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- Style : Mgmt, Jellyfish, The Lickerish Quartet
- Membre : Dennis Wilson
- Style + Membre : Brian Wilson , Wilson Phillips

The BEACH BOYS - Wild Honey (1967)
Par MARCO STIVELL le 17 Juin 2024          Consultée 400 fois

Pendant un moment, et surtout à la fin des années 60, les BEACH BOYS sont vraiment le groupe le plus borderline de la planète, en accord parfait avec Brian Wilson et son état de santé. Le petit génie, l'aîné de la fratrie/cousinade continue de se laisser aller à ses excès et aux voix qu'il entend seul de façon régulière, mais les autres, ses frères, Mike Love, Al Jardine et Bruce Johnston font beaucoup mieux que de la figuration. Comment ont-ils réussi à ne jamais imploser de façon retentissante, voire à changer de nom (et tant mieux qu'ils ne l'aient pas fait, même si ça manquait souvent de soleil), c'est un mystère. On ne peut pas en vouloir à Mike d'avoir voulu préserver l'esprit originel – ce qui nous a donné tout de même le monument "Good Vibrations" -, pas plus qu'à Brian d'avoir mené tout son monde très/trop loin, même si cela a rendu Smiley Smile, sorti quelques mois plus tôt, difficile à l'écoute et un rien mensonger.

Deux tubes aventureux au milieu d'un océan dissonant/avant-gardiste, voilà une formule qu'on ne retrouve guère sur Wild Honey (1967), premier de leurs échecs commerciaux (encore que relatif) si l'on ne compte pas le sacralisé Pet Sounds (1965). Cet album au son mono pour la dernière fois d'ailleurs, parvient à être à la fois une grande oeuvre pop teintée de soul et en même temps à garder un pied dans le psychédélisme battant son plein, le Summer of Love étant tout proche. La différence avec Smiley Smile, c'est que Wild Honey (quel titre génial), aussi simple soit-il, est à la mesure de ses ambitions et un peu plus 'radio-friendly', dans le sens où sa cohérence ne place pas la barre trop haut d'un point de vue écoute. En gros, il est accessible et on ressent que c'est moins grave de ne point user de substances illicites (pas de chance, le type le plus chiant au monde a repris ces chroniques) pour l'apprécier pleinement.

L'album ne dure même pas une demi-heure mais il fourmille. Son seul défaut serait à la rigueur justement le format voulu court pour l'ensemble des morceaux mais d'un point de vue drastique, avec des fondus finaux typiques de la pop 60's. Cependant, il y a des chansons géniales, comme le rock latino californien "How She Boogalooed It", efficace en diable, qu'on a empêché d'atteindre le deux minutes trente règlementaire, même la deuxième minute à vrai dire ! Chose amusante, ce titre chanté par Carl Wilson se trouve être le premier co-écrit par tout le reste du groupe, sans Brian Wilson ! D'ailleurs, avant la déception des ventes, Capitol Records a pu dormir tranquille puisque Mike Love est redevenu songwriter principal régulier après Brian, tandis que brother Carl lui, a pris du galon dans la production, également hors des BEACH BOYS d'ailleurs, et c'est lui qui en fait le plus ici au niveau instrumental avec Brian.

Sinon, pour l'ensemble de l'album, le message est formel grâce à la reprise de "I Was Made to Love Her", car notre cher groupe a voulu un album rhythm'n'blues/soul, avec des éléments Stax/Motown et particulièrement influencé par Stevie WONDER, interprète originel de ladite chanson. Qu'on se rassure toutefois, les Garçons de la Plage en font bien à leur sauce, sans se dénaturer, et cette interaction de Carl avec les autres demeure magique. Sur "Wild Honey", il éructe et on est loin de la crème délicate "God Only Knows", mais ouah, quelle énergie tribale avec basse, percussions, faux départs à la batterie, orgue Farfisa de Bruce Johnston sorti de nulle part... Et c'est Carl encore, avec la bénédiction de son frère aîné, qui se réserve le single "Darlin'", pop 60's d'orfèvre à mélodie léchée, chœurs groupés et un son de piano modifié qui va nous hanter toute la face B. Mike Love apporte d'ailleurs "Let the Wind Blow", avec son trois temps rythmique inédit, une petite beauté pour laquelle le magicien Brian et les musiciens de studio ont fait beaucoup.

Et cette emphase toujours bienvenue dans le pathos vocal ; c'est comme les falsettos d'"Aren't You Glad", par opposition aux bourdons et cuivres en fond, les montées du si bien balancé "Country Air", "la légèreté de "A Thing or Two" qui tire sur le cynique... La folk hippie-solaire de "I'd Love Just Once to See You", la polyphonie a-cappella enchanteresse de "Mama Says" (rien que ce point d'orgue, "boyyyyyyy, uh!") et le trucker "Here Comes the Night", espiègle d'un côté mais noir également de l'autre (le fondu n'arrivant cette fois pas trop vite), achèvent de nous convaincre en ce qui concerne Wild Honey, ce disque brillant, trop peu compris et si vite oublié. Jim Morrison des DOORS, en plus de son admiration pour Brian Wilson (son musicien favori), cite également cet album en priorité.

Note réelle : 4,5

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   MARCO STIVELL

 
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- Brian Wilson (chant, piano, orgue, percussions, chamberlin)
- Carl Wilson (chant, guitares, basse, tambourin, batterie)
- Dennis Wilson (chant, batterie, bongos)
- Mike Love (chant)
- Al Jardine (chant, guitare rythmique)
- Bruce Johnston (chant, orgue, basse)
- Ron Brown (basse)
- Hal Blaine (batterie)
- Wilbert Nuttycombe, Jerome Reisler, Paul (violon)
- Arnold Belnick, Bonnie Douglas (violon)
- Norman Botnick, David Buck, Alexander Ne (alto)
- Harold Billings, Virgil Evans (trompette)
- Ollie Mitchell, Anthony Terran (trompette)
- Lew Mccreary (trombone basse)
- Jay Migliori (saxophone baryton)
- Paul Tanner (électro-thérémine)
- Billy Hinsche (choeurs)


1. Wild Honey
2. Aren't You Glad
3. I Was Made To Love Her
4. Country Air
5. A Thing Or Two
6. Darlin'
7. I'd Love Just Once To See You
8. Here Comes The Night
9. Let The Wind Blow
10. How She Boogalooed It
11. Mama Says



             



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