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BACHMAN TURNER OVERDRIVE - Four Wheel Drive (1975)
Par LE KINGBEE le 15 Janvier 2023          Consultée 750 fois

Nous sommes en plein milieu des seventies, probablement l’une des deux décennies parmi les plus créatrice et innovante en matière de musique. Cependant en examinant les charts américains de l’époque, on a l’impression de voir un étrange magma regroupant de multiples tendances ou mouvances.
En clair, parmi les 37 Number One de 1975, BACHMAN TURNER OVERDRIVE n’est jamais monté une seule fois sur le moindre podium. Situation bizarre quand on sait qu’il n’y avait pas une fête, une house party, un pique-nique, un mariage dans tout le Midwest et au Canada sans qu’on n’y glisse pas une face des Canadiens.

Nous sommes donc en 1975 et BTO est sur la brèche ou plutôt sur des charbons ardents. La formation enchaine concert sur concert, conséquence logique du succès inattendu de l’album « Not Fragile ». En peu de temps, BTO a réussi à s’imposer au Canada et sur le territoire américain mais aussi en Europe pour une longue tournée de trois mois partageant l’affiche avec THIN LIZZY. Mais si le groupe tourne sans cesse, l’usure des tournées commence à se faire sentir. Tim, l’un des trois frangins Bachman, a déjà pris ses cliques et ses claques, viré dit-on par son grand frère et leader incontesté du groupe. La réalité s’avère en fait moins sensationnelle, lassé par une vie de tournée, Tim a quitté BTO pour une plus grande stabilité et surtout avoir une vie famille cohérente (Tim n’aurait vu son jeune fils que trois jours en six mois).

Dans l’industrie du disque, il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. Mercury Records sait très bien qu’il a décroché une mine d’or avec BTO, la firme n’est pas idiote et sait très bien que les miracles ne durent qu’un temps, aussi le label décide-t-il de réexpédier illico le quatuor en studio. Randy Bachman et ses acolytes sont envoyés à Toronto au Sounds Interchange, un nouveau studio dirigé par Jeff et Donna Smith, là où BLACK SABBATH enregistrera "Technical Ecstasy" et "Never Say Die", un lieu prisé par Jeff HEALEY, The GOODS RATS ou Cowboy Junkies. Tout est réuni pour refaire un carton, les quatre membres ont gagné en cohésion, la multiplication de leurs concerts fait qu’il jouent leur gamme sur les doigts d’une seule main d’autant que techniquement le groupe soudé et rompu à la scène ne cherche pas midi à quatorze heures, se contentant de jouer sur des riffs simples, solides et terriblement accrocheurs. Tout est réuni, sauf que BTO n’a composé que deux nouvelles chansons, faute de temps. Dans l’urgence Mercury décide de leur faire reprendre six morceaux élaborés lors de la session de "Not Fragile", les six morceaux les plus faiblards, ceux qui justement n’avaient pas trouvé grâce auprès du groupe et de sa maison de disques. Si certains de ces six titres sont parfois joués en concert et s’insèrent parfaitement dans un ensemble où le boogie et le Rock dominent et suscite l’engouement du public, il en va tout autrement pour une séance studio.

La pochette reprend le logo du groupe avec l’acronyme BTO au centre d’une roue, une pochette aussi simple qu’efficace. Le titre de l’album reprend la chanson d’ouverture "Four Wheel Drive" , traduisible par Quatre roues motrices, un appel à la liberté et un clin d’œil aux amateurs de grosses caisses et de motos. Si la pochette peut paraitre d’une commodité désarmante, elle a l’avantage d’instaurer dans l’esprit des fans le logo comme marque de fabrique.

Four Wheel Drive est constitué de huit originaux. Comme souvent le groupe s’appuie sur une construction élémentaire et basique, de gros riffs entrainants, des changements de rythmes, des textes évitant les sujets tortueux et les polémiques en clair le groupe qui aime bien en découdre envoie du pâté pour le plus grand bonheur de ses fans. Au niveau des compos, Randy Bachman et C.F. Turner sont les auteurs de deux morceaux chacun, les deux amis ont collaboré à l’écriture de « Quick Change Artist » tandis que deux autres faces proviennent d’une association entre Blair Thornton et Randy Bachman.

L’album part sur les chapeaux de roues, avouons qu’on n’en attendait pas moins avec un titre comme "Four Wheel Drive". Un bon Boogie Rock aux paroles peu claires mais dont le refrain rentre dans nos têtes à force d’être répété avec véhémence : "Four wheel drive, four wheel ride, side by side, four wheel drive". A l’instar de "Not Fragile", le groupe nuance par moment ses ardeurs, « She’s Devil » débute sous un doux glissando de gratte avant de rugir avec fougue.
Il faut attendre "Flat Broke Love", titre au riff caractéristique, presque une marque de fabrique, pour se dire que la production est plus allégée, les jeux de guitares sonnent plus aigus et la basse moins ronflante ce qui fait gagner en limpidité. "She’s Keepin’ Time" débute gentiment avant que le groupe ne retourne vers ce qu’il fait de mieux du Boogie Rock patiné d’une pointe de Hard. Avec "Quick Change Artist" on rentre de plein fouet dans le morceau le plus faiblard de l’album, on croirait entendre une démo des DOOBIE BROTHERS ou des CREEDENCE encore lycéens. Changement de tournure avec l’élégant "Lowland Fling" avec une intro d’une trentaine de seconde d’une guitare acoustique fusionnant Folk Celtique et Guitare Flamenca, une combinaison audacieuse qui aurait mérité selon nous de durer plus longtemps et qui laisse sa place à un mélange de shuffle de Folk Rock parfumé par les riffs de guitare de Randy Bachman. Il est regrettable que BTO n’est pas persévérer dans l’optique du début, d’autant que le groupe retourne au Folk lors des cinquante dernières secondes. La galette s’achève sur une teinte Blues Rock avec "Don’t Let The Blues Get You Down", la basse de C.F. Turner prenant pour le coup un peu de rondeur.
Terminons notre tour d’horizon avec "Hey You" *, plus gros succès du disque avec une 21ème place au Billboard. Le titre reprend le concept de "You Ain’t Seen Nothing Yet" avec un florilège d’accords mêlant guitares électro-acoustique et électriques, le tout posé sur une mélodie simple mais terriblement accrocheuse. Le texte dévoile un léger coup de griffe envers Burton Cummings, ancien coéquipier de Randy Bachman au sein de Guess Who. Certains y entendront peut-être une concordance avec "Ramblin’ Gamblin’ Man", titre de Bob SEGER repris par Guess Who. Morceau intemporel « Hey You » passe aujourd’hui encore sur les ondes radio du monde entier.

Ce quatrième album de BTO reste largement dans la meilleure moitié des productions Hard Rock/AOR des années 70, mais témoigne de la difficulté de confirmer après un énorme succès comme "Not Fragile". Le groupe ne s’éloigne jamais de ses bases se contentant d’interpréter un répertoire conjuguant Blues Rock et Boogie, un répertoire souvent enjoué qui lui va comme un gant. Randy Bachman, figure tutélaire de BTO demeure certainement que le Rockeur mormon le plus célèbre.

* Titre homonyme à ceux de Roger Waters et No Doubt.

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   LE KINGBEE

 
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- Randy Bachman (chant, guitare )
- Blair Thornton (guitare, chœurs)
- Cf Turner (basse, chant)
- Robbie Bachman (batterie, percussions, chœurs)


1. Four Wheel Drive
2. She's A Devil
3. Hey You
4. Flat Broke Love
5. She's Keepin' Time
6. Quick Change Artist
7. Lowland Fling
8. Don't Let The Blues Get You Down



             



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