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SYNTH POP  |  STUDIO

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2010 Innerspeaker
2012 Lonerism
2015 Currents
2020 The Slow Rush
 

- Style : The Flaming Lips
- Membre : Melody's Echo Chamber
- Style + Membre : Pond

TAME IMPALA - Currents (2015)
Par KID66 le 23 Juillet 2018          Consultée 1819 fois

La solution était évidente, et Kevin Parker n'a pas tardé à mettre le doigt dessus. Lonerism était un bon disque – bien qu'inégal –, mais pas autre chose qu'une resucée du seulement correct Innerspeaker. Mais surtout, ces deux albums s'inscrivaient dans une mouvance qui me paraît être dans l'impasse. Cette « neo-psychedelia » avait tout pour me plaire sur le papier : une pop/rock psychédélique héritée des divines 60's, donc rêveuse, douce et faussement naïve... Le tout mixé avec les moyens technologiques actuels, garants d'une puissance inouïe. Ne le nions pas, un son ample et clair donne du souffle et du corps à la musique.

Je grignote donc progressivement chaque nouveau groupe du genre dont j'entends parler depuis des mois. Et jusque là j'avoue que mon avis reste un poil mitigé. Pour un monarque fier et rutilant (The FLAMING LIPS, du moins à la grande époque), combien de sujets loyaux mais pas forcément toujours bons (ANIMAL COLLECTIVE, PANDA BEAR, MGMT, TEMPLES...). J'ai une affection particulière pour TAME IMPALA car il a constitué ma porte d'entrée dans le style, mais je dois me rendre à l'évidence : pour Parker comme pour ses contemporains pré-cités, on peut toucher au sublime comme se noyer dans le vide intersidéral. Pour certains, on se demande si avec ce fameux « son » ils ne nous prendraient pas pour des quiches en dissimulant leurs lacunes de songwritting. Erreur de jugement de ma part ou vaste supercherie voire complot mondial des platistes illuminati ou que sais-je ?

Currents ne révolutionne pas grand chose pour l'Australien, il constitue même une évolution plutôt logique, voire convenue. Parker a ici abandonné le « son TAME IMPALA » et ce qui définissait sa patte stylistique, à savoir les envolées scarabéenes ou flamandes soutenues par des guitares sur-saturo-compressées, pour faire de la synth pop. On reste dans une mouvance psychédélique bien sûr, mais cette fois-ci les claviers sont gracieusement mis à l'honneur, avec bien sûr toujours la voix haut perchée de Kevin. Le mixage a donc perdu en relief ce qu'il a gagné en clarté, en douceur. Nos esgourdes sont cocoonées, choyées, flattées.

Pour être honnête, le son est tellement lisse que lors de mes premières écoutes j'ai glissé sur cet album comme un parachutiste cul-de-jatte qu'on aurait largué à pleine vitesse sur la banquise, me raccrochant à seulement quelques aspérités comme l'épique « Let It Happen » ou le super-tube « The Less I Know The Better ». Difficile de trouver autre chose qui s'en dégage tant la galette forme un bloc homogène de luxure sonore synthétique.

Et puis on s'accroche, on persévère, et on réalise qu'en fait les chansons se tiennent vraiment très bien. Sorti de sa « comfort zone », privé de ses artifices sonores cache-misère, Kevin Parker s'est mis à travailler plus et a grandement affiné son écriture. Ainsi, on ne déplore sur cet opus aucune daube insipide, même si d'aucun pourront trouver tartes des titres comme « Yes, I'm Changing » ou « Love / Paranoia ». Elles sont un chouia mièvres je le concède, mais leur douceur aqueuse m'enivre.

Pour le reste, Currents regorge de tubes aux refrains percutants. On citera parmi les plus efficaces « Eventually », « The Less I Know The Better », « Cause I'm A Man » et « Reality In Motion ». Basse sensuelle, claviers nonchalants, chant angélique... C'est une débauche de facilité mais c'est bourré de charme, et suffisamment fin pour qu'il ne soit pas aisé de choisir entre danser frénétiquement ou contempler paisiblement. Un petit mot sur « Let It Happen » qui ouvre le disque : cette composition est la plus ambitieuse, avec ses changements de rythme, sa progression non linéaire et ses curiosités intéressantes (gimmick de disque rayé, basse funky...), et je la trouve véritablement flamboyante.

Bien que loin d'être parfait, il semblerait bien que Currents soit le meilleur album de TAME IMPALA. Il montre un Kevin Parker soucieux de faire évoluer sa musique, plus exigeant dans ses compositions, peut-être moins créatif mais plus constant et équilibré. Je parlais de solution pour TI au début de ma chronique, et je pense en effet que cette évolution a été salvatrice pour le "groupe" australien. Currents, un plaisir un peu coupable, mais un grand plaisir quand même.

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   KID66

 
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- Kevin Parker (tout)


1. Let It Happen
2. Nangs
3. The Moment
4. Yes I'm Changing
5. Eventually
6. Gossip
7. The Less I Know The Better
8. Past Life
9. Disciples
10. Cause I'm A Man
11. Reality In Motion
12. Love / Paranoia
13. New Person, Same Old Mistakes



             



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