Allons aux nouvelles, où en est Kendrick LAMAR ? Toujours au mieux de sa forme apparemment, les projets s’enchaînent et sa valeur boursière ne diminue pas, le rappeur a toujours plus d’idées pour convaincre un public friand. Si avec son album DAMN il avait pris une direction trap, le projet est totalement différent ici puisqu'il prend la casquette de producteur – et interprète, faut pas déconner – sur un album qui va servir de bande originale au film Black Panther, à priori gros blockbuster américain. LAMAR va travailler en étroite collaboration avec l’excellent Ludwig GORANSSON, connu dans le rap notamment pour ses compositions frisant la perfection sur les albums de CHILDISH GAMBINO. Il est nécessaire de voir cet album comme une compilation d’une bande originale produite par Kendrick LAMAR. Toutes les musiques présentes dans cette compilation ne sont pas présentes dans le film, il est plus question d’inspiration, aussi je ne m’étendrais pas sur le sujet du film Black Panther ce qui m’arrange vu mon allergie aux Marvel.

Kendrick LAMAR a le sens du teasing. Quand, en premier single, il nous balance « All the stars », on comprend tout de suite l’ampleur que va avoir l’album. En titre d’une puissance énorme, le refrain chanté par SZA et les couplets du rappeur vont en faire une des plus grandes réussites rap-pop de l’année. La hype ne va pas redescendre tout de suite car le morceau suivant n’est autre que « X », sur lequel le refrain chanté par LAMAR et les couplets de SAUDI et SCHOOLBOY-Q vont convaincre par leur impact immédiat sur nos oreilles, la qualité de leur technique est impressionnante. Heureusement la pression va redescendre sur un « The Ways » bien plus calme grâce à la voix apaisante de KHALID.

Une avalanche d’émotions dans cet album qui fait bel et bien office de compilation tant les thèmes dans les mélodies varient d’un morceau à l’autre. En effet, la transition est très faible du le passage d’un « Opps » cuisiné à la poudre blanche dans lequel Kendrick LAMAR, Vince STAPLES et Yugen BLAKROK livrent des couplets survoltés, au morceau « I Am » dans lequel Jorja SMITH va nous montrer l’étendue des qualités de sa voix, encore presque inconnue du grand public à cette époque.

Les titres galopent dans cet album, « Parademic » a des allures festives tout comme « Bloody Waters » qui profite de la voix du grand ANDERSON PAAK et d’un grand AB-SOUL au rap. Nous arrivons ensuite sur une autre grosse bombe de l’album, j’ai nommé « King’s Dead ». Efficacité totale sur ce morceau qui prend aux tripes, les couplets de JAY ROCK et Kendrick LAMAR sont gérés et réussis au millimètre. « Redemption » étonne du fait de ses sonorités africaines entraînées par un ZACARI. « Big Shot », quant à lui est une grande réussite à travers un Travis SCOTT et un Kendrick LAMAR tout deux déjantés. L’album se termine sur « Pray For Me » avec la popstar THE WEEKND qui convient plutôt bien aux besoins de production de LAMAR.

Cette compilation a finalement des allures de fourre-tout. Je n’ose compter le nombre d’apparitions sur chaque morceau. Black Panther The Album est un projet assez difficile à comprendre dans tous ses recoins. Les morceaux s’enchaînent, sont très bons dans l’ensemble mais les artistes sont parfois compliqués à dissocier dans ce mélange. On retiendra sans aucun doute l’excellent « All the stars » et l’innovant « King’s Dead », le travail sur cet album est réel mais il est compliqué de s’y attacher tant on ne sait finalement pas à qui s’attacher.