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OLDELAF - Goliath (2018)
Par MARCO STIVELL le 1er Avril 2018          Consultée 2791 fois

Goliath, album sérieux d'OLDELAF, ne remet pas une seule seconde son talent en question. Au contraire, il le conforte et bien volontiers !

Et puis "sérieux", c'est toujours relatif avec ce musicien-humoriste, même si le grand public parvient mieux à retenir l'adjectif qui se trouve après le tiret. Cela ne l'empêche guère d'user de son verbiage rigolo au détour des rimes et sur des sujets parfois graves. C'est le cas sur "Mais les Enfants", qui peuvent très bien avoir un papa et une maman, deux papas ou deux mamans, peu importe, puisque "les enfants, y a qu'avec les cons qu'ils sont malheureux". De l'art de faire une chanson engagée et partisane de façon subtile, chose rare.

Et ce n'est pas parce qu'il y a un ou deux gros mots que la vulgarité est de mise. Prenez "Le Coeur Fenouil" par exemple. À force d'inventer des rimes en « -ouille », avec un bagou bien parisien, un peu comme RENAUD s'amusait à le faire dans ses jeunes années, OLDELAF parvient cependant à éviter l'écueil des parties bien cachées en-dessous de la ceinture. Et pourtant, il aurait bien pu, au vu de ce qu'il nous sort ! Voilà comment arriver à faire rire copieusement sur ce qui est censé être une chanson triste, texte d'un amoureux transi après une séparation.

Si l'humour est en retrait dans ce disque, c'est pour qu'on aille mieux le chercher, et on apprécie la manière dont il est dosé, comme par exemple à travers une discussion sérieuse de couple et une proposition de partir en week-end à Poitiers (so romantic!) pour arranger les choses. La séduction sur fond de partie de tennis au soleil n'est pas trop mal non plus, et puis il y a la rengaine de "L'amour à l'hôtel Ibis", tout un programme ! Un homme y trompe sa femme pendant ses voyages d'affaires. En deux ou trois strophes, OLDELAF parvient à faire mieux que BENABAR durant tout son début de carrière, avec les mêmes éléments qui l'ont fait connaître.

Oui mais voilà, BENABAR a bénéficié longtemps du succès dont OLDELAF a manqué, peut-être parce que ce dernier, mieux que son collègue, va plus loin dans le soin qu'il donne à ses musiques, en déployant son talent dans la composition et les arrangements. "Le Coeur Fenouil" avec sa scie musicale reste un exemple parlant, les arrangements de cordes de "Et Si" et "Le Crépi" également, ainsi que leurs progressions d'accords, plus riches que ce qu'on peut espérer d'un chanteur humoriste.

"Et si, et si Patrick Juvet... Ah non, pardon, il est pas mort, mais bon quand même soyons honnêtes, on peut pas dire qu'il va très fort !", il y a un peu de punk chez OLDELAF, et même si musicalement on en reste loin, les guitares de Jacques F. et de lui-même donnent toujours une belle couleur rock française à l'ensemble, un piquant bien placé quand il faut. À la batterie, on sent qu'Amaury "Non !" Cantet se fait plaisir aussi. Dès l'introduction avec "Le Poisson", au message lui aussi habilement déguisé, si toutefois c'en est bien un, on reste séduit par les notes et la manière qu'OLDELAF a de les faire sonner, pas du tout celle d'un ignare !

Le spectacle qui découle de l'album nous permet de retrouver ces musiciens, mais aussi, en lieu et place du piano acoustique, un Wurlitzer (ou "piano SUPERTRAMP") qui donne une toute autre saveur et qu'on n'entend ici que sur "Clara" et "J'aime le Tennis". C'est la chanson un brin festive qui remplace les "C'est Michel" et compagnie, il n'y a pas de "La Tristitude", de "Le Café" ni d'autre tube du calibre de "Nathalie (Mon Amour des JMJ)", mais c'est ce qui permet aussi à Goliath de s'écouter d'un seul tenant, avec la durée globale équivalente à celle d'un vinyle.

La première partie reste meilleure avec, en plus de toutes celles déjà décrites, la très jolie "Clara", celle qui mange "deux pains sans gluten" sur un folk-reggae passionnant, on dirait du SOUCHON ! Signe que c'est le climax de l'album, juste après il y a "L'Orgueil", ballade-miroir de "Le Coeur Fenouil". Deux couplets seulement, une durée très courte mais avec une classe folle, y compris dans les quatre accords pourtant très simples, les choeurs... Même le chant d'OLDELAF, agréable de nature, a rarement paru aussi beau. Quelle splendeur, quelle claque ! Pour comparer avec GOLDMAN, c'est son "Appartenir", ou son "Pas Toi". Et cette reprise de la mélodie au piano, qui ne se contente pas de clôturer la chanson, mais en fait vraiment partie...

Pour tout cela, Goliath est un album inspiré, qui s'écoute comme on boit du petit lait. Un artiste qui tient ses promesses, fidèle à lui-même et qu'il faut défendre aussi généreusement qu'il peut l'être !

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   MARCO STIVELL

 
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1. Le Poisson
2. Elle Dit
3. Mais Les Enfants
4. L'amour à L'hôtel Ibis
5. Clara
6. L'orgueil
7. Rond
8. On Pourrait
9. Clara (thème)
10. Le Crépi
11. Et Si
12. Le Coeur Fenouil
13. J'aime Le Tennis
14. Plante Des Tomates



             



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