'n'roll. Musicalement, ça dérange, ça fait rire avant toute chose, et c'est très bien fait. Une preuve supplémentaire du talent de Jean-Jacques et des musiciens !

On dirait que l'artiste a trop voulu équilibrer l'ambiance sérieuse et exigeante de son dernier album, dont les adaptations sont le principal attrait du live une nouvelle fois, par des moments qui partent en vrille, quitte même à ce que ce soit involontaire (la partie électrique de qualité nettement moindre). Cela n'empêche pas qu'il se laisse fort bien écouter, en entier, du moins si on n'achète pas la version en boîtier plastique, celui qui fond sur le disque quand on le laisse au soleil ; ceux qui ont acheté les premiers pressages l'ont appris à leur dépend.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Jean-jacques Goldman (chant, guitares, harmonica)
- Michael Jones (guitares, dobro, banjo, choeurs)
- Claude Le Péron (basse, accordéon, choeurs)
- Christophe Deschamps (batterie, percussions, choeurs)
- Jacky Mascarel (claviers, choeurs)
- Christophe Nègre (saxophones, flûtes, clavier, choeurs)


1. On Ira
2. Bonne Idée
3. La Vie Par Procuration
4. Ne Lui Dis Pas
5. Tout était Dit
6. Elle Attend
7. Le Rapt
8. Pas Toi
9. Elle A Fait Un Bébé Toute Seule
10. Le Coureur
11. Là-bas
12. Natacha
13. Quand Tu Danses

1. À Nos Actes Manqués
2. Nos Mains
3. Je Te Donne
4. Peur De Rien (blues)
5. Au Bout De Mes Rêves
6. Il Suffira D'un Signe / Quand La Musique Est Bonne
7. Sache Que Je
8. Pour Que Tu M'aimes Encore



             



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