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BACHMAN TURNER OVERDRIVE - Rock N Roll Night (1979)
Par LE KINGBEE le 24 Février 2018          Consultée 1615 fois

Nous sommes en 1979, BACHMAN TURNER OVERDRIVE enregistre son 8ème et avant dernier album studio. Enfin quand on vous parle de BTO, c’est plutôt de ce qu’il en reste. Randy Bachman, membre fondateur du groupe a pris ses cliques et ses claques depuis deux ans, de la fratrie Bachman, ne reste plus que Rob le batteur.
Mercury décide d’envoyer le groupe enregistrer à Vancouver au Mushroom Studios et à Londres au Trident Studios (une sacrée expédition) et place le quatuor sous la direction de Jim Vallence, un multi instrumentiste, songwriter, producteur à ses heures et ancien membre de Prism, un touche à tout qui collaborera ensuite avec Bryan Adams.

Premier constat, si le logo B.T.O figure encore à gauche au haut de la pochette, le visuel avec une jeune femme allongée sur le lit d’une chambre d’hôtel laisse sous entendre que le personnage a vécu une nuit de débauche entre amour et Rock n Roll. Mais la trame de cette pochette nous renvoie plus vers l’image d’un dépotoir. Seconde remarque, cette fois les neuf titres ne proviennent pas seulement des plumes des membres du groupe, Vallance a apporté quatre contributions et Bryan Adams une avec « Wastin’ Time ». Une lecture et étude rapide de cette pochette laisse à penser que B.T.O. est un peu en fin de course.

Il ne faut pas beaucoup d’écoute pour s’avouer que le groupe, sous la houlette de Vallance, semble avoir tourné casaque, s’orientant vers l’AOR. Troisième évidence flagrante, les riffs de guitare de Randy Bachman qui apportaient une forte intensité et permettaient aux morceaux d’accrocher les oreilles ne sont plus là. Si « Street Action » l’album précédent annonçait déjà la couleur, dans une moindre mesure, cette fois ci nos canadiens, sans leur charismatique barbu, semblent plus près de la fin que du début.
D’emblée « Jamaica », malgré une mélodie qui pouvait faire mouche avec un chant plus volontaire, nous expédie dans le genre de productions AOR Rock qui allaient bientôt inonder les productions américaines des eighties, une période peu faste à la créativité et mise en avant par MTV et les radios qui poussaient alors comme des champignons. D’ailleurs l’adaptation du titre de l’australien Rick Springfield sous l’intitulé « Kristina » se révèle comme le plus bel exemple de cette orientation.

Tout n’est cependant pas si noir, « Heartaches », une compo de CF Turner, nous renverrait presque à l’époque où Randy Bachman parvenait à maintenir l’auditeur en haleine via de gros riffs bien hardos.
Mais le disque replonge aussitôt dans l’AOR avec « Heaven Tonight », tout juste sauvé par une mélodie intéressante mais massacré par une voix de fausset. « Rock And Roll Nights » qui donne son titre à l’album s’inscrit résolument dans le Hard Rock eighties, plus FM qu’Hard, un titre dans la lignée des futurs répertoires d’Europe, Toto, Journey, groupes qui allaient bientôt envahir les ondes américaines.
Avec « Wastin’ Time », œuvre de Bryan Adams, le groupe parvient à maintenir la flamme en revenant vers les tempos de ses débuts, rien de fantastique mais au contraire du besogneux et du simple, domaines dans lequel le groupe est dans son élément. A noter que Bryan reprendra son morceau un an plus tard dans son premier album curieusement dans une version inférieure plus proche de la Pop que du rock. Quand le groupe réussit à nous fournir une chanson digne d’intérêt, elle se retrouve plombée par un chant oscillant entre machine et vapeur et chat sur le point d’être écorché, comme atteste « Here She Comes Again » un mixte entre « You Ain’t Seen Nothing Yet » et « Hey You ». Grosse coupure avec « End Of The Line », une ballade acoustique qui pourrait s’inscrire dans un album de Rod Stewart époque « Gasoline Alley ». Rien de folichon mais la chanson a le mérite d’apporter de la nuance.

Retour au gros son bien Hardos avec « Rock And Roll Hell », titre curieusement accrédité au seul Vallance, le label ayant omis d’y faire figurer les noms de Bryan Adams et surtout Gene Simmons bassiste chanteur permanent du groupe Kiss. Une belle omission surtout concernant Simmons que l’on peut considérer comme le principal créateur du morceau. Du reste, le titre figurera dans l’album « Creatures Of The Night »* du même Kiss. A noter que ce titre sera également repris par Ace Frehley, encore un ancien de la maison Kiss, dans l’album de covers « Origins Vol. 1 »**. En fin de disque « Amelia Earhart » nous expédie étrangement vers un répertoire Pop Prog digne de Kansas ou Supertramp. Célèbre aviatrice américaine dont la disparition mystérieuse a fait les choux gras de tout complotiste qui se respecte, Amelia Earhart a fait l’objet de plusieurs films hollywoodiens. Les plus jeunes connaissent l’aviatrice, son personnage apparaît dans le navet « Une Nuit Au Musée 2 ». Le personnage n’a pas échappé à la musique, de nombreux groupes de Bluegrass et de Country, registres dans lesquels on retrouve le plus gros pourcentage de patriotes blancs chrétiens, mais il est surprenant de retrouver un tel personnage chez un groupe canadien. Mais pour un peu, même si l’album termine en queue de poisson (un comble pour une chanson dédiée à l’aviation), Jim Clench arriverait presque à nous faire verser une larme. Malgré un passage en février à l’émission télé American Band Stand, le disque ne dépassera pas les 400 000 exemplaires vendus, une première pour le groupe.

Alors le fatidique moment de dresser une conclusion et de donner une note arrive enfin. Si on ne peut pas dire que ce 8ème album studio de B.T.O. soit vraiment mauvais (il ne l’est pas plus que la moitié de la production Rock de la même période) avouons qu’il n’y a pas ici de quoi sauter au plafond. Si la moitié du disque se révèle largement acceptable, l’autre moitié s’écoute sans le moindre intérêt et le pire étant que le disque n’a en fait que très peu vieilli. Non, en fait sans leur élément moteur (Randy Bachman) B.T.O. arrivait au bout du bout du banc. Les gros riffs simplistes mais terriblement accrocheurs de Bachman, le rythme Boogie Hard complètement gommé font cruellement défaut ici. Etre fan n’excuse pas tout mais ce disque ne peut dépasser 2,5 vu les premiers opus.

* « Creatures Of The Night » figure dans les chroniques de Kiss.
** L’album « Origins Vol. 1 » est également chroniqué, voire Ace Frehley.

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   LE KINGBEE

 
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- C.f. Turner (chant, guitare)
- Blair Thornton (guitare)
- Rob Bachman (batterie, percussions)
- Jim Clench (basse, chant)


1. Jamaica.
2. Heartaches.
3. Heaven Tonight.
4. Rock And Roll Nights.
5. Wastin' Time.
6. Here She Comes Again.
7. End Of The Line.
8. Rock And Roll Hell.
9. Amelia Earhart.



             



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