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1997 If Europe 72

IF - If Europe 72 (1997)
Par LE KINGBEE le 17 Mai 2018          Consultée 1318 fois

Un proverbe oriental affirme: « Avec de la patience, le raisin finit par devenir sucré ». Et de la patience il en aura fallu pour découvrir « Europe 72 », un Live apparaissant à la surprise générale 25 ans après son enregistrement via le label Repertoire.

Entre 1970 et 1972, si le groupe anglais s’est montré particulièrement prolixe en studio avec pas moins de trois disques, il a également multiplié ses apparitions Outre Atlantique, ouvrant pour des artistes aussi variés que Muddy Waters, Miles Davis, Laura Nyro, Ten Years After, Grand Funk Railroad ou Black Sabbath. Cette soudaine renommée américaine va permettre au groupe d’intensifier le nombre de ses prestations en Allemagne mais surtout Angleterre sur ses propres terres. L’enthousiasme est tel avec des tournées aussi enrichissantes qu’harassantes que Dick Morrissey termine l’année épuisé et qu’il doit se faire hospitaliser.

Ce Live permet de découvrir le septet sous un visage totalement différent. Effectivement, de part l’essence même de leur répertoire combinant pour l’essentiel Jazz et Rock, c’est sur scène que le groupe peut donner de l’ampleur et de la dimension à ses compositions. S’appuyant sur des sortes de Jams ou des morceaux plus ou moins improvisés, il parait évident qu’IF ne pouvait donner le meilleur de lui-même en studio. Les structures de leurs créations méritaient d’être rodées sur scène, endroit où le groupe pouvait donner libre cours à sa fantaisie et parfaire les morceaux au gré de leurs concerts.

Les sept titres composant ce Live proviennent pour moitié d’une tournée en Angleterre dans le cadre d’un support à une série de concerts promotionnels pour Traffic, le groupe de Steve Winwood. La première partie regroupe quatre titres issus de l’album « IF 4 »*, les pistes 5 et 6 proviennent du second disque « IF 2 », le dernier morceau venant du premier album « If » qui sera plus tard communément appelé « IF 1 ». Il n’est parfois pas sorcier de trouver un nom d’albums et If n’est pas le premier groupe à avoir utilisé une telle simplicité.

Si ce Live regroupe des morceaux phares du groupe, ces interprétations changent nettement par rapport aux versions studios. Les trois premiers titres sont légèrement raccourcis, les deux morceaux provenant de « If 2 » sont eux rallongés, l’évolution majeure se situant pour « What Did I Say About The Box Jack ? », formidable titre rallongé de plus de 12 minutes.
Ces différents titres sont toujours interprétés sous une forme différente par rapport à leurs versions studio respectives. Sur « The Light Still Shines » les claviers se révèlent plus harmonieux, plus Jazzy tandis que la basse est moins grondante. La plupart du temps, il ne s’agit que de légères variations : le solo de sax sera plus ou moins long et plus ou moins prononcé, idem pour la flûte, la guitare ou les claviers. La section rythmique (basse, batterie) insuffle des tempos plus ou moins rythmés selon les titres. Mais l’impression majeure demeure que le groupe s’est réapproprié ses morceaux en les rodant sur scène, concert après concert. La sonorité parait beaucoup plus fluide, les enchaînements plus cohérents et bien plus complices.
Il suffit parfois d’un petit rien, l’intro de « Sector 17 » qui laissait la part belle à la basse et aux baguettes dans la version studio laisse apparaître la guitare fuzz beaucoup plus tôt. Si les titres ne sont pas fondamentalement transformés, la complicité entre les différents instrumentistes, certes toujours portés sur l’impro et une coloration plus expérimentale, semble ici beaucoup plus souple et naturelle. Autre petite refonte, si la partie chant n’a jamais été la priorité du groupe, on a l’impression qu’elle passe ici soit au second plan, à moins que Hodgkinson atténue le trait. Sur « I Couldn’t Write And Tell You », les deux saxophones et la flûte semblent s’entrelacer avec plus de naturel, tandis que la basse imprime un tempo permettant de mettre les autres instruments au diapason.
Titre probablement le plus connu et ayant servi de générique à une émission radio de Patrice Blanc-Francard, « Your City Is Falling » réussit la gageure d’offrir un titre bien rôdé mais dans laquelle l’improvisation semble de mise du début à la fin. La symbiose entre les instrumentistes est ici à son comble.
Ce Live s’achève avec une version monumentale de « What Did I Say About The Box Jack » dépassant les 20 minutes alors que la version studio avoisinait les 8 minutes. Ce long morceau s’écoule comme du petit lait, certains musiciens officiant parfois brièvement sur d’autres instruments. Si la basse parait moins ronde, ce titre fleuve gorgé de nuances ne cesse de subir des relances, chaque virtuose voulant placer ses équipiers sur un piédestal en évitant tout esprit démonstratif ou toute forme de surenchère. Alors que certains musiciens de Fusion ou de Jazz Rock (les deux registres étant quasi similaires) gonflent l’auditeur au bout d’à peine deux minutes d’écoute, là on en redemanderait pour un peu une couche supplémentaire. Ce titre fleuve réussit au cours de sa longue digression à marier Jazz, Rock, Blues pour une fusion démentielle.

Ah, il est possible que leur fidèle producteur Lew Futterman se soit laissé aller en chantant quelques mots alors qu’il était derrière la console. Cet album Live paru tardivement remet les pendules à l’heure. Ce « If Europe 72 » se situe dans le Top des productions Live Jazz Rock du début seventies. Ajoutons que Repertoire Records nous offre une qualité sonore excellente contrairement aux nombreux disques Publics de l’époque.

Peut-être le disque le plus représentatif du groupe If, formation injustement méconnue dans l’Hexagone. Un disque qui mériterait presque la note maximale, mais par soucis d’éviter tout éloge pouvant paraître dithyrambique, on ne lui adressera qu’un modeste 4,75.

* « If 4 », le quatrième disque du groupe, comme vous l'aurez sans aucun doute deviné, a également été publié sous le titre « Waterfall », cette dernière publication comportant deux titres différents et positionnés autrement. Il existe également une troisième édition baptisée « IF 4 On Tour In Germany – April 72 » constituée des huit morceaux figurant dans les deux albums précités et quatre titres Live issus d’une session pour la BBC.

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   LE KINGBEE

 
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- Dick Morrissey (saxophone, flûte)
- Dave Quincy (saxophone)
- Terry Smith (guitare)
- Jim Richardson (basse)
- Dennis Eliott (batterie)
- John Mealing (claviers, choeurs)
- John W. Hodgkinson (chant)


1. Waterfall.
2. The Light Still Shines.
3. Sector 17.
4. Throw Myself To The Wind.
5. I Couldn't Write And Tell You.
6. Your City Is Falling.
7. What Did I Say About The Box Jack?



             



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