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EARTH - Pentastar: In The Style Of Demons (1996)
Par WALTERSMOKE le 20 Juin 2018          Consultée 1343 fois

Dylan Carlson, c'est le genre de mec qui n'est pas très heureux dans les années 90. Ou plutôt, au milieu des années 90. Le leader de EARTH, le fameux projet drone (ou « drone metal » ou « drone doom », bla bla bla) va carrément jusqu'à ne pas péter la forme, pour cause d'addiction à l'héroïne, rien que ça. Mais comme si ce n'était déjà pas assez drôle, voilà que Carlson se tape la sale réputation d'y être pour quelque chose dans la mort de son pote Kurt Cobain. Et oui, c'est lui qui a vendu au fameux leader de Nirvana le fusil avec lequel ce dernier s'est suicidé. Donc, pour certains fans écervelés (pléonasme), Carlson est pleinement coupable !

Du coup, il est difficile d'être surpris – ou de faire semblant – quand Pentastar: In the Style of Demons est annoncé comme le dernier album de EARTH avant un long hiatus, Dylan Carlson préférant se mettre au vert, ne serait-ce que pour échapper à l'enfer de la drogue. Il faut donc prendre ce cinquième album [1] comme le testament drone qui... TUUUUUUT ! Non, car Pentastar chamboule complètement quiconque s'est habitué au drone de Earth 2 (1993). Pour rappel, Phase 3 (1995) amorçait une transition vers une musique plus rock, plus conventionnelle. Et comme on ne revient jamais en arrière après un album de transition (ou presque), la suite logique des événements, c'est EARTH qui se pleinement au rock.

Après, attention à la lecture. Si EARTH revêt des habits rock au point d'engager plusieurs musiciens pour former un véritable groupe, il ne faut pas s'attendre à du rock classique de l'époque. Ou bien, c'est que vous considérez le stoner et le hard rock comme tels. Mais quand même, quelle évolution ! Quel pied-de-nez à toutes les mauvaises langues accusant Carlson d'être un sombre crétin capable de jouer un seul riff ! Enfin, il ne faut rien exagérer. Déjà, le stoner joué ici n'est pas au même niveau que celui de Kyuss, pour prendre la référence du genre. Ensuite, Pentastar reste fondamentalement répétitif, et garde tout le sel qui fait de Earth un groupe – alors – unique.

Pentastar frappe fort dès son premier morceau, judicieusement nommé "Introduction". La frappe lourde et monolithique du batteur Michael McDaniel associée aux riffs rocailleux de Carlson et Sean McElligot débouche sur un morceau lourd, pesant, idéal pour illustrer le concept même de chaleur. Et ce petit orgue qui débarque à la fin, telle une cerise sur un gâteau... bon, ce n'est pas un morceau mirobolant, mais il donne le ton pour le reste de l'album. "High Command", qui suit juste après, apporte une autre nouveauté, à savoir le chant ! Encore qu'on pouvait s'en passer, du moins ici, tant Carlson se contente de marmonner d'une voix tout sauf sexy. Par contre, ça marche mieux sur "Tallahassee", le single de l'album (!), qui montre que EARTH pourrait (tenter de) concurrencer la hype rock de son temps si le groupe le voulait. Et évidemment, qui dit guitare dit Jimmy Hendrix (à ce qu'on dit), d'où la présence d'une reprise, "Peace in Mississippi", assez velue mais qui justifie pleinement la filiation avec l’œuvre de Carlson.

Mais les tournures rock/stoner ne constituent pas les seules surprises de Pentastar. L'écoute de "Crooked Axis for String Quartet" en est une grosse : pas une note de guitare ici (à part peut-être le grésillement en fond sonore), que des synthés imitant des cordes ! C'est zoli à écouter, mais au bout de 5 minutes, il faut avouer que ce n'est pas facile. Surtout, sur Pentastar, Carlson laisse le rôle de compositeur aux autres ; et si cela donne un "Charioteer" envoûtant et mystique de la part du bassiste Ian Dickson, il y a également de quoi se taper la tête contre un mur à l'écoute de "Sonar and Depth Charge", qui consiste en deux (DEUX !) notes de piano jouées l'une après l'autre en boucle par McElligot. La musique répétitive c'est cool, mais ça peut être raté et donc terriblement chiant aussi.

Pentastar est un album somme toute équilibré, pas exempt de faiblesses (et n'oublions pas le "Coda Maestoso", qui reprend presque note pour note l'"Introduction"), mais qu'on peut raisonnablement écouter quand on cherche du plaisir auditif. Certes, on est loin du drone des albums précédents (ou pas tant que ça), mais ça fait du bien d'entendre un groupe évoluer dans un bon sens. Il est également dommage de voir que Carlson a mis EARTH en veilleuse, même si les raisons invoquées sont compréhensibles. Fort heureusement, ce ne sera qu'un hiatus.

Note réelle : 3,5/5

[1] : en plus de l'EP Extra-Capsular Extraction (1991), EARTH a également sorti en 1995, quelques temps avant Pentastar, l'album live Sunn Amps and Smashed Guitars

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   WALTERSMOKE

 
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- Dylan Carlson (guitare, chant, piano, vibraphone)
- Ian Dickson (basse, guitare)
- Sean Mcelligot (guitare)
- Michael Deming (orgue)
- Michael Mcdaniel (batterie)


1. Introduction
2. High Command
3. Crooked Axis For String Quartet
4. Tallahassee
5. Charioteer (temple Song)
6. Peace In Mississippi
7. Sonar And Depth Charge
8. Coda Maestoso In F(flat) Minor



             



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