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1975 Tea Break Over - Back On Your'...

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1997 If Europe 72

IF - Tea Break Over - Back On Your' Eads (1975)
Par LE KINGBEE le 1er Février 2020          Consultée 1377 fois

Huitième album studio enregistré durant l’été 74 au Pyramid Sound dans le Berkshire, « Tea-Break Over-Back On Your’ Eads ! » n’apparaît dans les bacs qu’en 1975. De nombreux changements de line-up ont bouleversé la vie du groupe.

Il arrive parfois que la pochette d’un disque nous en apprenne plus sur son contenu, que cela soit volontaire ou non. Si le titre laisse entendre une écoute musicale à déguster à l’heure du traditionnel Tea Time de 17 heures, la pochette peut laisser une autre impression : en lieu et place d’un thé on peut penser que c’est un bouillon que les membres d’IF sont en train d’ingurgiter. Sentiment renforcé par l’apparition d’un rat d’égout avec une pince à linge incongrue au bout du museau. La pochette dorsale pourrait nous faire penser que les musiciens sont en train de couler à pic dans une eau peu propice à la détente ou à la nage.

Les changements de personnel se sont multipliés et des trois premiers albums, il ne reste que Dick Morrissey. Seul le batteur Cliff Davies, présent depuis « Double Diamond » et la tournée de 73, fait office de vétéran, tandis que le claviériste Gabriel Magno (ex membre des Amboy Dukes de Ted Nugent), arrivé en début d’année pour enregistrer au pied levé « Not Just Another Bunch of Pretty Faces », fait presque office d’ancien. Dans l’obligation de recruter, Morrissey fait appel au bassiste Walt Monaghan (ex Mike Abrahams Band et futur Ted NUGENT), à Geoff Whitehorn⃰, un guitariste qui curieusement est occupé à enregistrer son premier disque solo avec Cliff Davies.
Cette nouvelle line-up influe automatiquement vers un répertoire plus musclé. Si l’orientation vers le Rock n’est pas clairement palpable dès le premier titre, le chant prend une dimension nettement plus Glam. « Merlin The Magic Man », premier titre du disque peut s’afficher comme une synthèse entre YES et King CRIMSON.

Au niveau de l’écriture, Cliff Davies a pris les rennes de l’attelage, cinq des sept morceaux proviennent de sa plume, le titre de l’album provenant lui d’une collaboration entre le guitariste, le bassiste et le nouveau chef de meute (Davies). Seul « Song For Alison » échappe à l’omniprésence du batteur. La flûte de Morrissey permet d’apporter une coloration différente rappelant certains titres des premiers albums avec une sonorité à la JETHRO TULL loin d’être désagréable.
Les départs de Dave Quincy et du chanteur J.W. Hodkinson principaux pourvoyeurs en matière de poésie et de subtilité tant au niveau des arrangements que des textes restent préjudiciables. Autre constat, la présence d’un seul saxophoniste flutiste (Morrissey) enlève une grosse partie de l’identité du groupe. La sonorité de l’album paraît moins fluide, moins délicate et plus brouillonne ; l’apport du percussionniste Carlos Martinez, qu’on retrouvera plus tard avec des artistes aussi variés que Lou Ragland, Creme D’Cocoa ou Mem SHANNON, pouvait être une bonne idée s’il n’avait pas été autant noyé dans la masse.

« I Had A Dream» combine avec tout un tas de parfums allant du Folk à la Crosby, Stills & Nash à Gentle Giant pour un résultat qui finit par nous perdre et dont on ne retient que la voix. A contrario les influences Rock de Whitehorn, Monaghan et Davies ressurgissent sur « Ballad Of The Yessirrom Kid ». « Raw Sewage » avec ses coups de bongos, une guitare fuzz qui ne sait jamais trop sur quel pied danser, hésitant entre fuzz, Rock et Groove se montre à peine convaincante en clôture de disque.
A l’instar de « Rock Encounter » issu de la collaboration entre le guitariste Joe Beck et Sabicas, grand maître du flamenco, « Don Quixote’s Masquerade » partait dans une orientation judicieuse avec l’apport d’une guitare flamenca, mais pourquoi submerger le titre d’une ambiance cubaine au bout de 90 secondes alors qu’il avoisine les 8 minutes ? La chanson titre renvoie vers un groove plus accentué, avec un saxophone enfin aérien et une basse plus ronde. Mais il est évident que Geoff Whitehorn n’est pas et ne sera jamais un guitariste de Jazz, son phrasé beaucoup trop Rock ne s’insère pas dans le répertoire du groupe par rapport à celui de Terry Smith.
En fin de compte, alors qu’If produisait jusqu’alors un Jazz Rock de haute tenue, tout ce fatras est uniquement dû à une production bien chétive et sans vraie direction. On se demande pourquoi avoir fait appel à trois producteurs bien distincts. Jon Child, avait bossé avec les Amboy Dukes et avait donc côtoyé Davies, Lew Futterman présent depuis les débuts du groupe suffisait largement. Si l’entente et l’amitié entre ces trois producteurs ne laisse aucun doute, on les retrouvera plus tard ensemble aux cotés de Nugent, il semble que si la production avait été confiée au seul Futterman, qu’elle aurait plus souple, plus fluide et plus cohérente.

Au moment de dresser une conclusion, il faut avouer que ce disque s’avère un cran largement en dessous de ses prédécesseurs. La production paraît désordonnée et manque de cohérence, la poésie, la qualité des arrangements sont en baisse et surtout le sentiment d’improvisation semble avoir totalement disparu. If, groupe pionnier de Jazz Rock britannique, semble avoir viré sa cuti et est devenu un groupe plus Rock que Jazz. Normal me direz-vous, quand les membres sont à 75% issus de la scène Rock et Pop. Si certaines pistes écoutées individuellement peuvent toujours faire illusion, l’œuvre a considérablement perdu en liant et consistance. La patte If devient à peine reconnaissable.
Une note de 2.

Le disque paru à l’origine sur Gull Records, un label anglais à l’effigie d’une mouette et connu pour avoir édité JUDAS PRIEST et KRAAN, a été édité aux Etats Unis par Capitol, protectionnisme oblige ! Le disque a depuis été réédité avec des inversions et des erreurs dans les titres. On conseillera le pressage d’origine, et ceux de Capitol (US), Brain (Allemagne) ou celui de Charly Records qui était encore français à l’époque.

⃰ Geoff Whitehorn (curieux nom pour un guitariste) reste l’auteur d’une riche et longue carrière. Il a longtemps joué pour Roger Chapman avant d’intégrer PROCOL HARUM en 1991. On le retrouve sur de nombreuses sessions notamment pour Roger WATERS, BAD COMPANY, JETHRO TULL, MANFRED MANN, Kevin AYERS et Paul McCartney.

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   LE KINGBEE

 
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- Dick Morrissey (saxophone, flûte)
- Geoff Whitehorn (guitare, chant)
- Cliff Davies (batterie, vibraphone, synthétiseur,chant)
- Walt Monaghan (basse)
- Gabriel Magno (orgue, piano)
- Carlos Martinez (percussions, bongos)


1. Merlin, The Magic Man
2. Ballad Of The Yessirrom Kid
3. Don Quixote's Masquerade
4. Teabreak Over - Back On Your 'eads
5. Song For Alison
6. I Had A Friend
7. Raw Sewage



             



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