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The SOUND - All Fall Down (1982)
Par ARP2600 le 24 Mars 2018          Consultée 1490 fois

Après deux albums magistraux mais sans succès public, on peut dire que le mal était fait pour The SOUND. Rares sont les groupes qui alignent plus de deux chefs-d’œuvre, mais il est évident que le manque de réussite n’aide pas à continuer une belle série. Mis sous pression par leur label, ils ont réagi à l’opposé de ce qu’on leur demandait en sortant un disque plus aride que From The Lion’s mouth, plus triste et plus minimaliste, y compris au niveau des mélodies. Bien entendu, All fall down n’a pas connu plus de succès que les précédents, mais cette fois, c’est assez compréhensible, ils l'ont presque fait exprès… Il ne s’agit pas d’une mauvaise œuvre pour autant, mais elle a ses limites et demande plus de temps pour être vraiment comprise. Le minimalisme peut donner des chansons sublimes comme des titres barbants, l’album est donc assez inégal.

Parlons d’abord du son et de la production. Ils sont donc très simples et épurés, le groupe ne s’est pas permis beaucoup de fioritures. C’était déjà le cas sur From the Lion’s mouth, mais c’est vraiment encore bien plus marqué ici. La guitare est sèche, les claviers, synthés comme piano, résonnent peu, etc. Il y a bien un peu de réverbération, mais juste le minimum syndical. On pensera à Closer de JOY DIVISION, mais ceci est bien plus aseptisé, d’une rigueur que je qualifierais de géométrique. Ce dépouillement sert de tremplin à la voix émouvante d’Adrian Borland. C’est un style qu’il faut aimer mais cela peut très bien marcher. En tout cas, c’est un exemple que certains autres groupes ont certainement suivi, aussi bien DEPECHE MODE par rapport à « Where the love is » que U2 par rapport à « We could go far ».

C’est plutôt par la composition que l’album pèche un peu. Par exemple, « Monument » est creuse et soporifique, c’est un style de ballade en mode majeur qu’ils cultiveront malheureusement dans leurs publications ultérieures. Quitte à faire simple, un morceau dissonant comme l’introduction « All fall down » est beaucoup plus intéressant bien qu’un peu court. Peu de titres sont à jeter, mais peu atteignent le niveau de From the lion’s mouth en tout cas… l’album se déroule honnêtement sans grande passion, il est sans doute trop simple et assez lassant sur la durée. On peut retenir le joli rock « Party of the mind », « Where the love is » et « We could go far », et à l’opposé du spectre, la démarche extrême de « Glass and smoke ».

En fin de compte, il faut constater que All fall down a été leur dernier album chez Warner (1). Là où ECHO and the BUNNYMEN ont fait leur trou, en finissant quand même par rendre leur musique plus commerciale (ou accrocheuse selon les avis…), The SOUND a dû être perçu comme une bande de perdants incontrôlables. Ils allaient pouvoir continuer leur carrière un petit moment, chez Statik, mais de manière encore plus confidentielle. De plus, ce qui devait être leur quatrième album a malheureusement été réduit à un EP, certes excellent, mais de portée moindre qu’une œuvre plus complète, puis l’album suivant a par contrecoup été un disque sympathique mais hybride et inachevé. Oui, la poisse leur collait aux basques, je l’ai déjà dit, mais c’est bien triste.

Comme il reste un peu d’espace, je voudrais parler des nombreux inédits du groupes, souvent excellents. Les deux coffrets disponibles actuellement et résumant leur carrière les contiennent tous, à ce qu’il semble. Certains seront chroniqués comme EP, mais il faudrait citer, pour les premiers albums, les faces B « Point of No Return » et « Hot House ». Pour All fall down, ce sont trois inédits des sessions de l’album qui sont proposés et il est vraiment dommage qu’ils n’aient pas été retenus. Si « Sorry » est déjà une chanson très honnête, c’est surtout l’étrange « As feeling dies » qu’il faut signaler, un titre un peu indus sans doute calqué sur des groupes de krautrock comme CLUSTER et qui ne doit d’autre part pas non plus avoir échappé à DEPECHE MODE.

(1) Sur WEA et non plus Korova.

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   ARP2600

 
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- Adrian Borland (chant, guitare)
- Mike Dudley (batterie)
- Graham Green (basse, boîte à rythmes, effets)
- Max Mayers (claviers)


1. All Fall Down
2. Party Of The Mind
3. Monument
4. In Suspense
5. Where The Love Is
6. Song And Dance
7. Calling The New Tune
8. Red Paint
9. Glass And Smoke
10. We Could Go Far



             



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