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BACHMAN TURNER OVERDRIVE - Bachman Turner Overdrive (1973)
Par LE KINGBEE le 30 Mai 2019          Consultée 2114 fois

On ne reviendra pas sur l’historique de cette joyeuse troupe de bucherons canadiens (voir la chronique de « Not Fragile »). Que les choses soient claires, BACHMAN TURNER OVERDRIVE, également connu sous le nom de B.T.O, n’a rien inventé mais presque un demi-siècle après sa création, les membres peuvent se targuer aujourd’hui de faire pleinement partie de ce qu’on appelle le « Classic Rock » et pourtant rien n’était gagné au départ quand Randy Bachman a monté sa troupe suite au demi échec de Brave Belt.

Certains spécialistes qualifient le guitariste Randy Bachman, véritable âme du groupe, de besogneux, mais le bonhomme est également entêté et persévérant. Après avoir envoyé une démo à 26 maisons de disques et s’être fait claquer la porte au nez à chaque fois, Randy va enfin décrocher la timbale via Charlie Fach. L’ancien patron de Smash Records s’occupe aussi de Jerry Lee Lewis, le bonhomme de retour d’un voyage en France où il a découvert qu’il pouvait s’empiffrer d’escargots, est à la recherche de quelque chose de nouveau. Le Killer est bien sympathique et toujours aussi virevoltant devant un piano mais le garçon n’est guère vendeur. Dans son bureau, une longue pile de démos attend notre bonhomme. La légende affirme que le bon Charlie écouta une première démo et que dégoûté par ce qu’il venait d’entendre il attrapa la pile de cassette et de singles et jeta le tout à la poubelle, toute la pile sauf une démo qui refusa de tomber dans le réceptacle à déchet pour finir sur la moquette. Fallait-il y voir un signe du destin ? Toujours est-il que Fach, n’ayant probablement rien de mieux à faire, écouta la démo récalcitrante et tomba sur le cul via l’écoute de « Gimme Your Money Please ».

En bon talent scout (Fach deviendra vice-président de la firme Mercury et président exécutif de Polygram), Charlie prit son téléphone afin de rentrer en contact avec Randy Bachman, l’expéditeur de la démo. Randy Bachman, pas craintif pour un sous, lui affirma que des morceaux comme celui que le producteur venait d’écouter, il en avait une malle pleine, de quoi susciter l’intérêt de Fach d’autant plus que Mercury venait de perdre Rod STEWART signé par la Warner et URIAH HEEP parti chez Bronze Records. La firme venait de perdre deux valeurs sûres britanniques mais gagnait un groupe canadien plein de promesse.

Enregistré dans les studios de la RCA à Toronto, ce premier disque sans titre aurait pu passer inaperçu. Afin de promouvoir son nouveau poulain, Mercury édite pas moins de deux singles pour défendre l’album. Preuve du potentiel de B.T.O, Mercury va même se mélanger les pinceaux en éditant un single avec deux titres qui figureront sur le second 33 tours, tout simplement intitulé « Bachman Turner Overdrive II ». Eh oui, souvent les choses les plus simples sont souvent les meilleures.

Si ce premier disque ne connaît pas le succès commercial espéré, il a l’avantage de placer la formation sur l’échiquier des grands groupes de scène. B.T.O. multiplie les concerts en Amérique mais aussi sur ses terres canadiennes. D’autre part, la formation trouve son logo, un engrenage de roue avec en son centre les lettres B.T.O, un logo qui fera tilt auprès des amateurs de gros son et qui surtout retiendra leur attention.
Alors, si le disque s’est enlisé à la 70ème place des charts US, trois titres allaient connaître une plus grande renommée via la publication de deux singles. Dès le titre d’ouverture « Gimme Your Money Please », le groupe nous immerge dans un univers de Rock'n'Roll lourd, mélodique et efficace. Le quatuor ne cherche pas midi à quatorze heures et se contente d’envoyer le pâté, mais attention pas n’importe quel ronron pour chien. En fait, on retrouve une partie des ingrédients qui firent la richesse de CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL et d’autre part des influences proches de ZZ TOP. Afin de ne pas paraître trop réducteur, ajoutons-y une petite pincée de STATUS QUO pour la partie Boogie et quelques gouttes de GRAND FUNK RAILROAD. Mais le groupe prend soin d’apporter sa griffe, on ne trouve ici que des originaux, Randy Bachman et C.F Turner étant les principaux pourvoyeurs en matière d’écriture.
Avec « Hold Back The Water » la tension monte d’un cran et puis il y a ce sacré refrain : « I gotta find time to burn - Hold back the water… ». Mais si on tend bien l’oreille, on s’aperçoit que B.T.O. n’est pas uniquement un groupe de besogneux aimant en découdre, il y a bien une dualité entre les guitares de Randy et de son frangin Tim, d’ailleurs en milieu de piste c’est bien quelques zestes de musique celte que nous font partager les deux gratteux. « Little Gandy Dancer » se révèle plus dansant, le chant de Turner sonne parfois écorché et les congas apportent un soupçon de fraîcheur et de légèreté. Pour l’anecdote, la chanson fait référence aux ouvriers qui opéraient sur les voies de chemins de fer, la maintenance nécessitait une grande dextérité, les cheminots jonglaient avec les pièces et donnaient par leur vitesse l’impression de danser, d’où le nom de Gandy Dancer. La guitare se fait plus menaçante sur « Stayed Awake All Night » tandis que les baguettes de Rob Bachman (le 3ème frangin) rappellent par moment certaines percu tribales de guerriers sur le point de partir en guerre. « Down And Out Man » et « Thank You For The Feelin’ » s’inscrivent dans la même lignée que le titre d’ouverture, du Rock'n'Roll bien lourd aux confins d’un Hard mélodique.
Si « Blue Collar » se démarque avec des influences Jazzy et de Bossa Nova et semble avoir laissé un bon souvenir chez les programmateurs radio de l’époque via une 21ème place dans les charts, on a une préférence pour l’inquiétant « Don’t Get Yourself In Trouble » avec une basse bien ronde, une batterie sur le sentier de la guerre, deux guitares qui ne s’en laissent pas compter, la rythmique ne cessant de relancer la guitare du patron (Randy Bachman), un chant volontaire et des paroles allant à l’essentiel et loin de toute poésie insipide : « Everybody's been standing around like they're ready-Everybody's been going around carrying signs- Don't get yourself in trouble-Here comes trouble now … ».

Ce premier disque de B.T.O. se révèle bien huilé. Si certaines ficelles sont parfois grosses, elles réussissent pourtant à proposer une intemporalité toujours agréable.*

Note réelle 3,5.

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   LE KINGBEE

 
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- Randy Bachman (guitare, chant)
- Tim Bachman (guitare, chant)
- C.f. Turner (chant, basse)
- Rob Bachman (batterie, percussions)
- Barry Keane (congas 3)


1. Gimme Your Money Please
2. Hold Back The Water
3. Blue Collar
4. Little Gandy Dancer
5. Stayed Awake All Night
6. Down And Out Man
7. Don't Get Yourself In Trouble
8. Thank You For The Feelin'



             



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