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The SOUND - Heads And Hearts (1985)
Par ARP2600 le 20 Juin 2018          Consultée 1611 fois

Après la sortie de leur mini-album Shock of Daylight début 1984, The SOUND a reçu le feu vert de leur nouveau label Statik pour préparer un album complet pour l’année suivante, et ce malgré leur éternel manque de succès commercial. C’est une époque ambiguë pour eux… d’une part, ils étaient contents d’avoir trouvé une certaine liberté chez Statik, ce qui se traduit par une musique plus positive et énergique qu’auparavant ; d’autre part, le leader Adrian Borland commençait à souffrir d’un problème mental réel, qui allait mener à la dissolution du groupe trois ans plus tard et à sa mort en 1999.

Pour concevoir Heads and Hearts, ils ont puisé dans la réserve de chansons qu’ils avaient constituée en 83, dont certaines autres avaient été utilisées pour Shock of Daylight (1). Ils ont composé le reste de l’album dans le même style. Ces deux disques sont donc manifestement liés, on peut vraiment parler d’un style « Statik ». La différence est que Shock était compact et allait droit au but, tandis que Heads and Hearts est un peu… dilué. Déjà, la production n’est pas aussi intéressante que celle de l’EP, le groupe a d’ailleurs toujours critiqué le résultat obtenu par Wally Brill. À les lire, le présent album serait leur pire, un raté souffreteux qu’ils auraient voulu oublier.

Quelle exagération ! Peut-être les versions live sont-elles plus habitées, mais j’ai pour ma part toujours aimé l’ambiance mesurée, certes peut-être un peu paresseuse parfois, mais quand même plus énergique qu’un All fall down. Si Shock ressemblait un peu à Jeopardy, la structure et les intonations de Heads le rapprochent plutôt de From the Lion’s Mouth, mais en moins propre et plus romantique. La principale faiblesse est plutôt au niveau de la composition, les mélodies ne sont certainement pas les plus inspirées de leur histoire. Toutefois, la présence de Borland suffit à assurer l’essentiel (de plus, c’est la minute de médisance, tout ceci est quand même du génie par rapport aux divagations stériles d’un Morrissey à la même époque). On peut décrire le chant comme émotionnel, habité, touchant. On est clairement dans la même catégorie qu’un Jim Kerr ou un Bono, ce pourquoi il m’est difficile de ne pas rapprocher The SOUND de U2 et SIMPLE MINDS.

Ici, ce sont à ces derniers que j’ai pensé dès la première écoute. Des titres comme « Under You » et «  Burning Part of Me » sont proches de la période Empires and Dance ou Sons and Fascination tandis que « Love is not a ghost » ressemble un peu à ce qu’on trouve sur Sparkle in the Rain. Bien sûr, ce n’est qu’une comparaison, basée sur le chant, la basse également proche du travail de Derek Forbes, et sur le mélange global des différents instruments, y compris les claviers relativement discrets. C’est en fait la guitare du même Borland qui assure vraiment l’identité de The SOUND, avec des soli plus rock et moins texturés. Notons la présence d’un saxophone sur certains titres, dont l’introduction tourmentée « Whirlpool », souvent contestée et pourtant très efficace à mon goût. Enfin, il serait dommage de ne pas écouter l’album jusqu’au bout, « World as it is » est une petite merveille de nervosité tandis que « Temperature Drop » est un véritable hymne.

Au final, on pourrait dire que Heads and Hearts est un album honnête et agréable à défaut d’être génial, pas très bien produit mais pas raté non plus. Malheureusement, si un amateur du groupe peut l’aimer, il n’y avait à peu près aucune chance qu’ils décrochent enfin le succès avec lui. Le petit label Statik n’avait pas beaucoup de moyens et n’a pas pu continuer plus longtemps. Les masters des disques de The SOUND ont même été perdus dans l’aventure, à cause paraît-il d’un problème douanier. D’un jour à l’autre, le groupe s’est de nouveau retrouvé à la rue. Leur salut allait cette fois venir de Belgique, ce qui allait leur permettre de sortir un dernier album avant que Borland ne craque totalement.

(1) Pour être exact, sur dix titres, trois sont allés dans Shock of Daylight et trois dans Heads and Hearts. Les autres ont servi de faces B, ce qui n’était pas forcément très malin. « Blood and Poison » et « Steel Your Air » sont excellentes, tandis que « Oiled » est simplement hallucinante, avec une rythmique furieuse et un des meilleurs motifs de guitare de la carrière de Borland, ce qui n’est pas peu dire. La dernière, « Fall of Europe », est moins intéressante et n’a été utilisée qu’en 1987. Dans le box de 5CD publié chez Edsel et résumant cette deuxième partie de leur carrière, on trouve encore pour cette époque la très belle « Shimmer » dont on se demande pourquoi elle était restée totalement inédite.

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- Graham Bailey (basse)
- Adrian Borland (chant, guitare)
- Michael Dudley (batterie)
- Colvin Mayers (claviers, guitare)
- Ian Nelson (saxophone sur 1,3,5)


1. Whirlpool
2. Total Recall
3. Under You
4. Burning Part Of Me
5. Love Is Not A Ghost
6. Wildest Dreams
7. One Thousand Reasons
8. Restless Time
9. Mining For Heart
10. World As It Is
11. Temperature Drop



             



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