Recherche avancée       Liste groupes



      
POP-PROG 80\'S  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Marillion, Iq, Pallas

TWELFTH NIGHT - Twelfth Night Xii (1986)
Par MARCO STIVELL le 14 Juin 2018          Consultée 1014 fois

Un mystère. Art & Illusion (1984) suscite autant sinon plus d'enthousiasme que les productions antérieures de TWELFTH NIGHT, et les concerts du groupe sont plébiscités, sachant que leur nouveau fer de lance appelé "Take a Look" (11 minutes) trouve grâce à côté des classiques. L'album qui le contient, l'éponyme, est salué par la critique.

En l'écoutant aujourd'hui, et tout comme Art & Illusion, on peut penser que les réactions de l'époque ont été faites "à chaud", qu'il doit y avoir erreur. Pourtant, à l'époque, tout semble sourire à TWELFTH NIGHT qui était sur le point de signer un contrat avec Charisma, la maison de disques de Genesis, rachetée par Virgin entretemps. Génial, une belle mise en vue à prévoir ! Mais pas de titre d'album au moment où il paraît, ce qui mécontente fort le groupe.

Et nous, ce qui nous rend mécontents, c'est le résultat. En 1986, comparé non sans fondement à DURAN DURAN, le groupe de Reading tente un virage qui aurait pu être séduisant. Il l'aurait même dû car les bonnes idées sont présentes en filigrane, disséminées à travers un ensemble qu'on aimerait mieux oublier en fin de compte.

Que la production soit criarde, froide à mort et hyper calibrée, c'est le lot inévitable et on peut s'y faire, malgré quelques guitares difficiles à supporter, des riffs de basse à la hauteur du talent de Clive Mitten mais qui, par leur aspect rapide et métallique, ressemblent à des programmations plus qu'autre chose. Devoil n'est remplacé par une boîte à rythmes que sur un titre, le plus calme et un des rares très bons sur la longueur, "The Craft". Battersby a recours au Synclavier, mais le claviériste, en mélangeant ses nappes classiques à des influences nouvelles, ne nous convainc pas toujours.

Les quatre instrumentistes sont à la même enseigne, et ce n'est pas forcément à cause des compositions. Dès "Last Song", on est projetés dans une ambiance moitié hard-rock/hair metal qui serait tout à fait appréciable de la part d'un autre groupe, puis le funk prend le relais à partir de "Pressure", et ainsi de suite. Les samples électro sont employés pour "Jungle", la basse devient très bavarde. Cela se calme avec « The Craft » dont on aime le côté planant, les cordes en pizzicato et un retour bref du Mellotron.

Le refrain de "Shame" est excellent, alors que les parties asiatiques de "Blue Powder Monkey" offrent un exotisme qui n'était guère nécessaire. "Take a Look" enfin, le fameux morceau préféré des fans à l'époque, rappelle fortement le TWELFTH NIGHT de 82 et par écho MARILLION millésimé 83 (on dirait un condensé de "Chelsea Monday" et "Script for a Jester's Tear"). Une ou deux rythmiques impaires pour commencer, un solo de guitare nylon par Mitten au milieu, il faut attendre la transition cosmique avec le synthé sifflant et le refrain final pour être en accord avec l'avis général. À propos de refrain, vous remarquerez qu'on a parlé de tout le monde sauf de quelqu'un jusque là...

Andy Sears. Que sa famille et ses défenseurs ne me pardonnent guère, parce que vraiment, si j'ai pu lui trouver des qualités sur le mini-album Art & Illusion, ici, il est in-su-ppor-ta-ble ! Des capacités indéniables, mais déjà que la performance musicale n'est pas à l'avenant (un titre seulement, ailleurs quelques parties, y compris sur "Take a Look"), le chanteur se sent obligé de porter l'ensemble et ne fait que le gâcher. En voulant se donner un air de folie à la Fish ou à la Geoff Mann, il est larmoyant et criard, il rend l'écoute très difficile à tenir dès le deuxième morceau.

Ses refrains indigents et hurlés de la sorte, ou alors reposant sur des enchaînements de notes mal maîtrisés, c'est une épreuve. De "I feel pressure!" à "It's a jungle! It's a jungle! Oh! Oh!", d'un "Blue Powder Monkey" infernal à la souffrance causée par un "Take a Look" miné par Sears là même où ça devrait être le cas moins que partout ailleurs (la fin), tout sonne forcé en diable et rien ne donne envie d'y revenir, inutile d'en rajouter. Triste note conclusive pour TWELFTH NIGHT, groupe plus que pionnier, véritable maître du courant progressif 80's anglais de 1981 à 1983, avant qu'IQ et MARILLION ne se disputent cette place.

L'histoire continue en live, mais après le départ de Mitten et Sears pour cause de manque d'intérêt de la major Virgin, après un concert soutien à Geoff Mann (enregistrement du pavé "The Collector", 19 minutes, sorti en 1991), l'affaire est close. Le groupe cherche pendant longtemps à réhabiliter ce disque qui se trouve finalement réédité en 2005.

A lire aussi en POP par MARCO STIVELL :


Michel DELPECH
Pour Un Flirt (1971)
A la française.




TEXAS
Southside (1989)
Pop FM avec des éléments blues


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Brian Devoil (batterie, percussions)
- Clive Mitten (basse, claviers, guitare classique)
- Andy Revell (guitares électriques et acoustiques)
- Rick Battersby (claviers)
- Andy Sears (chant)


1. Last Song
2. Pressure
3. Jungle
4. The Craft
5. Blue Powder Monkey
6. Theatre
7. Shame
8. This Is War
9. Take A Look



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod